Le Groupe BMTC (Tor, BMTC) est sur le point de se lancer dans des investissements massifs au cours des prochaines années qui conduiront à la reconstruction de sa dizaine de magasins Brault & Martineau.

Le chef de la direction de l'entreprise, Yves Des Groseillers, en a fait l'annonce en marge de l'assemblée annuelle de l'entreprise, après avoir prévenu ses actionnaires que la rentabilité de l'entreprise serait affectée par des investissements rendus nécessaires pour que la croissance se poursuive plus tard.

« Il nous faut refaire l'exercice que l'on a fait il y a 35 ans. Pour les actionnaires ce sera des années plus difficiles. Mais je suis prêt à sacrifier de belles années pour avoir d'autres belles années »

La société n'entend pas mettre fin à son programme de rachat d'actions, mais consacrera la majeure partie de ses liquidités à la reconstruction des établissements. Les magasins Tanguay de la région de Québec ne sont pas visés par le programme ayant apparemment déjà subi la cure jouvence nécessaire.

La cadence de reconstruction n'a pas été précisée, mais le chiffre de deux par année n'a pas été exclu. L'intérieur des établissements Brault & Martineau a été remodelé au cours des dernières années, mais la direction en est venue à la conclusion qu'il fallait maintenant frapper plus fort.

Ils seront reconstruits à tour de rôle. Là où c'est possible, leur superficie passera de 70000 à 90000 pieds carrés. M. Des Groseillers a précisé que le modèle du nouveau magasin Tanguay à Trois-Rivières est celui qui avait été retenu. Il offre à ses dires une expérience de magasinage supérieure, avec, notamment, un très haut plafond.

La hauteur du programme d'investissement n'a pas non plus été précisée, mais le chef de direction a précisé qu'il en coûtait généralement 8M$ pour construire un magasin de 80000 pieds carrés, ce à quoi il fallait ajouter le coût du terrain. Les investissements requis pourraient atteindre de 15 à 20M$ pour un seul établissement.

Pouvoir d'achat, Internet et Lowe's font peur

La décision de BMTC de renouveler son parc de grands magasins dans la région de Montréal survient alors que plusieurs facteurs viennent nuire à sa croissance dans les dernières années.

En assemblée annuelle, M. Des Groseillers a expliqué que le pouvoir d'achat des Québécois s'était érodé avec le temps. Il a attribué la chose à une hausse des impôts et des taxes, mais aussi à une augmentation plus importante du coût de la vie.

En parallèle, le commerce de détail subit aussi d'importantes transformations en raison de la tendance des consommateurs à magasiner en ligne. L'un des paris de BMTC est d'amener plus de gens dans les magasins. Le consommateur verra que le prix de Brault & Martineau est aussi bon qu'ailleurs, ils voudront essayer l'ameublement et même le négocier, a expliquéYves Des Groseillers aux journalistes. "Nous voulons que les gens aient le goût de venir en magasin", a-t-il ajouté.

L'offensive se veut aussi un moyen de répondre à l'Américaine Lowe's, qui est à rentrer les électroménagers dans un grand nombre de Rona.

"Si j'ai peur de Lowe's? Certain que j'ai peur de Lowe's, c'est un concurrent de plus. Moins il y a de compétiteur, mieux c'est", a réagi le PDG lorsqu'interrogé sur la menace.

Il a en outre rappelé qu'aux États-Unis, Sears était à l'époque la reine de l'électroménager, mais qu'elle avait perdu avec le temps d'importantes parts de marché au profit de Home Depot et Lowe's. "Particulièrement à Lowe's", a-t-il précisé.

Le grand patron dit avoir des stratégies pour contrer l'effort de Lowe's, mais n'a pas voulu les dévoiler.

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