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La Banque du Canada abaisse son taux directeur

LesAffaires.com et La Presse Canadienne|Mis à jour le 04 septembre 2024

La Banque du Canada abaisse son taux directeur

La Banque du Canada annonce qu'elle réduit son taux directeur pour la troisième fois de suite. (Photo: La Presse Canadienne/Justin Tang)

Ottawa — La Banque du Canada pourrait revoir le rythme des baisses de taux d’intérêt si cela est nécessaire, a déclaré mercredi le gouverneur Tiff Macklem après avoir annoncé une troisième baisse consécutive du taux directeur. 

La réduction d’un quart de point de pourcentage du taux, à 4,25%, était largement attendue par les observateurs, compte tenu de la faiblesse persistante de l’économie et du ralentissement de l’inflation. 
Dans ses remarques écrites, le gouverneur Tiff Macklem a déclaré que la décision de la banque centrale reflétait deux grandes considérations. 

«Premièrement, l’inflation globale et l’inflation fondamentale ont toutes deux continué de baisser comme prévu», a affirmé M. Macklem. 

«Deuxièmement, avec l’inflation qui continue de se rapprocher de la cible, il faut que la croissance économique s’accélère pour absorber l’offre excédentaire dans l’économie. C’est important pour que l’inflation puisse retourner à la cible de 2 % et y rester», a-t-il poursuivi.

Bien que l’annonce de mercredi n’ait pas apporté de surprises, le gouverneur a signalé une volonté de réduire les taux plus rapidement ou plus lentement, si nécessaire. 

«Si ces forces à la hausse de l’inflation s’avéraient plus marquées que prévu, ou s’il y avait beaucoup moins de relâchement dans l’économie que nous l’estimons, oui, il pourrait être approprié de ralentir le rythme des baisses», a déclaré M. Macklem. 

«D’un autre côté, si l’économie était significativement plus faible, si l’inflation était significativement plus faible que prévu, oui, il pourrait être approprié de faire un pas plus grand, quelque chose de plus grand que 25 points de base», a-t-il ajouté.

L’économie canadienne a progressé à un rythme plus rapide que prévu au deuxième trimestre, mais les données préliminaires ont indiqué une faible activité en juin et juillet. 

M. Macklem a affirmé que cela suggère que la croissance pourrait être plus faible que ce que la Banque du Canada avait prévu. 


Décision appropriée?

L’économiste en chef de la CIBC, Avery Shenfeld, a noté que les marchés financiers avaient indiqué une mince probabilité d’une réduction d’un demi-point de pourcentage, mais la banque centrale a choisi d’adopter une approche équilibrée. 

«On dit que la victoire revient aux audacieux, mais la Banque du Canada a opté pour l’approche plus prudente d’une nouvelle baisse de taux d’un quart de point, laissant les taux bien au-dessus du niveau où ils devront aller pour que l’économie se remette vraiment en marche maintenant que l’inflation est moins une menace», a écrit M. Shenfeld. 

M. Macklem a réitéré que si l’inflation continue de ralentir comme prévu, il est «raisonnable» de s’attendre à d’autres baisses de taux. Des analystes prévoient que cela se traduira par des baisses de taux en octobre et en décembre, à l’occasion des deux dernières réunions de l’année. 

Les taux d’intérêt élevés ont contribué à atténuer les pressions sur les prix dans l’ensemble de l’économie, ramenant l’inflation annuelle du Canada à 2,5 % en juillet. 

Et tandis que les coûts du logement continuent de jouer un rôle majeur dans l’inflation, les réductions des taux d’intérêt alimentent la baisse des coûts d’intérêt hypothécaires. 

Alors que l’objectif d’inflation de la banque centrale est en vue, M. Macklem a souligné l’importance d’équilibrer les risques à la hausse et à la baisse à venir.

«Il existe un risque que les forces à la hausse sur l’inflation soient plus fortes que prévu, a affirmé M. Macklem. Dans le même temps, l’inflation se rapprochant de l’objectif, nous devons nous prémunir de plus en plus contre le risque que l’économie soit trop faible et que l’inflation ralentisse trop.»

Beata Caranci, économiste en chef de la TD, estime qu’une baisse du taux directeur d’un quart de point était la décision appropriée, étant donné que l’économie envoie toujours des signaux contradictoires. 
Mais elle affirme que les risques à la baisse constituent un problème plus important pour la Banque du Canada, ce qui signifie qu’il y a plus de chances que l’inflation ralentisse plus que prévu plutôt que le scénario inverse. 

«Nous commençons à voir des fissures se former sur le marché du travail et du côté de la consommation, a déclaré Mme Caranci. Et l’inflation, à 2,5 %, est à peu près conforme à l’objectif ; nous ergotons sur 50 points de base.»

Le taux de chômage au Canada a augmenté au cours de la dernière année et demie, atteignant 6,4 % en juillet. M. Macklem a reconnu le ralentissement du marché du travail lors de la conférence de presse, mercredi, notant que les jeunes et les immigrants ont été touchés de manière disproportionnée. 
La prochaine annonce sur les taux d’intérêt de la Banque du Canada est prévue pour le 23 octobre.

Par Nojoud Al Mallees