Fed: la succession de Yellen relègue les taux au second plan

Publié le 01/11/2017 à 11:50

Fed: la succession de Yellen relègue les taux au second plan

Publié le 01/11/2017 à 11:50

Par AFP

Photo: Bloomberg

La Réserve fédérale américaine (Fed) devrait mercredi laisser les taux d'intérêt inchangés à l'issue d'une réunion occultée par l'attente de la décision de Donald Trump sur qui la dirigera à l'avenir.

Les marchés financiers ne s'attendent pas à une hausse des taux d'intérêt à l'issue de cette réunion ordinaire mais guettent surtout la décision sur la succession de Janet Yellen, l'actuelle présidente, à la tête de la banque centrale.

Le président Donald Trump a fait savoir lundi, après avoir évalué de façon assez publique une poignée de candidats dont Mme Yellen elle-même, qu'il annoncerait sa décision jeudi. 


« J'ai quelqu'un de très précis en tête et je pense que tout le monde sera très impressionné, a récemment déclaré le président américain. »

Selon plusieurs médias, son choix se serait porté sur Jerome Powell, un républicain modéré, déjà gouverneur de la Fed qui a travaillé avec Janet Yellen ces quatre dernières années.

Il représente la continuité en termes de politique monétaire, comme l'affirme Tim Duy, professeur d'économie à l'Université d'Oregon. Il n'y aura pas «de changement significatif de politique monétaire sous Powell par rapport à Yellen si l'économie se comporte comme prévu», a déclaré ce spécialiste de la Fed à l'AFP.

Mme Yellen, nommée par le président démocrate Barack Obama en 2014, conclut son mandat début février. 

«Le Comité de politique monétaire (FOMC) se réunit pour ce qui pourrait être la dernière réunion de Janet Yellen en tant que présidente», a affirmé l'économiste de FTN Financial Chris Low prenant un peu d'avance sur le protocole. 

Si Mme Yellen, 71 ans, n'est pas reconduite, elle doit encore présider deux réunions, celle des 12 et 13 décembre, assortie d'une conférence de presse, et celle des 30 et 31 janvier.

Sur le front monétaire, les taux interbancaires au jour le jour devraient rester dans la fourchette de 1% à 1,25%. 

Les acteurs financiers vont guetter dans le communiqué, publié à 14h mercredi, des indications que la Fed est prête à resserrer la vis d'un quart de point de pourcentage à la prochaine réunion monétaire de décembre. Ce serait la troisième hausse de l'année.

«On s'attend à ce que la Fed n'annonce aucun changement de politique monétaire» mercredi «mais le Comité pourrait utiliser le communiqué pour signaler un geste en décembre, probablement en insistant sur le renforcement de l'économie», a ajouté Chris Low.

Accélération?

La vivacité de la croissance à 3% au troisième trimestre en rythme annuel, après déjà 3,1% au second, a surpris les analystes qui commencent à prendre au sérieux les promesses de Donald Trump de faire caracoler durablement l'économie au-dessus de ce rythme. L'expansion de la première économie mondiale n'a pas dépassé 2% annuels en moyenne depuis le début de la reprise en 2010.

L'activité pourrait continuer son accélération avec les efforts de reconstruction à la suite des ouragans dans le sud et surtout avec les projets de réduction d'impôts actuellement à l'oeuvre au Congrès.

Mais les membres de la Fed sont encore divisés sur la nécessité de relever les taux dès décembre, vu la faiblesse de l'inflation.

Celle-ci a légèrement accéléré en septembre pour se situer à 1,6% sur un an contre 1,4% en août, selon l'indice PCE. Mais ce progrès est surtout dû à la hausse des prix de l'énergie, qui ont été dopés en partie par l'impact des ouragans.

La Fed vise un objectif de hausse des prix de 2% dont elle n'a cessé de reculer l'échéance dans ses prévisions.

Malgré les difficultés grandissantes des employeurs à pourvoir des postes qualifiés, les salaires et les prix augmentent peu. Un frémissement a été toutefois perceptible cette semaine avec la hausse du coût de l'emploi de 0,7% pour le 3e trimestre et de 2,5% sur l'année.

Vendredi, le gouvernement doit publier les chiffres officiels de l'emploi pour octobre. Ils pourraient faire apparaître un nombre aberrant de créations d'emplois, à plus de 300.000, selon les analystes, du fait d'un rebond technique après les ouragans. L'enquête ADP sur le secteur privé seul a montré une vive reprise des embauches à 235.000 en octobre.

 

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