La poussée des titres à dividendes


Édition du 27 Août 2016

La poussée des titres à dividendes


Édition du 27 Août 2016

[Photo : Shutterstock]

Malgré leur spectaculaire performance des derniers mois, les actions ordinaires versant des dividendes seraient dans l'ensemble évaluées correctement, selon Hovig Moushian, gestionnaire du Fonds de dividendes toutes capitalisations canadiennes Mackenzie : «Elles ne sont pas bon marché, mais elles ne sont pas très chères, à l'exception du secteur de la consommation de base».

La popularité des fonds de dividendes ne se dément pas. Au point où des sociétés de fonds décident de les fermer aux nouveaux investisseurs. Le 28 juillet, Vanguard annonçait la fermeture aux nouveaux investisseurs américains de son Dividend Growth Fund, un fonds de 30 milliards de dollars américains dont la taille a presque doublé en trois ans...

Les actions ordinaires à revenu de secteurs perçus comme défensifs ont affiché des rendements largement supérieurs à ceux des indices depuis le début de l'année. Ainsi, les indices plafonnés des services aux collectivités et celui des télécommunications du S&P/TSX ont affiché respectivement des rendements de 17,9 % et de 22,9 % au 31 juillet, par rapport à 14,1 % pour l'indice composé S&P/TSX. Le rebond de 17,9 % du secteur énergétique durant la même période compte pour beaucoup dans l'avance du marché.

Aux États-Unis, la progression du marché boursier depuis le début de l'année est tributaire de cette rotation des investisseurs vers ces secteurs jugés plus sûrs lorsque l'économie ralentit. Les indices S&P 1500 Telecom Services et S&P 1500 Utilities généraient respectivement des rendements de 25,9 % et de 22,9 % (en dollars américains), comparativement à 8,1 % pour l'indice S&P 1500. La dernière fois que les marchés boursiers nord-américains ont atteint des sommets sur la poussée de ces titres «défensifs», c'était en 2007.

Des taux bas pour plus longtemps

Selon Hovig Moushian, ce qui rend les titres de ces secteurs très populaires, c'est qu'ils offrent des dividendes élevés et prévisibles, à cause de la stabilité de leurs flux de trésorerie. Tellement populaires qu'ils se négociaient récemment à plus de 23 fois les bénéfices...

«Nous sommes dans un environnement de taux "plus bas pour plus longtemps". Les hausses anticipées du taux directeur de la Réserve fédérale en 2016 ne se sont pas matérialisées. Cela a pour effet d'abaisser le taux d'escompte pour évaluer les actions. C'est pourquoi les multiples ne sont pas aussi élevés qu'ils le sont dans l'absolu», soutient-il. Il reconnaît que la baisse du rendement des obligations du Trésor américain 10 ans de 2,34 %, en novembre dernier, à 1,36 % au début de juillet est la principale cause de la rapide réévaluation à la hausse des titres à dividendes cette année.

Il faudrait que les taux d'intérêt à long terme continuent de chuter rapidement pour maintenir le rythme d'appréciation des secteurs des services aux collectivités et des télécommunications. Ce n'est pas impossible, si l'économie continue de ralentir. Il va sans dire qu'un mouvement inverse des taux vers leur niveau de novembre rabaisserait ces titres à leur niveau d'alors. C'est pourquoi certains analystes pensent qu'il ne faut pas miser sur ces secteurs pour continuer de tenir à bout de bras le marché haussier.

Même si elles reculaient temporairement, les actions ordinaires à revenu continueraient d'avoir un grand attrait pour les investisseurs : «Depuis la fin de la crise de 2008, nous connaissons une croissance économique anémique en comparaison de toutes les périodes de reprise économique depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Dans ce contexte où, après un rebond normal, la croissance des bénéfices s'amenuise et l'expansion du multiple accordé à ces bénéfices est limitée, les investisseurs se tournent vers d'autres façons de générer du rendement. Les dividendes en sont une des principales, surtout dans le contexte où une population vieillissante cherche des revenus», résume-t-il.

Banques : une évaluation raisonnable

Le fonds Mackenzie ne dévie guère des pondérations sectorielles de l'indice S&P/TSX. Ainsi, les titres du secteur financier comptaient pour 35,3 % du portefeuille au 31 juillet, dont environ 4,5 % en fiducie de placement immobilier : «Plusieurs fiducies de placement immobilier offrent une distribution avoisinant 6 %, et leur rendement total [appréciation et distribution] oscillera entre 7 et 9 %», estime Hovig Moushian.

Il juge raisonnable l'évaluation des banques, tout en concédant que leurs cours boursiers chuteraient de manière importante si une crise immobilière survenait dans la foulée d'une récession.

La pondération en énergie se situe autour de 17 %, et la chute récente du cours incite Hovig Moushian à l'augmenter. Le gestionnaire pense que le pétrole finira par atteindre 60 $ US, au fur et à mesure que l'équilibre entre l'offre et la demande se rétablira.

Les investisseurs autonomes privilégieront la série D du fonds, qui affichait un coût total de détention de 1,52 % au 31 mars.

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