Bank of America(BAC, 31,28$US) a annoncé mercredi ses plus gros bénéfices annuels depuis 2006, en dépit d'une lourde charge de 2,9 milliards de dollars liée à la réforme fiscale récemment adoptée aux États-Unis.
Le bénéfice net est ressorti à 18,23G$US en 2017, contre 17,82G$US lors de l'année précédente.
Au quatrième trimestre, le profit est de 2,37 milliards mais aurait été plus que doublé (5,3 milliards) si l'établissement n'avait pas eu à inscrire la charge exceptionnelle dans ses comptes.
Cette dernière résulte de l'adoption en décembre de la réforme fiscale et des modifications qu'elle impose à leur comptabilité.
En l'espèce, elle est liée à la comptabilisation immédiate d'impôts qui avaient déjà été payés et dont une partie devait être remboursée ultérieurement (deferred tax assets - DTA) et qui en conséquence disparaît des comptes.
A terme, BofA affirme que la réforme qui abaisse le taux d'imposition des entreprises va lui être bénéfique, d'autant que les baisses d'impôts concernent également les consommateurs.
La banque a en conséquence décidé de verser une prime exceptionnelle de 1000$US à ses 145000 employés.
Le bénéfice par action ajusté, qui fait référence en Amérique du nord, est ressorti à 46 cents au quatrième trimestre et à 1,56 dollar sur l'année. Les analystes anticipaient respectivement 44 cents et 1,80 dollar.
Le chiffre d'affaires trimestriel a augmenté de 2%, à 20,4 milliards de dollars, et est de 87,35 milliards de dollars sur l'année, contre 83,7 en 2016.
Cette hausse de l'activité a été alimentée par la banque de détail, qui a enregistré une croissance de 10% de ses revenus marquée par une bonne santé des activités traditionnelles de prêts et de dépôts. La deuxième banque américaine en termes d'actifs a commencé récemment à répercuter aux consommateurs les hausses des taux d'intérêt de la banque centrale (Fed).
A l'inverse, les activités spéculatives restent plombées par une faible volatilité. Leurs revenus ont baissé dans l'ensemble de 2% mais le recul est de 13% pour le courtage des matières premières, des devises, produits liés aux crédits et taux (FICC), vache à lait des grandes banques.
L'établissement a par ailleurs annoncé avoir essuyé une perte de 292 millions de dollars liée à un défaut de paiement d'une entité «non américaine», sans donner le nom de l'entreprise concernée.
Selon certains analystes, le scandale éclaboussant le géant sud-africain de la distribution Steinhoff devrait coûter des centaines de millions de dollars à de grandes banques - JPMorgan, Goldman Sachs, Citigroup, Nomura, BNP Paribas, HSBC et Bank of America entre autres - qui lui ont accordé des crédits.
JPMorgan avait révélé la semaine dernière avoir subi une perte de 143 millions de dollars.