Chute boursière : deux stratèges s'affrontent


Édition du 16 Janvier 2016

Chute boursière : deux stratèges s'affrontent


Édition du 16 Janvier 2016

Par Dominique Beauchamp

[Photo : Shutterstock]

Les déboires en Chine, où le gouvernement peine à stabiliser son économie, sa Bourse et sa monnaie, provoque une onde de choc qui remet en question les perspectives pour les Bourses et les bénéfices des entreprises de la planète.

La chute dramatique du pétrole sous les 30 $ US le baril alimente aussi le pessimisme. Résultat : l'indice S&P/TSX est officiellement en plein marché baissier, ayant perdu 21,4 % de sa valeur depuis le sommet annuel du 15 avril 2015.

Pour leur part, les trois grands indices américains ont perdu de 10 à 11 %, soit un mouvement officiel de correction. Toutefois, l'indice américain des titres à faible capitalisation Russell 2000 ainsi que le titre médian de l'indice Morgan Stanley All-Country ont perdu 20 % et plus depuis leurs sommets respectifs.

En pleine tourmente, voici ce que deux stratèges recommandent à leurs clients.

Les États-Unis : toujours les préférés

Chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne, Éric Corbeil continue de préférer les actions américaines, où l'économie et la devise se portent mieux.

«Les risques de récession aux États-Unis sont faibles, mais à court terme la Bourse se bute à des vents contraires. Nous attendons un bon point d'entrée pour y investir davantage, car la croissance des bénéfices reviendra une fois que le pire de la chute du pétrole sera passé», explique l'économiste principal.

Cette firme prévoit un rebond du pétrole au deuxième semestre de 2016 lorsque les producteurs autres que ceux de l'OPEP auront réduit leur production, tandis que la demande augmente.

À court terme toutefois, l'or noir nuira à la Bourse canadienne, puisque l'offre mondiale de pétrole devrait atteindre un pic au deuxième trimestre.

Éventuellement, la Bourse canadienne bénéficiera d'un rebond du pétrole, mais il est trop tôt pour miser sur les producteurs de ressources. Les prévisions de bénéfices sont encore trop élevées, tout comme l'évaluation des titres.

«Nous réajusterons notre tir entre la répartition américaine et la répartition canadienne, quand le pétrole aura trouvé un bon point d'appui», dit-il.

D'ici là, M. Corbeil privilégie les secteurs de la technologie, de la finance, de la consommation de base et des télécommunications au Canada.

Le Canada : un ressort prêt à se déployer

Brian Belski, stratège en chef de BMO Marchés des capitaux, reste convaincu que l'indice S&P/TSX est mûr pour un rebond, comme cela a été le cas après chaque plongeon du pétrole.

En 2016, il prévoit toujours une performance supérieure de la Bourse torontoise par rapport à la Bourse américaine.

«Les turbulences en Chine aveuglent les investisseurs. La chute des ressources et des actions canadiennes était pourtant le pari de l'an dernier. Il faut regarder droit devant maintenant», fait-il valoir.

Bien qu'il admette avoir été trop prompt à recommander le secteur de l'énergie, M. Belski rappelle qu'il rebondit fortement après une mauvaise performance.

Le S&P/TSX a remonté de 14 % en moyenne pendant 12 mois après que le cours du pétrole West Texas Intermediate eut chuté de 30 % et plus, dit M. Belski.

En outre, la Bourse de Toronto n'a jamais sous-performé la Bourse américaine plus de cinq années consécutives, dit-il. Historiquement, l'indice a crû de 29 % pendant 12 mois après avoir connu un rendement inférieur de 11 % à celui du S&P 500, sur une période de cinq ans.

Contrairement à la croyance générale, la Bourse canadienne peut aussi s'apprécier pendant que celles des marchés émergents faiblissent, comme cela a été le cas de 1994 à 1998, dit-il.

Outre l'énergie, Brian Belski recommande les secteurs canadiens de la finance, de la consommation et des télécommunications.

Suivez Dominique Beauchamp sur Twitter @beauchamp_dom

À la une

Le Parachute pour soutenir la santé mentale des entrepreneurs

L’initiative Le Parachute s'étendra dans tout le Québec, afin d’améliorer la santé mentale des entrepreneurs.

Justin Trudeau annonce de nouvelles mesures pour développer les services de garde

Le gouvernement offrira aussi une exonération de prêt étudiant aux éducateurs de la petite enfance des régions rurales.

Services de garde: au tour de la FTQ de se plaindre des «faux-fuyants» de Québec

Mis à jour à 15:27 | La Presse Canadienne

Comme la CSQ, la FTQ affirme que même si Québec n’est pas prêt à déposer son offre salariale.