Allons-nous revivre une correction comme en 2011?

Publié le 03/10/2014 à 14:01

Allons-nous revivre une correction comme en 2011?

Publié le 03/10/2014 à 14:01

Par Jean Gagnon

Après 5 ans de marché haussier presque ininterrompu, il ne faut pas se surprendre que les investisseurs s’inquiètent dès l’apparition d’un peu de volatilité. C’est que l’indice S&P/500 n’a pas connu de correction digne de ce nom depuis celle de 2011.

Depuis 2 semaines, la volatilité est soudainement réapparue. Durant la séance du 22 septembre, le S&P/500 touchait 2 020 points, son sommet de tous les temps. Mais hier, avant de se ressaisir durant l’après-midi, l’indice glissait jusqu’à 1 926. Les investisseurs sont soudainement devenus beaucoup plus inquiets. L’indice VIX, que l’on surnomme l’indice de la peur et qui sert à mesurer la volatilité du marché boursier américain, est passé de 12 à 18, soit une hausse de 50 %, pendant que le S&P/500 fluctuait entre ces deux extrêmes.

N’est-il pas un peu tôt pour s’inquiéter? À son bas hier après-midi, le S&P/500 n’avait dans les faits reculé que de 4,6 %. Bien loin de la correction de 10 % que la majorité des observateurs disent souhaiter depuis plusieurs mois. Pour se poursuivre, un marché haussier (bull market) a besoin de connaître occasionnellement des corrections, disent-ils.

Selon les experts, pour conclure que le marché haussier est terminé, il faut que le marché baisse de 20 %. Nous sommes donc bien loin de là. En fait, depuis le début du marché haussier, le 9 mars 2009, l’indice S&P/500 ne s’est approché qu’une fois d’un recul de cette ampleur, et c’était en 2011. L’indice avait alors reculé de 19 % avant de retrouver sa tendance haussière.

Mais il existerait certaines ressemblances entre le début de l’épisode de 2011 et ce qui nous avons vécu au cours des dernières semaines, rapporte Jeff Cox, chroniqueur à CNBC, en s’inspirant du blogue Sigmund Holmes. La correction de 2011 coïncidait avec la fin du deuxième programme d’assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale (Fed). Aujourd’hui, elle est en train de mettre fin au troisième.

À ce moment-là en 2011, nous étions au plus fort de la crise de la dette européenne, et les investisseurs ont paniqué devant le retrait de la Fed, rappelle Jeff Cox. La situation est-elle plus favorable aujourd’hui à un retrait de la Fed. On peut sûrement en douter, considérant que certains pays européens sont encore en récession, que la croissance économique en Chine continue de ralentir, et que l’instabilité politique persiste plus que jamais au Moyen-Orient.

L'importance des moyennes mobiles

En 2011, un premier recul a amené l’indice sous sa moyenne mobile de 50 jours, mais celui-ci a retrouvé sa tendance à la hausse pour toucher un nouveau haut quelques semaines plus tard. Un second recul a ramené ensuite l’indice jusqu’à sa moyenne mobile de 200 jours. Le marché a remonté à nouveau, mais la hausse qui a suivi n'a pas permis d’atteindre un nouveau sommet. Une baisse finale a suivi pour ne s'arrêter que lorsque l’indice ait reculé de près de 20 %.

Selon le blogue Sigmund Freud, nous pourrions bien être dans la deuxième phase d’un script semblable à celui de 2011. La moyenne mobile de 200 jours se situe à 1 900. Si c’est le cas, le marché va rallier une nouvelle fois après s’être approché de ce niveau, pour ensuite retomber et enfoncer sa moyenne mobile de 200 jours. Une correction s’approchant de 20 % nous amènerait alors tout près de 1 600.

Très peu d’analystes prévoient actuellement une correction aussi forte. Mais à la bourse, on ne sait jamais.

 

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