Comment faire face aux soubresauts du huard

Publié le 21/08/2009 à 18:23

Comment faire face aux soubresauts du huard

Publié le 21/08/2009 à 18:23

Par François Normand

Imprévisible dollar : ses soubresauts fréquents compliquent la vie aux entreprises exportatrices, et sa récente envolée fragilise leur espoir de profiter d'une éventuelle reprise économique aux États-Unis.

Le dollar canadien atteindra-t-il la parité avec la devise américaine ? La question divise les experts. Mais toute appréciation du huard par rapport au billet vert a un effet direct sur les finances des entreprises. Il existe des stratégies éprouvées pour atténuer cet effet.

Les contrats à terme

À court terme, le recours aux produits dérivés constitue une stratégie intéressante pour les exportateurs.

Avec un contrat de change, un exportateur peut fixer la valeur du billet vert par rapport au huard, sans frais, et ce, même si le dollar américain fluctue.

Par ce contrat, l'entreprise s'engage auprès d'une institution financière à acheter ou à vendre une quantité de devise à une date et à un taux déterminés. Le contrat peut s'échelonner sur plusieurs années, mais habituellement, il est valide pour un mois à deux ans.

" Ce produit est clair, fixe; l'entreprise est pleinement protégée contre une appréciation du dollar canadien par rapport au dollar américain, dit Philippe Savoy, directeur général chez RBC Marchés des Capitaux. Mais en revanche, l'entreprise ne peut pas profiter d'une baisse du taux de change.

" Plusieurs variantes de ces contrats à terme existent.

Les options

L'option sur devises, plus complexe et flexible, est une autre approche intéressante. Une option vous donne le droit - mais ne ne crée pas d'obligation - d'acheter ou de vendre une devise à un taux de change et à une date déterminés.

L'option vous permet de fixer un seuil que le huard ne doit pas dépasser. Par exemple, un exportateur qui craint une appréciation rapide du dollar canadien (soit une dépréciation du dollar américain) peut recourir à une option pour s'assurer qu'il recevra un nombre minimal de dollars canadiens pour les revenus réalisés en dollars américains aux États-Unis.

" Cette stratégie est plus utile lorsqu'on a une certaine marge de manoeuvre financière ", explique Christian Dupont, directeur, développement des affaires, trésorerie, au Mouvement Desjardins. Le coût de l'option dépend de plusieurs facteurs, souligne M. Dupont. " Plus le taux de change est volatil, plus il faut payer un montant élevé ", dit-il.

Le coût dépend également de l'échéance. Plus la période sur laquelle on souhaite obtenir une protection est longue, plus l'option est coûteuse. Le coût varie aussi en fonction du niveau de protection désiré. Se protéger d'une augmentation du huard supérieure à 0,95 $ US coûte plus cher que pour une hausse supérieure à 0,98 $ US, car la probabilité est plus grande que le dollar atteigne 0,95 $ US que 0,98 $ US.

L'exportateur peut aussi réduire son risque de change avec une fourchette de fluctuation du taux de change (la stratégie du tunnel), par exemple entre 0,90 et 0,95 $ US. Cette stratégie consiste à utiliser simultanément des options de vente et d'achat, et ne coûte habituellement rien.

Diversifier ses marchés et accroître sa productivité

À long terme, une stratégie efficace consiste à diversifier ses marchés, disent les spécialistes. Mais en raison de sa proximité et de sa richesse, le marché américain restera toujours incontournable pour les entreprises d'ici.

Une autre solution consiste à prendre les bouchées doubles pour améliorer sa productivité; avec la force du huard, c'est justement le temps d'acheter de l'équipement à bon prix aux États-Unis. Mais encore faut-il que les exportateurs aient les moyens d'investir dans leurs procédés et leurs installations.

Transférer une partie de la production aux États-Unis

Certaines entreprises ont transféré il y a quelques années une partie de leur production aux États-Unis pour se rapprocher de leurs clients et échapper à l'effet du taux de change.

Par exemple, Cascades a fermé son usine de carton plat de Toronto, à l'été 2008, quand le huard et le billet vert étaient à parité, pour transférer une partie de la production à son usine de Versailles, au Connecticut. "

La dépréciation de la devise [en raison de la récession] a un peu freiné nos ardeurs ", précise le porte-parole, Hubert Bolduc.

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