Bombardier confirme ses prévisions pour le premier trimestre

Publié le 06/05/2021 à 08:23, mis à jour le 06/05/2021 à 16:21

Bombardier confirme ses prévisions pour le premier trimestre

Publié le 06/05/2021 à 08:23, mis à jour le 06/05/2021 à 16:21

Par La Presse Canadienne

(Photo: Paul Chiasson pour La Presse Canadienne)

Bombardier (BBD.B) estime avoir réussi à traverser les sévères turbulences provoquées par la pandémie de COVID-19, mais malgré des indicateurs qu’il juge encourageants dans le secteur des jets d’affaires, l’avionneur préfère attendre avant d’évoquer une accélération de sa cadence de production.

L’arrivée de nouveaux acheteurs dans le marché, ainsi que la rareté des appareils usagés disponibles et une augmentation du taux d’utilisation des avions, constituent des éléments qui signalent que « le pire est derrière nous », a estimé jeudi le président et chef de la direction de la société, Éric Martel, en marge de l’assemblée annuelle des actionnaires.

Néanmoins, puisque la crise sanitaire n’est pas terminée, celui qui est aux commandes de la multinationale québécoise depuis maintenant un peu plus d’un an préfère continuer à jouer de prudence.

« Nous avons obtenu beaucoup de succès afin de rebâtir le carnet de commandes, a dit M. Martel, dans le cadre d’une conférence téléphonique avec les représentants des médias. Si les choses continuent de la sorte, c’est clairement des discussions que je vais avoir avec mon équipe (à propos de la cadence de production). Mais on souhaite être prudents. »

À son premier trimestre en tant qu’entreprise tournée exclusivement vers le segment des avions d’affaires, Bombardier a affiché un bénéfice d’exploitation ajusté de 123 millions $ US, en hausse de 43 % par rapport à il y a un an. En excluant les activités abandonnées, les revenus ont grimpé de 18 %, à 1,3 milliard $ US, pour la période de trois mois terminée le 31 mars.

L’entreprise avait donné un aperçu de sa performance au premier trimestre lundi.

Les activités de maintenance et de services après-vente ont représenté environ le cinquième du chiffre d’affaires trimestriel. En bonifiant son empreinte à des endroits comme Londres, Miami, Singapour ainsi qu’en Australie, l’entreprise ambitionne de voir ce segment, où les marges sont élevées, représenter 27 % de ses recettes annuelles en 2025. Avec plus de 5000 appareils en service dans le monde, les occasions sont nombreuses, croit la société.

Les analystes anticipaient un chiffre d’affaires de 1,23 milliard $ US ainsi qu’un bénéfice d’exploitation ajusté d’environ 90 millions $ US, d’après la firme de données financières Refinitiv.

 

De la demande

Du côté des livraisons, elles sont demeurées stables, à 26 appareils. Bombardier a toutefois remis à des clients 16 appareils à grande cabine, qui sont plus dispendieux et plus profitables, comparativement à neuf au premier trimestre de l’an dernier. Huit Global 7500, l’avion appelé à devenir le nouveau fer de lance de l’entreprise, ont été livrés.

Le carnet de commandes totalisait 10,4 milliards $ US en date du 31 mars. Après un début d’année plus calme, les ventes ont repris du poil de la bête en février ainsi qu’en mars, a expliqué M. Martel, en ajoutant que cet élan devrait se poursuivre au deuxième trimestre. Pour l’exercice, les livraisons devraient osciller entre 110 et 120 jets d’affaires, comparativement à 114 en 2020.

M. Martel a également été invité à commenter l’annonce de Dassault, qui a procédé au lancement, jeudi, du Falcon 10X, dont l’entrée en service est prévue en 2025 et qui doit venir rivaliser avec le Global 7500 ainsi que le Gulfstream G700 dans le segment des appareils à grande cabine. Invité à dire s’il y avait de la place pour trois joueurs dans ce segment, le grand patron de Bombardier n’a pas semblé inquiet.

« Il y a déjà 50 Global 7500 en service, a dit M. Martel, lorsqu’il a été invité à commenter la décision de Dassault. Lorsque le Falcon 10X sera en service, nous aurons probablement 250 et peut-être même 300 (Global 7500) en service. Je crois qu’il y a probablement de la place (pour trois joueurs). On verra s’ils peuvent offrir un produit capable de se démarquer. »

Au cours du trimestre, Bombardier a consacré 2,4 milliards $ US afin de réduire sa dette, qui totalisait 7,8 milliards $ US après les trois premiers mois de l’exercice. Cela devrait lui permettre de réduire ses coûts d’intérêt d’environ 200 millions $ US.

« Même si le niveau d’endettement demeure trop élevé, nous sommes encouragés (…) par la performance des activités de services après-vente (qui ont retrouvé leur niveau d’avant la pandémie) », a souligné dans une notre l’analyste Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux.

 

Dénouement attendu

Parallèlement à ses efforts de redressement, Bombardier sollicite certains créanciers afin d’obtenir leur consentement pour modifier les modalités de huit tranches de dettes à la suite d’allégations formulées par un prêteur qui prétend que les ventes de la division ferroviaire, du programme des jets régionaux CRJ et de la division aérostructures enfreignent certaines clauses de l’acte de fiducie.

Dans le cadre de la conférence avec les analystes, la direction de l’entreprise s’est limitée à répéter que les allégations formulées par le prêteur en question étaient non fondées.

« Nous sommes satisfaits des discussions préliminaires que nous avons eues, a expliqué M. Martel, en marge de l’événement. C’est un écueil, mais nous ne nous laisserons pas déconcentrer par cela. »

Les créanciers ont jusqu’au 11 mai pour décider. Ceux qui accepteront recevront 1,25 $ US par tranche de 1000 $ US de capital détenu. Les paiements s’effectueront en dollars canadiens pour des débentures qui viennent à échéance en 2026. Certains analystes ont chiffré l’impact financier à un peu moins de 10 millions $ US.

À la Bourse de Toronto, jeudi après-midi, l’action de catégorie B de Bombardier cotait à 89,5 cents, en hausse de 0,6 %.

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