Bond des rémunérations: «Bombardier méprise les Québécois»

Publié le 30/03/2017 à 14:27

Bond des rémunérations: «Bombardier méprise les Québécois»

Publié le 30/03/2017 à 14:27

Alain Bellemare, PDG de Bombardier

Le gouvernement Couillard fermera les yeux sur l'augmentation de 50% de la rémunération de la haute direction de Bombardier(Tor., BBD.B), en dépit des pressions de l'opposition qui la trouve indécente.

Autant le Parti québécois (PQ) que la Coalition avenir Québec (CAQ) ont demandé jeudi au gouvernement de signifier son objection, puisque l'entreprise a été sauvée par une injection massive de fonds publics québécois.

Les salaires des hauts dirigeants de Bombardier ont bondi d'environ 50% en 2016 au cours d'une année marquée par le licenciement de milliers d'employés dans le cadre de son plan de redressement.

La rémunération totale des cinq plus hauts dirigeants de la multinationale et de son président directeur du conseil, Pierre Beaudoin, a totalisé environ 32,6M$US.

En conférence de presse jeudi matin, le premier ministre Philippe Couillard s'est bien gardé de condamner Bombardier, en affirmant que cette question concerne l'entreprise et ses actionnaires.

Cependant, il s'est demandé si le moment était bien choisi si on se place dans la perspective des travailleurs.

La ministre de l'Économie, Dominique Anglade, a été plus explicite, mais sans toutefois s'engager à sévir, par l'entremise du bras financier du gouvernement, Investissement Québec, qui a investi 1,3 milliard $ dans l'avion de la CSeries.

«Si j'étais Bombardier, je réfléchirais au message que j'envoie à la population aujourd'hui, a-t-elle dit à la période de questions à l'Assemblée nationale. Je peux comprendre que les gens soient mécontents et choqués.»

Le Parti québécois et la CAQ ont été beaucoup plus véhéments. Les grands patrons de Bombardier ont peut-être tiré l'entreprise du pétrin, mais c'est grâce aux 1,3 milliard $ investis par Québec et ils ne devraient pas être ainsi récompensés, a conclu le chef péquiste Jean-François Lisée, quand il a rencontré la presse parlementaire en matinée.


« C'est une gifle aux Québécois »

«C'est une gifle aux Québécois. Il y a un genre d'indécence organisée à la tête des grandes entreprises, où on se vote des augmentations de salaire alors qu'on a détruit le gagne-pain de milliers de Québécois. (...) J'espère qu'un actionnaire important de Bombardier, c'est-à-dire le gouvernement du Québec, va demander le retrait de ces augmentations», a-t-il dit.

Le chef caquiste François Legault n'a pas été plus tendre envers Pierre Beaudoin, le président du conseil, et Alain Bellemare, le pdg.

«Sept millions de dollars canadiens pour quelqu'un qui est au conseil d'administration, là, ça n'a pas de bon sens. Maintenant, 13 millions de dollars canadiens pour M. Bellemare, c'est exagéré, très exagéré, a-t-il dit en conférence de presse. Écoutez, ce sont ces dirigeants-là, Pierre Beaudoin et M. Bellemare, qui ont amené Bombardier presqu'au bord de la faillite.»

Selon lui, Investissement Québec doit avoir un mot à dire sur la rémunération, tout comme la Caisse de dépôt, qui a investi 2 milliards $ dans Bombardier, a rappelé M. Legault. 

Pour sa part, le député Amir Khadir, de Québec solidaire, a qualifié le traitement de la direction de Bombardier d'«absolument scandaleux». Il se désole que personne au gouvernement ne puisse bloquer cette hausse, parce qu'il a investi dans la CSeries et non dans la société-mère.


« Bombardier est en train de s'essuyer les pieds sur le pouvoir public »

«Ça témoigne à quel point cette entreprise méprise les Québécois, a-t-il dit. (...) Bombardier est en train de s'essuyer les pieds sur le pouvoir public, sur le premier ministre du Québec et sur le peuple du Québec.»

Rappelons que Bombardier a procédé à plusieurs milliers de licenciements afin de réduire ses dépenses. D'ici à la fin de 2018, pas moins de 14 500 postes devraient avoir été éliminés dans le monde.

 

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