JetBlue commande 60 avions de l'ancienne C Series de Bombardier

Publié le 11/07/2018 à 06:24

JetBlue commande 60 avions de l'ancienne C Series de Bombardier

Publié le 11/07/2018 à 06:24

Par La Presse Canadienne

(Photo: Airbus)

Alors qu'Airbus a tiré un trait sur le nom C Series en rebaptisant l'avion A220, mardi, l'avionneur européen a également décroché une importante commande dans le marché américain, pour 60 appareils, de la part du transporteur JetBlue.

Dévoilé après la fermeture des marchés, ce contrat pour 60 A220-300 — autrefois appelé CS300 — comporte également des options pour 60 avions supplémentaires. Selon les prix catalogues, la partie ferme de la commande est évaluée à 5,4 milliards $ US, mais les compagnies aériennes bénéficient souvent de généreux rabais.

«À l'approche de notre 20e anniversaire, le A220, combiné avec notre flotte d'appareils A321 et A320, nous aidera à offrir la meilleure expérience de vol aux voyageurs en plus de nous permettre d'atteindre nos objectifs à long terme», a souligné le chef de la direction d'Airbus, Robin Hayes, par voie de communiqué.

Les A220-300 seront appelés à remplacer les avions Embraer 190 du transporteur brésilien — qui vient de conclure un partenariat avec Boeing dans le secteur des avions commerciaux — qui seront progressivement retirés de la flotte de JetBlue de 2020 à 2025.

Si les livraisons des A220 doivent débuter en 2020, elles se feront toutefois depuis la ligne d'assemblage pour cet appareil qui doit être construite aux installations d'Airbus à Mobile, en Alabama.

Le transporteur américain à bas prix établi dans l'État de New York avait déjà signalé qu'il souhaitait remplacer son parc d'appareils Embraer et avait été évoqué à plus d'une reprise comme client potentiel de la C Series, avant même que ce programme ne passe dans le giron d'Airbus.

Mais plutôt que de se tourner une fois de plus vers le constructeur brésilien, JetBlue a plutôt opté pour l'ex-C Series tout en apportant quelques modifications à ses commandes passées chez Airbus en convertissant 25 A320neo en A321neo ainsi qu'en ajustant la cadence des livraisons.

«Nous sommes très heureux d'ajouter JetBlue à la liste de clients de notre partenariat avec Airbus, a souligné Bombardier, dans une déclaration envoyée par courriel. C'est tout un début pour notre partenariat.»

Le transporteur new-yorkais s'était également porté à la défense de la C Series alors que l'avion était au coeur d'une dispute commerciale aux États-Unis et visé par d'importants droits compensatoires et antidumping en raison d'une plainte déposée par Boeing auprès du département américain du Commerce.

Delta est le plus important client de cette gamme d'avions appartenant à Airbus à la suite d'une commande ferme en 2016 pour 75 appareils assortie de 50 options.

Le coordonnateur québécois du Syndicat des machinistes (AIMTA), David Chartrand, a dit croire que cette commande mettait l'entreprise "en bonne position pour sécuriser les emplois des travailleurs québécois de l'aérospatiale".

«Même si la confirmation du changement de nom du programme nous a fait un pincement au coeur, au final l'important c'est que le carnet de commandes de cet appareil nous permette de garder et de créer de bons emplois en aérospatiale au Québec», a-t-il fait valoir par communiqué.

M. Chartrand estime que le Québec «réalisera assurément une bonne partie du travail sur les appareils de Jet Blue».

 «La ligne d'assemblage en Alabama est un fait qu'on ne peut pas nier, mais il ne faudrait pas croire non plus que l'usine de Mirabel ne profitera pas d'une croissance du carnet de commandes d'A220», a affirmé le porte-parole syndical. 

Changement de garde

Tôt mardi, 10 jours après avoir pris le contrôle de la C Series, Airbus avait officialisé le changement de nom du programme dans le cadre d'un événement à Toulouse, où se trouve son siège social.

Pour l'occasion, sa nouvelle prise s'est posée sur le tarmac de ses installations coiffée d'un nouveau nom tout en arborant les couleurs d'Airbus. Le CS100 et le CS300 sont respectivement devenus les A220-100 et A220-300 dans le cadre d'une harmonisation du portefeuille du géant européen.

Le directeur du groupe d'études en management des entreprises en aéronautique à l'UQAM, Mehran Ebrahimi, a expliqué, au cours d'une entrevue téléphonique, que le changement d'appellation constituait une étape logique.

Toutefois, étant donné que l'avion avait été conçu pour se faire une place aux côtés des produits d'Airbus et de Boeing, il est conscient que la disparition du nom C Series peut avoir un effet psychologique au Québec.

«C'est un peu comme une famille qui voit son adolescent quitter le domicile, a expliqué M. Ebrahimi. Peut-être que l'on aurait aimé qu'il reste, mais la réalité c'est qu'il doit quitter.»

À Saint-Félicien, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, le premier ministre a concédé que le passage de la C Series dans le giron d'Airbus, était en quelque sorte un «petit deuil» pour de nombreux Québécois.

En mêlée de presse, il a toutefois rappelé que sans l'appui d'un géant comme l'avionneur européen, il n'y avait d'autres options pour Bombardier.

«L'alternative aurait été d'abandonner le programme, a dit M. Couillard. Il n'y avait pas de futur réaliste pour Bombardier de pouvoir vendre ses avions seuls sur le marché international. Il fallait passer par là (avec Airbus).»

Pour le professeur Karl Moore, du département de gestion de l'Université McGill, la nouvelle appellation de la C Series est un signal clair que l'avion n'est pas orphelin et qu'il est appuyé par un partenaire aux reins solides.

«Il y aurait eu beaucoup plus de nuages sombres dans le ciel si Bombardier n'avait pas eu de partenaire», a-t-il dit, au cours d'un entretien téléphonique.

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