Le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke. Photo : Bloomberg.
Le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, a signalé vendredi que le Congrès devait en faire davantage pour promouvoir l'embauche et la croissance, s'il voulait éviter de retarder la reprise économique aux États-Unis.
M. Bernanke n'a pas proposé de nouvelles mesures de la Fed pour aider l'économie, mais au moment où le Congrès est préoccupé par la réduction du déficit à long terme, il a averti les législateurs de ne pas "perdre de vue la fragilité de la reprise économique actuelle".
M. Bernanke, qui s'exprimait lors d'une conférence économique annuelle au Wyoming, a par ailleurs laissé la porte ouverte à l'adoption de nouvelles mesures d'assouplissement quantitatif. Il a d'ailleurs précisé que la prochaine réunion des gouverneurs, en septembre, durerait deux jours plutôt qu'un seul, pour permettre une "discussion plus poussée", a-t-il ajouté.
Les analystes ont cependant souligné que le discours n'avait pas offert d'assurances concernant une nouvelle aide de la Fed.
"Il semble dire que la Fed a largement joué son rôle et que les politiciens doivent accélérer la cadence", a dit Paul Dales, économiste américain principal chez Capital Economics.
Les bourses ont enregistré des pertes après la diffusion du discours, mais ont repris de la vigueur ensuite.
Le discours de M. Bernanke fait suite à des informations selon lesquelles l'économie a crû plus lentement qu'on le croyait au cours du trimestre d'avril à juin. Le produit intérieur brut des États-Unis s'est ainsi apprécié d'à peine 1 pour cent, en rythme annualisé.
Certains économistes craignent que la crise financière européenne, couplée à une faible croissance de l'emploi aux États-Unis et à un marché immobilier moribond, replonge l'économie mondiale en récession. Ces peurs ont tiré les cours boursiers vers le bas au cours du dernier mois. Le moyenne des titres industriels Dow Jones a ainsi perdu 12 pour cent de sa valeur depuis la fin juillet.
Les reculs de Wall Street ont été déclenchés par la bataille du Congrès sur la question du relèvement du plafond de la dette. Dans son discours, M. Bernanke a critiqué les législateurs pour leur gestion du dossier et précisé que la répétition d'un tel scénario pourrait avoir des conséquences néfastes sur l'économie.
Un plan adopté par le Congrès ce mois-ci signifie que les déficits annuels devraient être réduits de 3300 milliards $ US au cours de la prochaine décennie grâce à des réductions de dépenses.
Selon le président de la Fed, une réduction à long terme du déficit est nécessaire. M. Bernanke a cependant indiqué que la santé future de l'économie pourrait être menacée si l'embauche et la croissance ne sont pas favorisées en ce moment.
Afin de favoriser la croissance, M. Bernanke préconise des politiques gouvernementales sur les impôts, les échanges commerciaux et la réglementation qui favorisent la santé économique.
