Pas d'aubaines criantes dans les marchés


Édition du 03 Décembre 2016

Pas d'aubaines criantes dans les marchés


Édition du 03 Décembre 2016

[Photo : Shutterstock]

Le nouveau Fonds de rendement stratégique mondial Dynamique accordait récemment une pondération de 52,3 % aux actions et de 38,2 % aux titres à revenu fixe (ou 47,7 % en incluant l'encaisse), une position jugée appropriée dans un environnement où les deux catégories d'actifs ne sont pas des aubaines criantes sans être pour autant surévaluées : «Nous sommes en mesure de trouver des titres attrayants, tant parmi les actions que les obligations, sans que les unes soient vraiment plus intéressantes que les autres», nous a confié Eric Benner, responsable, avec Oscar Belaiche, des actions à revenu du fonds.

En ce qui a trait aux actions, il croit que la situation actuelle ressemble à celle du milieu de la décennie précédente et que leur sélection requiert une approche de «qualité à prix raisonnable», une approche souvent associée à celle préconisée par Warren Buffett : des entreprises formidables à des prix raisonnables.

«Les actions dans leur ensemble, telles que reflétées par les indices, ne sont pas spécialement attrayantes. Mais on trouve assez d'entreprises de qualité dans différents secteurs et divers pays pour former un portefeuille plutôt attrayant. Le niveau d'évaluation de ce portefeuille est similaire à celui du marché, mais la qualité des entreprises qui le composent y est substantiellement supérieure», soutient Eric Benner.

L'élection de Donald Trump a peu changé le positionnement en actions du fonds. Vers la fin de la course, il a ajouté aux titres de qualité du secteur de la santé qui avaient été malmenés par la possibilité d'une réglementation accrue sous une administration Clinton. Après l'élection, il a utilisé une partie des liquidités pour ajouter à des titres de haute qualité dans des secteurs n'ayant pas participé au rallye des titres cycliques, comme ceux de la consommation de base, des infrastructures et des services publics, qui ont désormais un profil de rendement plus attrayant à ses yeux.

Des rendements élevés du capital investi, un avantage concurrentiel clairement démontré et l'assurance que cet avantage se maintiendra dans l'avenir sont parmi les critères de haute qualité qu'il recherche. Plusieurs sociétés du secteur de la consommation de base sont de haute qualité, alors que leurs revenus et leurs bénéfices augmentent de manière régulière.

Le fonds surpondère les titres défensifs en Europe et en Asie, notamment ceux des secteurs des soins de santé et des infrastructures de transport, parce qu'ils sont moins chers que leurs comparables aux États-Unis. Chez l'oncle Sam, il surpondère plutôt des titres cycliques, dont ceux de la technologie. Certaines sociétés de grande capitalisation dans le domaine des logiciels exhibent désormais les critères de haute qualité recherchés, et leur cours volatil permet régulièrement de les acquérir à bon compte.»

Une gestion tactique

Christine Horoyski est la gestionnaire principale des titres à revenu fixe pour le fonds. «Elle est une des gestionnaires obligataires les plus actives du Canada. Elle "tourne" son portefeuille de 8 à 10 fois par an. C'est une gestion très tactique», admet Eric Benner.

Depuis l'élection américaine, la gestionnaire a augmenté la durée des obligations en portefeuille en réponse aux rendements plus élevés. Elle a vendu des obligations du Trésor pour acheter des obligations à rendement réel (TIPS), qui s'ajustent à l'inflation. Elle a aussi augmenté son exposition au marché obligataire australien et a réduit son exposition aux obligations de sociétés.

Le Fonds de rendement stratégique mondial Dynamique a la possibilité d'investir à l'échelle mondiale. Il diffère des fonds équilibrés traditionnels en ce sens qu'il peut détenir jusqu'à 20 % du portefeuille en placements spécialisés, comme des participations dans des sociétés de capital privé, des placements privés, des participations directes dans des infrastructures et de l'immobilier, de même que dans certains contrats d'options en utilisant des stratégies prudentes.

Une autre différence est que sa pondération d'actif est très flexible, le fonds pouvant détenir de 20 à 80 % en actions et de 20 à 80 % d'obligations, sans restriction géographique. Les obligations à rendement élevé (junk bonds) ne peuvent toutefois représenter plus de 20 % des obligations en portefeuille. La notation moyenne du portefeuille d'obligations de sociétés ne devrait pas être inférieure à BBB. Le fonds peut aussi détenir une encaisse très élevée lorsque tant les actions que les obligations ne semblent pas attrayantes.

Le fonds se fixe pour objectif une distribution annuelle de 4 %, versée mensuellement. Toutes les actions en portefeuille doivent payer un dividende, sans qu'un rendement minimum soit requis. La distribution sera une combinaison du rendement de dividende et d'autres sources, idéalement de gains en capital, sans exclure le remboursement de capital de l'investisseur.

Biographie

Fellow CSI, Yves Bourget a fait carrière dans l'industrie des valeurs mobilières pendant une vingtaine d'années, en particulier à titre de vice-président pour le Québec de Placements Altamira, de 1990 à 1997. Il a collaboré à la publication Finance et Investissement de 2001 à 2016, notamment en matière de fonds communs de placement.

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