Larry Sarbit préfère les activistes discrets


Édition du 06 Septembre 2014

Larry Sarbit préfère les activistes discrets


Édition du 06 Septembre 2014

Par Dominique Beauchamp

Le gestionnaire de fonds communs Larry Sarbit

Le gestionnaire de fonds communs Larry Sarbit, de Winnipeg, a toujours eu une démarche bien à lui. Sa hantise : perdre de l'argent.

C'est pourquoi le fonds IA Clarington Catégorie Sarbit d'opportunités activistes n'investit dans aucun cas d'activisme qui fait la une des médias financiers américains, bien qu'il ait promis il y a 18 mois de se coller aux placements des activistes. En fait, Larry Sarbit préfère l'activisme discret et en douceur, qui donne des résultats à long terme.

Les premiers mois du fonds créé en mars 2013 ont été marqués par plusieurs essais et erreurs et un fort taux de roulement des titres en portefeuille. «Nous avons appris comment nous y prendre pour aller chercher un rendement respectable, tout en réduisant nos risques», explique en entrevue le gestionnaire de 62 ans.

Pour Larry Sarbit, pas question de suivre les grands activistes comme Carl Icahn, Bill Ackman et Daniel Loeb, car leur démarche conflictuelle donne des résultats trop incertains à son goût. Et à ses yeux, il est difficile d'évaluer quel effort ces investisseurs consacreront à chacun de leur dossier. «Souvent, ils sortent vite d'un titre, peu après avoir fait beaucoup de tapage médiatique», constate-t-il.

Pour les six premiers mois de 2014, le rendement du fonds (8,3 %) dépasse de beaucoup celui des fonds de petite et de moyenne capitalisation de sa catégorie (0,7 %).

Par contre, le fonds n'a pas encore fait ses preuves à long terme. «Si je peux produire un rendement de 20 %, sans trop de risques, sur un horizon de trois à cinq ans ans, je serai heureux», souligne M. Sarbit.

Une démarche plus prudente

Dans la mesure du possible, le portefeuilliste privilégie les cas d'activisme amical où l'aboutissement du processus est plus perceptible et le rendement potentiel, plus assuré.

Le gestionnaire a sélectionné des activistes dont il juge la démarche plus sérieuse, tels que ValueAct, Starboard Value, Blue Harbour Group et Corvex Management.

«Ils deviennent en quelque sorte nos partenaires. Nous cherchons aussi à comprendre comment ces activistes comptent extraire de la valeur des entreprises dans lesquelles ils investissent», dit M. Sarbit.

Le gestionnaire préfère par ailleurs placer davantage d'argent dans les cas d'activisme qui entrent dans la phase «d'extraction de valeur». Le fonds a donc réduit de 27 à 15 le nombre de titres en portefeuille, au printemps.

«À plus long terme, nous visons à offrir un fonds complémentaire. Ses rendements se distingueront de ceux du marché et évolueront davantage en fonction du comportement des activistes qu'en fonction de la trajectoire de l'économie et des bénéfices en général», dit-il.

Microsoft, un bon exemple

La fiducie immobilière Equity Commonweatlh REIT (NY, EQC, 26,93 $ US) est l'un des principaux placements ; elle représentait 7 % de la valeur du portefeuille au 30 juin.

En mars, trois activistes ont réussi à déloger le conseil d'administration de ce fonds immobilier qu'ils jugeaient géré au bénéfice de ses dirigeants. En mai, les activistes ont installé à la tête du conseil le réputé investisseur immobilier Sam Zell, considéré comme le père de la structure des fonds de placement immobilier à capital fermé.

Les nouveaux patrons ont aussi changé le gestionnaire des immeubles de bureaux et vendu des actifs. «Il ne nous reste plus qu'à attendre les résultats concrets des changements déjà instaurés et d'autres à venir», dit M. Sarbit.

Dès avril 2013, ValueAct Capital Management a discrètement investi 2 G$ US dans le géant Microsoft (Nasdaq, MSFT, 45,28 $ US). Un an plus tard, son président, G. Mason Morfit, a été élu au conseil d'administration, à peu près au moment où Steve Ballmer annonçait qu'il quitterait la direction de Microsoft.

M. Morfit aurait eu un rôle à jouer dans la nomination de son remplaçant Satya Nadella, en février dernier.

«C'est de l'activisme en coulisse et en douceur qui donnera ses résultats sur plusieurs années. Déjà, M. Nadella, avec sa vision de l'informatique en nuage, instaure des changements. L'évaluation attrayante du titre nous permet de patienter», explique M. Sarbit.

L'expérimenté gestionnaire de fonds a aussi investi dans la société média Tribune Co., qui a émergé d'une faillite en 2012, sous le contrôle de ses créanciers.

L'investisseur activiste Blue Harbour Group, avec 2,5 % des actions, fait pression en privé pour que la société se mette davantage en valeur en vendant des immeubles et des fréquences de télédiffusion. Tribune s'est déjà scindée, en créant deux entités distinctes : Tribune Media Co. (NY, TRBAA, 76 $ US) qui a pris en charge les activités de diffusion, et Tribune Publishing (NY, TPUB, 19,20 $ US), qui possède des journaux, dont le Chicago Tribune et le Los Angeles Times.

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