Brutal coup de frein aux États-Unis

Publié le 29/07/2011 à 12:45, mis à jour le 29/07/2011 à 13:22

Brutal coup de frein aux États-Unis

Publié le 29/07/2011 à 12:45, mis à jour le 29/07/2011 à 13:22

Par Olivier Schmouker

Les consommateurs dépensent de moins en moins. Photo : Bloomberg.

Désillusion pour ceux qui croyaient que la situation économique des Etats-Unis allait de mieux en mieux, même si cela se faisait à un rythme peu soutenu : en réalité, la croissance américaine est nettement moins forte qu’espéré. Les chiffres préliminaires publiés ce matin par le département du Commerce sont faibles, et ce surtout en raison d'une consommation morose affectée notamment par la hausse des prix de l'essence.

Ainsi, le produit intérieur brut (PIB) de nos voisins du Sud n'a augmenté que de 1,3% d’avril à juin, alors que la plupart des analystes américains avaient tablé sur un chiffre de 1,8%. Il s’agit là d’un écart considérable. De surcroît, la croissance enregistrée sur les trois premiers mois de 2011 a été sévèrement corrigée, puisqu’elle ressort à 0,4% au lieu du 1,9% annoncé auparavant !

Idem, les chiffres du quatrième trimestre de 2010 ont été révisés à la baisse, à +2,3% contre +3,1% estimé lors de précédentes estimations. Cela montre que l'économie américaine connaissait déjà des signes d'essoufflement, avant même que les prix de l'essence ne repartent à la hausse.

Les économistes jugent en général qu'il faut une croissance minimale de 2,5% pour que le taux de chômage connaisse une embellie. Il est actuellement à 9,1%. C’est donc dire que ce problème est encore loin d’être résorbé…

Quand on regarde un peu plus en détail les données du département du Commerce, on note que les ventes finales ont progressé de 1,1%, contre +1,8% attendu, et que les dépenses des consommateurs ont stagné, affichant une progression de 0,1%, après le +2,1% du trimestre précédent. La consommation, qui représente quelque 70% de l'activité économique américaine, connaît par conséquent son plus faible rythme de croissance depuis la sortie technique de la récession de 2008-2009…

«Les chiffres de ce matin s’ajoutent aux autres indications montrant que la reprise économique est très fragile aux États-Unis et qu’elle pourrait continuer de décevoir, alors que rien ne signale un rebond marqué de la croissance au cours de l’été. Dans ce contexte, la Réserve fédérale maintiendra son taux directeur au plancher pour plusieurs trimestres et elle pourrait même envisager d’autres actions si l’économie continue de décevoir», dit Mathieu D’Anjou, économiste principal, de Desjardins Études économiques.

Avec Reuters.

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