Le détaillant d'alimentation et de pharmacie Loblaw a dévoilé ses résultats du deuxième trimestre, jeudi. (Photo: Nathan Denette / La Presse Canadienne)
Loblaw a affirmé que le boycottage de ses magasins au cours du dernier trimestre avait eu un impact minime, la société attribuant la baisse de ses bénéfices à un règlement concernant un prétendu stratagème de fixation des prix du pain.
«L’impact financier global a été mineur», a déclaré le président et chef de la direction, Per Bank, à propos du boycottage lors d’une conférence téléphonique avec des analystes pour discuter des résultats de la société au deuxième trimestre.
«Chaque client est important pour nous, a-t-il ajouté. Et un seul client perdu est un client de trop.»
Loblaw a vu son bénéfice diminuer de 10% d’une année à l’autre à 457 millions de dollars (M$), ce qu’elle attribue principalement au règlement de deux actions collectives, à hauteur de 500M$ entre elle et sa société mère George Weston.
Les ventes au détail des magasins comparables dans le secteur de l’alimentation — qui mesurent les ventes dans les magasins ouverts depuis au moins un an — sont restées presque stables, n’augmentant que de 0,2% par rapport à l’année dernière. Il y avait eu une progression de 3,4% au premier trimestre.
Loblaw a attribué cette mince augmentation en partie à la solide performance de l’entreprise un an plus tôt, ce qui en faisait une comparaison difficile.
«Nos ventes dans le secteur de l’alimentation ont été un peu faibles, principalement en raison de la solide croissance de 6,1% de l’année dernière, a indiqué Per Bank. En dehors de cela, il est difficile d’isoler un facteur spécifique de faiblesse.»
L’analyste Irene Nattel, de RBC, a demandé plus de détails, affirmant que les chiffres des ventes du secteur de l’alimentation dans les magasins comparables étaient «plus faibles que ce à quoi la plupart d’entre nous s’attendaient».
Le directeur financier Richard Dufresne a réitéré le bon trimestre de l’année dernière, ajoutant que la tendance des ventes jusqu’à présent en 2024 est «à peu près la même». Il a également affirmé que le «printemps humide» de cette année, comparé à un mois de mai «extrêmement chaud» l’année dernière, pourrait avoir été un facteur.
Concernant le boycottage, «on a constaté un petit impact dans certains magasins dans des marchés précis, mais cela dit, à la fin du trimestre, les choses sont revenues à la normale», a expliqué Richard Dufresne.
Un nombre incalculable de clients ont affirmé qu’ils boycotteraient les magasins appartenant à Loblaw en mai, certains appelant à la poursuite de l’action indéfiniment pour protester contre la hausse des prix des produits alimentaires. Per Bank et le président du conseil de Loblaw, Galen Weston, avaient précédemment balayé ce qu’ils qualifiaient de «critiques malavisées» à l’encontre de l’entreprise.
L’entreprise a noté dans son communiqué de résultats que le trafic dans la vente au détail de produits alimentaires a augmenté au cours du trimestre, tandis que la taille moyenne du panier a diminué.
Les ventes au détail des magasins comparables du secteur des pharmacies ont augmenté de 1,5%. Dans ce segment, le chiffre d’affaires des magasins comparables tiré des produits de l’avant du magasin a été en baisse de 2,4% et celui des magasins comparables tiré des médicaments sur ordonnance et des services de soins de santé a progressé de 5,4%.
Un troisième trimestre «qui démarre en force»
Richard Dufresne a soutenu que les stratégies de l’entreprise, y compris les promotions comme les «Prix fous du mois», semblent fonctionner à l’approche du troisième trimestre.
«En regardant plus loin, notre troisième trimestre démarre en force», a indiqué le directeur financier, disant constater une amélioration des performances des ventes des magasins comparables.
Il a fait valoir que 2024 amènerait une normalisation du commerce de détail de Loblaw.
«La pandémie et les périodes de forte inflation alimentaire mondiale qui ont suivi sont désormais derrière nous. Lorsque nous comparons les rendements de cette année par rapport à l’année dernière, nous constatons un ralentissement des performances de nos magasins comparables.»
Les magasins au rabais comme No Frills et Maxi continuent de surpasser les magasins conventionnels, a affirmé Richard Dufresne.
L’entreprise a ouvert 14 nouveaux magasins au rabais au cours du trimestre et Richard Dufresne a indiqué qu’elle prévoyait 20 autres ouvertures pour le troisième trimestre.
La société mère de Loblaws, Provigo, Maxi et Shoppers Drug Mart (Pharmaprix) a indiqué avoir réalisé un bénéfice attribuable aux actionnaires ordinaires de 457M$, ou 1,48$ par action diluée, pour le trimestre terminé le 15 juin.
Le bénéfice est en baisse par rapport aux 508M$, ou 1,58$ par action diluée, du même trimestre de l’exercice précédent, un résultat que Loblaw attribue principalement aux charges liées au règlement d’actions collectives. Jeudi, l’épicier a annoncé que sa société mère George Weston avait accepté de payer 500M$ pour régler deux actions collectives concernant leur implication dans un prétendu stratagème de fixation des prix du pain.
Les revenus du trimestre ont totalisé 13,95 milliards de dollars (G$), en hausse par rapport à 13,74G$ un an plus tôt.
Sur une base ajustée, Loblaw affirme avoir gagné 2,15$ par action diluée au cours de son dernier trimestre, en hausse par rapport à un bénéfice ajusté de 1,94$ par action diluée un an plus tôt.
Par Rosa Saba