Le magasin central joue un rôle névralgique dans les établissements de santé. À un point tel qu'en améliorer la productivité représente l'une des avenues envisagées par le ministère de la Santé et des Services sociaux pour assurer une meilleure prestation de services de soins à moindre coût.
Pour faire le point sur cette question, nous avons analysé les activités logistiques de 21 magasins centraux rattachés à des établissements de santé de l'île de Montréal afin d'en évaluer la performance et de déceler les meilleures pratiques.
Le principal rôle du magasin central consiste à recevoir la marchandise en grand volume et à la préparer afin de répondre aux besoins de chaque unité de soins. Pour évaluer la performance de ces centres de service, nous avons mesuré la productivité du personnel affecté à ces deux activités de réception et de préparation des commandes. Nous avons également scindé les établissements de santé en trois sous-groupes selon la présence, ou non, d'un bloc opératoire ou selon la vocation spécialisée, ou non, de l'établissement.
Des écarts importants
Cette analyse nous a appris que presque tous les établissements étudiés doivent composer avec des limites en matière de ressources humaines ou de technologie ainsi qu'avec des contraintes majeures : distance importante entre le quai de réception et le magasin central, plafond bas limitant l'entreposage en hauteur, surface d'entreposage fractionnée.
Sur le plan de la performance, nous avons également noté des écarts d'un centre à l'autre : jusqu'à 55 % pour les activités de réception et 87 % pour les activités de préparation.
Autre résultat intéressant : les établissements qui se démarquent par une performance supérieure ont, pour la plupart, déployé des pratiques de base d'une bonne gestion des stocks : rotation de la localisation du matériel pour réduire les déplacements, recours systématique à des indicateurs de performance, recours à l'échange de données informatisées (EDI) et rappel des consignes de travail auprès du personnel.
Cette étude nous permet de conclure que, si les moins performants amélioraient leurs pratiques, les établissements de l'île de Montréal pourraient absorber les mises à la retraite prévisibles au cours des prochaines années pour le personnel du magasin central.