Les nouveaux FNB de répartition d'actifs Vanguard : la simplicité, mais à quel coût ?


Édition du 10 Mars 2018

Les nouveaux FNB de répartition d'actifs Vanguard : la simplicité, mais à quel coût ?


Édition du 10 Mars 2018

Une majorité de ceux qui achètent ces fonds ne comprennent pas que les obligations perdent de la valeur lorsque les taux d’intérêt montent. [Photo : Pixabay]

Alors que la mode est aux fonds négociés en Bourse (FNB) de cryptomonnaie et de marijuana, la société Vanguard lance trois fonds « équilibrés » d'une simplicité désarmante : tous trois investissent dans des proportions différentes dans sept FNB indiciels de base Vanguard déjà existants, soit quatre composés d'actions et trois de titres à revenu fixe.

Ce sont donc trois « fonds de fonds », mais qui utilisent des FNB plutôt que des fonds communs de placement (fonds mutuels) comme éléments constitutifs.

Le Vanguard Conservative ETF Portfolio (VCNS) détient 40 % en actions et 60 % en titres à revenu fixe ; le Vanguard Balanced ETF Portfolio (VBAL) détient 60 % en actions et 40 % en titres à revenu fixe ; enfin, le Vanguard Growth ETF Portfolio (VGRO) détient 80 % en actions et 20 % en titres à revenu fixe. Le rééquilibrage périodique permet de maintenir une exposition conforme aux répartitions cibles et aux niveaux de risque choisis.

La proportion entre les types d'actions demeure la même dans les trois FNB. Ainsi, celle en actions canadiennes est maintenue à 30 %. Celle en actions américaines est d'un peu moins de 38 %, alors que celle en actions ailleurs dans le monde est d'un peu plus de 32 %, soit 25 % pour les marchés développés et 7,4 % pour les marchés émergents.

De même, la proportion entre les types d'obligations est presque la même entre les trois nouveaux FNB, soit un peu moins de 59 % pour les obligations canadiennes, 18 % pour les obligations américaines et environ 23 % pour les obligations mondiales.

Les nouveaux FNB de répartition d'actifs Vanguard ne réinventent pas la roue, mais le coût total de détention de ces solutions « tout-en-un », qui devrait osciller autour de 0,25 %, vient changer la donne dans le segment très populaire des fonds combinant actions et obligations. Surtout que certains courtiers escompteurs permettent désormais d'acquérir les FNB sans commission. En comparaison, certains fonds équilibrés Tangerine, qui adoptent aussi une approche indicielle, affichent un ratio des frais de gestion de 1,07 %.

Les nouveaux fonds Vanguard risquent aussi de susciter l'intérêt de ceux qui envisagent de confier leurs placements à des « robots-conseillers », ou de ceux qui l'ont déjà fait. Ces robots-conseillers élaborent un plan de répartition d'actifs de votre portefeuille et le rééquilibrent régulièrement. Leurs honoraires sont souvent de 0,50 % sur une base annuelle, auxquels il faut ajouter les frais de gestion des FNB indiciels dans lesquels ils investissent votre argent. Certains investisseurs se demanderont ce qu'ils obtiennent de plus en payant de deux à trois plus cher pour les services d'un robot-conseiller plutôt que d'acheter les nouveaux fonds Vanguard.

L'avantage des fonds communs indiciels ou des services de robots-conseillers par rapport aux nouveaux fonds Vanguard est qu'ils permettent la mise sur pied d'un programme d'investissement périodique, qui élimine le besoin de faire une transaction chaque fois que vous désirez ajouter à vos placements. À cet égard, les Fonds Série e TD, dont les ratios des frais de gestion varient de 0,33 % à 0,52 %, permettent d'assembler soi-même un portefeuille et d'y faire des contributions périodiquement.

La portion en revenu fixe

À mon avis, le principal problème de tous les fonds équilibrés réside dans la portion en revenu fixe. Dans une vie antérieure, j'ai pu constater qu'une majorité de ceux qui achètent ces fonds ne comprennent pas que les obligations perdent de la valeur lorsque les taux d'intérêt montent.

Ainsi, le Vanguard Canadian Aggregate Bond Index (VAB), utilisé dans les trois nouveaux FNB Vanguard, a reculé de 7,3 % entre son sommet du 3 juillet 2016 et son creux du 4 février dernier. Le Vanguard U.S. Aggregate Bond (VBU) et le Vanguard Global ex-U.S. Aggregate Bond (VBG) ont reculé de 6,4 % et de 4,1 %, respectivement, durant la même période. Évidemment, les rendements obligataires ont été positifs de 2001 à 2015, alors que les taux baissaient et la valeur des obligations grimpait. Leur baisse de valeur survenue depuis peu a été jusqu'à récemment masquée par la spectaculaire envolée des actions aux États-Unis.

Toutefois, suivant en cela le mouvement des taux américains, le rendement des obligations canadiennes de 10 ans est passé de 0,95 % en 2016 à 2,38 % dernièrement. Si la Réserve fédérale américaine continue de hausser ses taux, ceux de 10 ans devraient continuer de grimper et le prix des obligations de baisser, tant aux États-Unis qu'au Canada.

C'est pourquoi les particuliers pour qui l'expression « revenu fixe », signifie « capital protégé » devraient plutôt considérer une échelle de certificats de placement garanti avec des échéances allant de un à cinq ans, où chaque échéance est toujours replacée pour cinq ans, pour constituer la portion à revenu fixe de leur portefeuille.

Ils peuvent s'inspirer des pondérations proposées par Vanguard pour la portion en actions canadiennes et étrangères et créer eux-mêmes un portefeuille équilibré en choisissant exactement la portion qu'ils veulent risquer en actions alors que le reste de leur capital est protégé. Cette solution n'est pas aussi simple qu'un « tout-en-un », mais elle risque d'être moins dommageable dans cette conjoncture de hausses de taux.

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