Se méfier des prévisions spectaculaires

Publié le 13/08/2014 à 12:18

Se méfier des prévisions spectaculaires

Publié le 13/08/2014 à 12:18

Par Jean Gagnon

Byron Wien n'en est pas à une prévision erronée près. Photo: Bloomberg

Les stratèges de grandes institutions dont la prédiction s’est révélée fausse tentent parfois de réparer l’erreur par une autre encore plus spectaculaire. L’exercice peut parfois devenir pathétique.

Cela semble être le cas des derniers propos de Byron Wien, vice-président du conseil de Blackstone Advisory Partners. Lors d’une entrevue à CNBC hier, le stratège maintenait sa prédiction faite en début d’année que l’indice S&P terminera l’année à 2 300 points, soit un gain de près de 20 % pour les 4 mois et demi à venir. Et ce même si dans un même souffle, il admettait que certains facteurs, principalement géopolitiques, l’empêchaient parfois de dormir la nuit.

Que vaut cette prédiction à ce moment-ci ?

Byron Wien est bien connu pour les prédictions sur la performance des marchés financiers qu’il fait à chaque début d’année. En janvier dernier, il prédisait que le S&P 500 gagnerait 20 % en 2014. Il était alors un des plus optimistes de Wall Street.

Étonnant qu’on puisse penser que l’indice gagnera 20 % après un gain de 30 % l’année précédente. Tout aussi surprenant, Byron Wien n’avait pas du tout prévu cette hausse en 2013. Au contraire, il avait prédit que l’indice serait à 1300 points à la fin de l’année. Mal lui en prit, l’indice clôtura à 1 848.

Les avis ne manqueront pas pour dire que cette prédiction est plutôt farfelue. La plupart des stratèges ont des cibles beaucoup plus modestes pour la fin de l’année, généralement autour de 2 000.

Évidemment, il n’y a jamais rien d’impossible à la bourse. « Qui sait si une bulle en fin d’année propulsera les marchés beaucoup plus haut », souligne Mathieu D’Anjou, économiste chez Desjardins. Mais il s’agit bien sûr d’un scénario peu probable.

Chez Desjardins, on avait augmenté en juin légèrement la cible pour le S&P500 à 2 000 compte tenu de la performance de l’indice durant les 6 premiers mois de l’année.

Depuis ce moment, le marché a corrigé quelque peu, mais rien de catastrophique, note M. D’Anjou. Mais une forte poussée demeure improbable.

Sur la base du ratio cours/bénéfices, l’évaluation boursière est déjà relativement élevée, estime l’économiste de Desjardins. Cette évaluation est justifiable compte tenu de la croissance des bénéfices depuis 2009 à la suite de la crise financière.

« Mais depuis quelques trimestres, les profits augmentent moins vite », dit Mathieu D’Anjou. Ils continueront d’augmenter, mais certainement pas à un rythme de 15-20 % comme ce fut le cas durant les premières années après la crise, estime-t-il.

La hausse de 30 % du S&P500 en 2013 s’explique en partie par une expansion du ratio cours/bénéfices, ainsi que par des programmes de rachats d’actions majeurs chez plusieurs grandes compagnies.

« Pour que les bourses montent beaucoup plus haut, il faudra une forte croissance économique qui entrainera une augmentation importante des bénéfices, et ce, jumelée à des taux d’intérêt qui demeureraient très bas », dit Mathieu D’Anjou. Mais pour l’instant, la combinaison de ces deux facteurs semble peu probable, selon lui.

 

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