Acquisition de Rona : Lowe's devrait en avoir pour son argent


Édition du 13 Février 2016

Acquisition de Rona : Lowe's devrait en avoir pour son argent


Édition du 13 Février 2016

Par Stéphane Rolland

[Photo : Bloomberg]

Lowe's (LOW, 67,96 $ US) a payé le prix fort pour mettre la main sur Rona (RON, 23,35 $), mais le détaillant américain a tout de même fait une bonne affaire, selon plusieurs analystes.

À 3,2 milliards de dollars, le prix d'acquisition représente 12,5 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement de 2015, constate Jaime Katz, de Morningstar. «L'entente n'est pas une aubaine, d'autant plus que les marges d'exploitation de Rona sont inférieures à celles de Lowe's, commente-t-elle. Toutefois, on peut s'attendre à ce que Lowe's parvienne à améliorer la rentabilité de Rona au cours de la prochaine décennie.»

Mike Baker, de la Deutsche Bank, calcule que l'acquisition apportera une contribution nette au bénéfice dès la première année, même sans l'apport de synergies. Il estime que Rona ajoutera 0,09 $ US au bénéfice par action de Lowe's en 2016. La dette nécessaire pour acquérir la société retranchera, pour sa part, 0,06 $ US par action. Il reste donc un excédent de 0,03 $ US par action pour les actionnaires de Lowe's. La thèse implique un dollar canadien aux alentours des 0,71 $ US et des frais d'intérêt de 4 % sur l'emprunt effectué pour l'acquisition.

Au cours des cinq prochaines années, Lowe's s'est donné comme objectif de doubler le bénéfice de Rona. Si le taux de change reste stable, cela ajouterait 0,09 $ US au bénéfice par action de Lowe's, poursuit M. Baker. Il maintient sa recommandation d'achat et sa cible de 80 $ US.

Le Canada, vraiment ?

Bien des investisseurs se demandent quelle mouche a piqué les dirigeants de Lowe's pour qu'ils décident de consacrer tant d'énergie au marché canadien. Nombre d'entre eux espéraient que l'annonce récente de la vente des activités australiennes lui aurait permis de se concentrer davantage sur le marché américain, note Seth Sigman, de Credit Suisse. L'analyste dit partager ces inquiétudes et admet être plus enthousiaste à l'égard des activités du détaillant aux États-Unis que de celles au Canada.

Malgré tout, les investisseurs ont trop réagi négativement, selon lui. La valeur du titre représente bien les risques inhérents à la transaction. L'industrie de la rénovation reste fragmentée au Canada, ce qui représente une occasion d'affaires. Les comparaisons avec l'échec retentissant de Target au Canada ne sont pas valables, selon lui. L'analyste réitère sa recommandation «surperformance» et sa cible de 80 $ US.

Pour Wayne Hood, de BMO Marché des capitaux, les investisseurs devraient saisir l'occasion qu'offrirait une baisse du titre. Il juge que Lowe's comprend beaucoup mieux le marché canadien que lorsqu'elle avait fait sa première offre pour Rona en 2012. L'objectif de doubler le bénéfice d'ici cinq ans est «plus que réaliste». Rona est très présente au Québec, l'un des marchés les plus rentables du pays dans l'industrie de la rénovation. M. Hood conserve sa recommandation «surperformance» et sa cible de 81 $ US.

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