Nouveau fonds de revenu de PIMCO: des bémols


Édition du 05 Avril 2014

Nouveau fonds de revenu de PIMCO: des bémols


Édition du 05 Avril 2014

Par Dominique Beauchamp

Photo: Bloomberg

Pacific Investment Management Co., mieux connue pour son acronyme PIMCO et son cofondateur Bill Gross, a eu un départ canon avec son premier fonds de revenu à capital fermé, au Canada. Le PIMCO Global Income Opportunities Fund (Tor., PGI.UN, 10 $) a rapidement récolté 600 M $ d'investisseurs avides de profiter de la réputation du plus important gestionnaire d'obligations du monde.

En Bourse depuis le 21 mars, le fonds s'échange déjà à un cours de 5 % supérieur à la valeur nette de ses placements.

Et pour cause. Dans son prospectus, le fonds vise une distribution mensuelle initiale de 6,5 %, en fonction de sa valeur à l'émission, bien que cette donnée soit fournie à titre de rendement indicatif et non comme un objectif.

Le prospectus fait aussi miroiter le fait que le portefeuille de placements conçu pour ce fonds affiche un rendement récent de 7,2 %.

Un tel rendement est élevé par rapport aux rendements de 2 % à 2,5 % qu'offrent les obligations canadiennes de 7 à 10 ans.

Des risques sous-estimés

Deux experts émettent déjà des bémols à l'égard de ce fonds, de crainte que la notoriété de PIMCO et les rendements publicisés ne fassent oublier aux investisseurs de faire leurs devoirs.

«Avec les faibles rendements des CPG et des obligations, trop d'investisseurs présument qu'un gestionnaire de la trempe de PIMCO peut facilement faire mieux, sans prendre de risque. Or, les investisseurs doivent toujours associer rendement élevé à risque élevé», dit Dan Hallett, directeur de la gestion d'actif chez HighView Financial Group.

Le fonds américain que le fonds calque a dégagé un bon rendement, mais il a pris des risques dont les conséquences deviendront apparentes seulement lorsque le marché du crédit perdra de sa vigueur, ajoute M. Hallett.

De plus, PIMCO ira chercher son rendement supplémentaire en empruntant initialement jusqu'au tiers des sommes brutes récoltées, pour acheter des obligations souveraines et de sociétés mondiales, ainsi que des titres hypothécaires.

«Un tel fonds ne devrait pas être un substitut à un fonds d'obligations prudent. Son niveau de risque s'apparente à celui des actions», met en garde Tom Bradley, président de Steadyhand Investment Funds.

Des frais élevés

Mais ce qui irrite le plus les deux experts est la structure de frais élevés du fonds à capital fermé.

Bien que les frais de gestion de base soient de 1,25 %, ils pourraient dans les faits atteindre jusqu'à 3 % (y compris les taxes de vente et les intérêts sur les emprunts). En effet, ces frais sont prélevés sur l'actif brut du fonds, en incluant la dette qu'il contracte.

«Plus le fonds s'endette, plus les frais de gestion augmentent», déplore M. Bradley.

De toute façon, les investisseurs devraient en général éviter d'acheter des fonds à capital fermé au moment de l'émission, parce que les premiers acheteurs absorbent la majorité des frais et des commissions liés à la vente des parts, ce qui ampute le capital qui y est investi.

Ainsi, sur les 600 M$ récoltés, 30,2 M$ remboursent toutes les dépenses et les commissions de vente. L'investisseur démarre donc avec une ponction de 5 %.

«Si le fonds atteint son rendement de 6,5 % [de distribution], l'investisseur retrouvera son capital initial à la deuxième année», explique M. Bradley.

M. Hallett évalue même que le fonds aurait à générer un rendement de 13,7 % (avant les honoraires) la première année pour couvrir le versement de la distribution et les dépenses de l'émission. Ensuite, le fonds devrait générer un rendement de 8,4 % par année pour soutenir la distribution à long terme.

M. Bradley suggère donc aux investisseurs intéressés de laisser les premiers acheteurs supporter les dépenses de l'émission. Ils peuvent ensuite envisager de l'acheter si son cours baisse sous la valeur d'actif nette de ses placements.

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