Berlin approuve l'aide à la Grèce

Publié le 19/08/2015 à 09:05

Berlin approuve l'aide à la Grèce

Publié le 19/08/2015 à 09:05

Par AFP

Photo Bloomberg.

Les députés allemands ont approuvé mercredi à une large majorité le troisième plan d'aide à la Grèce lors d'un vote où la grogne des conservateurs à l'égard de leur chef, Angela Merkel, est restée limitée.

Au total, 453 députés sur 631 ont adopté ce programme prévoyant une aide pouvant atteindre 86 milliards d'euros sur trois ans. Seuls 113 élus ont voté contre et 18 se sont abstenus.

Parmi ceux qui ont choisi de ne pas soutenir le plan, se trouvent 63 députés conservateurs CDU/CSU. Quelque 17 élus du camp de la chancelière n'ont par ailleurs pas participé au vote et trois se sont abstenus.

La chancelière, présente au Bundestag, n'a finalement pas pris la tête de la défense de ce programme, laissant son ministre des Finances Wolfgang Schäuble appeler les élus à approuver cette aide.

« Au regard du fait que le parlement grec a déjà adopté une grosse partie des mesures (de réformes), il serait irresponsable de ne pas utiliser cette chance pour un nouveau départ en Grèce », a martelé le ministre, considéré comme le tenant d'une ligne extrêmement dure vis-à-vis d'Athènes.

« Si la Grèce fait face à ses responsabilités, et si le programme est mis en oeuvre de manière complète et résolue, alors l'économie grecque pourra croître dans les prochaines années », a-t-il dit.

Il a aussi souligné que le Premier ministre grec Alexis Tsipras devait certes « faire l'inverse de ce qu'il a promis » à son électorat, mais que les réformes imposées avaient fonctionné en Irlande, en Espagne, au Portugal et à Chypre.

Aux Pays-Bas aussi, les députés doivent voter mercredi sur ce plan d'aide et le Premier ministre Mark Rutte pourrait faire face à une motion de censure tandis qu'en Autriche, les parlementaires ont donné mardi soir leur approbation au programme.

L'adoption de ce plan est nécessaire pour que la Grèce puisse rembourser jeudi 3,4 milliards d'euros à la Banque centrale européenne.

Mécontentement

Les élus du Bundestag avaient déjà approuvé le 17 juillet le lancement de négociations sur ce programme.

Le oui de la chambre basse du Parlement ne faisait aucun doute, la « grande coalition » réunissant les sociaux-démocrates (SPD) et les Unions chrétiennes (CDU d'Angela Merkel et son alliée bavaroise CSU) disposant de 504 sièges sur 631.

Mais si le SPD soutenait le texte tout comme une partie de l'opposition, la grogne est montée ces dernières semaines dans les rangs conservateurs, malgré les sacrifices imposés aux Grecs.

Ce mécontentement s'est donc matérialisé par 63 « non », soit trois de plus que le 17 juillet, jour où les députés « Abweichler » (dévationnistes, comme la presse les a appelés) avaient été 60 (sur les 311 membres du groupe) à s'opposer à la position de la chancelière, contre 29 en février.

Pour rassembler les troupes, le secrétaire général de la CDU, Peter Tauber, avait jugé que voter contre « reviendrait à poignarder dans le dos la chancelière », dont la popularité reste au zénith et à qui nombre d'analystes accordent déjà un quatrième mandat à l'issue des législatives de 2017.

Klaus-Peter Willsch, seul député CDU partisan du non à s'être exprimé à la tribune, a jugé que l'argument utilisé pour faire adopter ce plan d'aide et qui consiste à dire qu'« Athènes a compris (la nécessité des réformes) » était faux.

« J'entends comme auparavant M. Tsipras s'exprimer contre ce qui a été conclu et dire qu'il a été victime d'un chantage », a-t-il déploré.

Les partisans du non surfent sur une opinion publique convaincue d'avoir déjà trop payé pour la Grèce. Selon un sondage de l'institut Forsa publié mi-août, 84% des Allemands disaient ne pas avoir confiance en la volonté de réforme des Grecs et 57% se disaient opposés au 3e plan d'aide.

Pourtant, selon une étude de l'Institut Leibnitz de recherche économique (IWH), l'Allemagne a profité à hauteur de 100 milliards d'euros de la crise de la dette en bénéficiant notamment de taux d'intérêt plus bas pour ses emprunts d'État.

Le FMI ne facilite pas la vie de Mme Merkel. Le Fonds monétaire international s'est en effet laissé jusqu'à octobre pour décider de sa participation au plan d'aide, conditionnée à une réduction de la colossale dette grecque jugée « insoutenable ».

Les Allemands s'opposent catégoriquement à cette exigence tout en souhaitant pouvoir compter sur le FMI qu'ils considèrent, du fait de son indépendance et de sa rigueur, comme une assurance de voir remboursés les prêts accordés à la Grèce.

M. Schäuble s'est dit « confiant » devant les députés, que les Européens et le FMI arriveront « à une position commune sur la soutenabilité de la dette » grecque et que donc le Fonds mettra la main au portefeuille.

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