Shiller ou Siegel, qui aura raison?

Publié le 26/08/2014 à 06:01

Shiller ou Siegel, qui aura raison?

Publié le 26/08/2014 à 06:01

Par Jean Gagnon

Photo: Bloomberg

Plus les marchés boursiers demeurent élevés sans traverser de période de correction digne de ce nom, plus la confusion règne chez les investisseurs quant aux perspectives pour les prochains trimestres.

Et ce n’est pas une incursion dans le monde académique qui nous aidera à y voir plus clair. Là aussi les opinions sont partagées.

D’un côté, Robert Shiller, économiste et professeur à l’Université Yale et récipiendaire avec deux autres économistes américains du prix Nobel 2013 d’économie.

Robert Shiller s’y connaît en marchés boursiers, car le prix Nobel lui a été décerné justement pour ses travaux d’analyses empiriques sur l’évaluation des prix des actifs.

En entrevue à CNBC la semaine dernière, le professeur faisait remarquer que selon son évaluation les prix autant des actions que des obligations sont maintenant très élevés, et que l’immobilier allait aussi dans la même direction. « C’est comme si tout, absolument tout, est maintenant très cher », disait-il.

Avec son collègue John Campbell, Robert Shiller a créé le CAPE ratio, soit le ratio cyclically adjusted price-to-earnings. Le ratio dont la moyenne historique est légèrement au-dessus de 20 se situe actuellement à 26.

Il explique la cherté des actifs de la façon suivante. C’est l’anxiété des individus quant à leur sécurité financière qui pousse les prix des actifs toujours plus haut. Parce que nous voulons nous réassurer quant à notre sécurité financière, nous sommes prêts à accorder aux actifs une valeur constamment plus élevée, selon lui. « Je nomme ce phénomène la théorie du life-preservers-on-the-Titanic. Quand le Titanic coulait, les gens auraient payé une fortune pour quoique ce soit qui flottait », dit-il. « J’exagère bien sûr, mais cela pourrait bien être la situation dans laquelle nous nous retrouvons actuellement », ajoute-t-il.

Robert Shiller n’est pas prêt à prédire ce que sera le sommet des marchés et à quel moment la bulle éclatera, mais l’instabilité de l’économie mondiale et le retrait des mesures d’assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale (Fed) lui font craindre que la valeur des actifs puisse être frappée de façon significative à tout moment.

De l’autre côté, Jeremy Siegel, professeur de finance à la réputée Wharton School en Pennsylvanie, croit que les actions peuvent monter encore plus haut et qu’elles le feront probablement.

Plus tôt cette année le professeur avait prédit que l’indice Dow Jones atteindrait 18 000 en fin d’année. Il croit maintenant possible que le chiffre soit plutôt 19 000, soit près de 12 % de plus que le niveau actuel. Une faible inflation, des taux d’intérêt très bas et d’excellents profits au dernier trimestre sont les ingrédients qui vont permettre la poursuite de bull market, selon lui.

Quant aux nombreuses incertitudes qui planent sur les marchés, M. Siegel ne s’en inquiète pas trop. Il rappelle l’adage bien connu « bull markets climb the wall of worry ». C’est lorsqu’il n’y aura plus rien pour nous inquiéter, qu’il faudra vendre les actions, selon lui.

 

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