Exagère-t-on l'impact de la crise grecque?

Publié le 01/07/2015 à 08:14

Exagère-t-on l'impact de la crise grecque?

Publié le 01/07/2015 à 08:14

Par Jean Gagnon

Photo: Shutterstock

Au moment d’écrire ces lignes, on sait que la Grèce n’a pas effectué le paiement de 1,6 milliard d’euros qu’elle devait faire au Fonds monétaire international le 30 juin. On évoque donc les pires scénarios qui surviendraient à la suite d’une sortie de la Grèce de la zone euro.

Alors comment se fait-il que l’euro se maintient-t-il relativement bien autour de 1,12 au dollar américain? On se rappellera qu’en mars il était tombé jusqu’à 1,05.

Ce non-paiement ne serait qu’une goutte d’eau additionnelle à un vase déjà bien trop plein, explique Francis Généreux, économiste principal au Mouvement Desjardins.

L’attitude du gouvernement n’a rien eu pour rassurer les investisseurs et le reste du monde. «La fermeture des banques et les restrictions sur les retraits d’argent frappent l’imagination et alimentent la perception de crise, mais elles n’étaient que des mesures, bien que radicales, nécessaires pour éviter l’effondrement du système financier grec», dit M. Généreux.

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Par ailleurs, l’annonce-surprise de la tenue d’un référendum sur les dernières propositions de la Commission européenne a constitué un élément additionnel d’incertitude, selon l’économiste de Desjardins. «Il est présentement impossible de savoir ce qu’il adviendra de la place de la Grèce dans la zone euro, car l’issue des négociations ainsi que la volonté du gouvernement grec et de ses partenaires et créanciers amènent un trop grand éventail de possibilités.»

Il n’y a pas que l’euro qui tient le coup, souligne l’économiste. «Pour le moment, les écarts de crédit des autres pays fragiles de la zone euro affichent des hausses, mais la situation semble relativement contenue», dit-il. Quant aux Bourses, elles semblent plutôt nerveuses, mais leur optimisme de la semaine dernière était aussi nettement exagéré, selon lui.

«Votez non!»

Est-ce à dire qu’une sortie de la Grèce de l’euro n’est pas un si gros événement après tout?

Des observateurs de renom incitent même les Grecs à le faire. Le gagnant du Prix Nobel d’économie de 2008, Paul Krugman, conseille en effet aux Grecs de voter «non» au référendum et de refuser le plan d’austérité que leur imposeraient les conditions du plan de sauvetage financier qui leur est proposé.

Le célèbre économiste reconnaît que quitter l’euro semble une solution hasardeuse. En revanche, cette issue forcerait la nation grecque à repenser comment elle doit se prendre en mains. Une importante dévaluation de sa monnaie ferait partie de la solution comme ce fut le cas pour d’autres pays dans le passé.

D’autres célèbres économistes, dont Joseph Stiglitz, lui aussi prix Nobel d’économie en 2001, prétendent que la Grèce n’a aucune chance de s’en sortir à moins d’un réduction importante de sa dette, ce dont ses partenaires européens ne veulent rien entendre.

Pour ce qui est de l’Europe et le reste du monde, il ne faut non plus exagérer les conséquences sur l’économie réelle. «La Grèce demeure l’une des plus petites économies d’Europe», explique Francis Généreux. Les exportations canadiennes vers la Grèce étaient de seulement 116 millions de dollars canadiens en 2014, comparativement à 38 milliards vers l’ensemble de l’Union européenne.

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