(Photo: Roméo Mocafico)
Faits importants à retenir sur le titre de la Banque Royale du Canada (RY, 132,64$)
– Les banques canadiennes se préparent à d’éventuelles pertes immobilières à la fin de 2024 et en 2025, la RBC étant l’une des plus exposées au marché national.
– RBC gère les pertes potentielles sur les prêts avec un ratio de fonds propres de catégorie 1 de 14,5% en octobre 2023, ce qui reste satisfaisant par rapport à l’exigence réglementaire minimale actuelle de 11,5%. Les pertes potentielles peuvent s’étaler sur plusieurs années, ce qui permet d’ajouter des fonds aux réserves si nécessaire.
– La dernière expansion de RBC dans le secteur des clients fortunés et des services bancaires aux entreprises aux États-Unis devrait permettre à la banque de bénéficier d’une croissance supplémentaire avec une marge élevée.
Faut-il s’inquiéter pour RBC?
Récemment, nous avons présenté l’action la plus populaire sur Morningstar.ca en 2023: la Banque TD. La banque a pris la vedette dans le secteur avec un excellent dividende et une exposition plus faible au marché immobilier national.
Elle est toujours numéro un dans le secteur avec le plus grand nombre d’actifs sous gestion parmi les banques canadiennes, mais cela inclut l’une des plus grandes expositions à notre marché du logement.
Selon l’analyste Michael Miller, les niveaux d’endettement hypothécaire au Canada n’ont cessé d’augmenter depuis plus d’une décennie et il considère que l’état de l’endettement des consommateurs canadiens constitue un risque. Cela dit, il y a le risque — et puis il y a le risque calculé.
Récemment, la banque a fait état d’une augmentation de 16%, d’un trimestre à l’autre, des provisions pour prêts, les emprunteurs étant soumis à des pressions accrues en matière de crédit. Dans le même temps, la structure des renouvellements peut également rassurer les investisseurs. La direction s’attend à des pertes maximales vers la fin de 2024 et 2025, et seulement 14% et 25% de toutes les hypothèques canadiennes de RBC seront renouvelées au cours de ces années, respectivement. Nous notons également que la banque peut continuer à constituer des réserves au cours des deux prochaines années, en particulier si les tensions sur le crédit augmentent.
Nous admettons que les risques hypothécaires croissants nous font pencher davantage vers une cote d’incertitude moyenne pour les actions bancaires, mais nous maintenons notre cote de répartition exemplaire du capital pour les actions de RBC. Des risques calculés comme la dernière expansion de RBC dans le secteur des clients fortunés et des services bancaires commerciaux aux États-Unis devraient apporter une croissance supplémentaire à marge élevée que les investisseurs bancaires recherchent… sans parler de la modification des risques lorsque les taux d’intérêt redescendront.
Le Taureau
-L’envergure mondiale de la Banque Royale du Canada sur les marchés des capitaux et dans la gestion de patrimoine constitue une source de revenus puissante et diversifiée. Cela devrait conduire à des revenus de commissions supérieurs à ceux de ses pairs.
-La solidité de ses activités bancaires canadiennes, où le rendement des capitaux propres dépasse 30%, devrait se poursuivre pendant un certain temps.
-La dernière expansion de RBC dans le secteur des clients fortunés et des services bancaires aux entreprises aux États-Unis devrait permettre à la banque d’enregistrer une croissance supplémentaire à marge élevée.
L’ours
La banque est l’une des plus exposées au marché immobilier canadien et, à mesure que la capacité d’emprunt des consommateurs canadiens se restreint, la RBC pourrait avoir du mal à afficher une croissance des prêts et des revenus, et encourir un risque de crédit supplémentaire.
La hausse des taux d’intérêt et l’allongement des périodes d’amortissement des prêts hypothécaires montrent que le consommateur canadien sera soumis à des pressions accrues dans un avenir prévisible.
La dernière acquisition annoncée de HSBC Canada pourrait ne pas ajouter beaucoup de valeur pour les actionnaires si certains des risques liés à l’opération finissent par se concrétiser.
Un texte d’Andrew Willis, paru en anglais sur Morningstar