Derrière la poker face de David Baazov


Édition du 31 Janvier 2015

Derrière la poker face de David Baazov


Édition du 31 Janvier 2015

Montrer patte blanche

À peine quelques semaines après la clôture de la transaction, Amaya se retirait de quelque 30 entités, dont le Soudan, le Vatican et Cuba, où les opérations de l'entreprise entraient dans une zone de gris juridique. Il s'agissait pour Amaya de montrer patte blanche devant les régulateurs (des jeux de hasard) avec lesquels elle travaille. Selon nos sources, cependant, ces 30 marchés semblent avoir été choisis davantage en raison de leur petite taille que pour la nature des risques juridiques auxquels l'entreprise se serait exposée en continuant d'accepter les paris de leurs résidents.

En effet, Amaya poursuit ses activités dans de nombreux marchés plus lucratifs, dont le Canada ou la Russie, où les risques juridiques sont aussi pressants, sinon plus. Au pays de Vladimir Poutine, PokerStars accepte toujours les mises des joueurs russes, même si le site Web a été placé sur la liste noire du Kremlin en 2014. Si la stratégie comporte des risques juridiques, il est à noter qu'Amaya n'est pas la seule société inscrite en Bourse à exploiter des casinos en ligne dans des juridictions où il y a un gris juridique concernant de telles activités.

«Il y un risque réglementaire, mais c'est un risque réglementaire surévalué, note le Montréalais Mitchell Garber, pdg de Caesars Acquisition Company, une société publique qui exploite des casinos en ligne dans l'État du New Jersey avec une licence, mais aucun dans des zones de gris juridique. Je pense que David [Baazov] prend la loi et les règlements très au sérieux. Il parle à tous les gouvernements des pays dans lesquels il a des consommateurs.»

Si le marché canadien ne représente qu'une fraction des revenus générés par Amaya, il s'agit d'un marché plus significatif que n'importe lequel des 30 pays abandonné par Amaya en 2014. Pourtant, il semble que les sites de jeu en ligne d'Amaya, PokerStars et Full Tilt, opèrent illégalement au Canada. «Au Québec, le seul site de jeux en ligne légal est Espacejeux», dit Marie-Claude Rivet, porte-parole de Loto-Québec.

Lorsque PokerStars était exploité à partir de l'île de Man, la société pouvait avancer qu'elle opérait dans une zone de gris juridique, ses activités étant entièrement légales sur son île. Néanmoins, l'acquisition de Rational Group a mis Amaya dans une situation pour le moins délicate. Le siège social de l'entreprise étant au Canada, tout indique que les activités des casinos en ligne d'Amaya pourraient lui valoir des poursuites en vertu du Code criminel canadien. Notamment, l'article 202 du Code criminel rend coupable d'une infraction quiconque «permet que soit gardé, exposé ou employé, dans quelque endroit sous son contrôle, un dispositif ou appareil destiné à inscrire ou à enregistrer des paris ou la vente d'une mise collective, ou une machine ou un dispositif de jeu ou de pari».

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