Les matières premières en berne

Publié le 15/09/2014 à 11:26

Les matières premières en berne

Publié le 15/09/2014 à 11:26

Par AFP

Photo: Bloomberg

Le pétrole au plus bas en deux ans, l'or à ses minimums depuis début 2014, le sucre à des niveaux inconnus depuis 2009: les cours des matières premières chutent, emportés par la robustesse du dollar, la faiblesse de la demande - notamment chinoise - et l'offre accrue.

«La semaine dernière a été très mauvaise pour les matières premières, avec l'or, l'argent (au plus bas depuis juin 2013, ndlr) et le pétrole en forte baisse. S'il y avait une seule raison pour expliquer cela, ce serait la hausse du dollar», explique Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.

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Stimulé par la perspective d'un resserrement prochain de la politique monétaire américaine, le billet vert s'est fortement renforcé face aux autres grandes devises -- évoluant à ses plus hauts niveaux depuis 14 mois face à l'euro et depuis six ans face au yen.

Or, la robustesse du dollar porte préjudice aux matières premières, qui sont presque toutes libellées dans la monnaie américaine, en les rendant plus coûteuses pour les investisseurs munis d'autres devises.

Cet effet dollar joue particulièrement sur les métaux précieux, qui pourraient «encore chuter un peu si le dollar continue de se renforcer» et si la politique monétaire américaine se durcit, juge Nic Brown, expert directeur de la recherche sur les matières premières pour Natixis.

De plus, «les matières premières ont également été pénalisées par la faiblesse de la demande», ajoute M. Razaqzada, alors que l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) a revu en baisse lundi ses estimations de croissance pour les grandes économies mondiales.

«Tandis que les États-Unis continuent de s'améliorer, l'Europe flirte avec la récession, notamment à cause des conséquences négatives des sanctions (contre la Russie, ndlr) et la Chine, la principale locomotive des matières premières depuis le début du millénaire, montre aussi des signes de ralentissement», détaille Ole Hansen, économiste chez Saxo Bank.

La zone euro, grande consommatrice de matières premières, inquiète tout particulièrement les investisseurs, la croissance semblant y être «condamnée à rester faible à court terme» selon l'OCDE.

Quant à la Chine, les derniers indicateurs donnent l'impression que la deuxième économie mondiale s'est «abruptement ralentie en août», signale M. Brown, la production industrielle ayant calé le mois dernier à son plus bas rythme de croissance depuis plus de cinq ans.

«En tant que producteur et consommateur de plus de 40% des métaux de base et plus grande source de croissance de la demande de pétrole et d'autres énergies, la Chine est un déterminant clé pour l'évolution des prix de l'énergie et des métaux industriels», explique en effet M. Brown. 

Surabondance pétrolière

Par ailleurs, «une augmentation de l'offre dans les principaux secteurs des matières premières depuis l'énergie en passant par les céréales, le minerai de fer (tombé à un plus bas en cinq ans, ndlr) ou le sucre a frappé le marché au moment où la demande n'augmente pas à la même vitesse», ajoute M. Hansen.

Par exemple, «sur le marché pétrolier, en plus d'une faible demande en Chine et en Europe, l'offre mondiale de brut a augmenté plus rapidement que prévu, dopée par le retour de la production libyenne», pointe M. Brown.

En Libye, la production est passée de moins de 200000 barils par jour (bj) à plus de 800000 en l'espace de quelques semaines et pourrait bientôt dépasser le million de barils malgré l'anarchie qui règne dans le pays.

En outre, la forte hausse de la production américaine de brut -- prévue pour atteindre 9,5 millions de bj en 2015, ce qui serait un maximum depuis 1970 -- réduit les besoins d'importation, provoquant par exemple la redirection vers le marché européen du pétrole d'Afrique de l'Ouest.

Point positif, l'effondrement du prix du Brent (tombé à un nouveau plus bas en deux ans lundi) «pourrait aider à soutenir la reprise économique», explique Caroline Bain, analyste au cabinet Capital Economics.

Ainsi, selon Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque, «une dépréciation durable de l'ordre de 15% à 20% (des cours du brut) serait une véritable bouffée d'air frais pour de nombreux pays».

 

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