Uni-Sélect se met en vente, le PDG quitte

Publié le 18/09/2018 à 10:01, mis à jour le 18/09/2018 à 11:35

Uni-Sélect se met en vente, le PDG quitte

Publié le 18/09/2018 à 10:01, mis à jour le 18/09/2018 à 11:35

Par Dominique Beauchamp

Henry Buckley. (Photo: courtoisie)

Triple coup de théâtre chez le spécialiste des pièces d’autos de Boucherville Uni-Sélect (UNS, 20,89$), une semaine avant la journée des investisseurs.

Henry Buckley, le PDG, quitte subitement l’entreprise qui embauche JP Morgan pour procéder à un examen stratégique qui risque de mener à son démantèlement.

Dans l’urgence, André Courville, président du conseil devient président et chef de la direction par intérim, tandis que l’ancien PDG Richard Roy, qui siège au conseil, devient président du comité d’audit.

Ce départ inattendu a l'allure d'un désaveu de la stratégie de M. Buckley, promu en 2015 pour fouetter la croissance d’Uni-Sélect.

La société a en effet réduit ses prévisions, à peine un mois après avoir fourni des orientations, rappelle Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux.

L’Ontarien avait notamment ajouté une troisième jambe à l’entreprise avec l’achat de la Britannique Parts Alliance, en août 2017 pour 265 millions de dollars américains.

Cet achat ne semble pas être en cause puisque cette fiiale est la seule des trois à revoir à la hausse ses prévisions de croissance des revenus pour 2018. Elles passent de 5 à 7% à une fourchette plus haute de 6 à 8%.

Dans les circonstances nébuleuses, on comprend mieux pourquoi Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale, était revenu à la charge le 11 septembre avec la vente potentielle de FinishMaster, la filiale d’Uni-Sélect spécialisée dans la vente de peinture automobile et de revêtements industriels qui traverse une période difficile.

«Notre première ébauche a fait jaser les investisseurs. Bien que notre opinion soit purement spéculative, elle a encore du mérite», évoquait-il il y a sept jours.

Dans ce rapport, l’analyste faisait valoir que la vente de FinishMaster pourrait rapporter plus d’un milliard de dollars à Uni-Sélect, dont 420 à 470M$ iraient gonfler ses coffres.

«Dans ce scénario, les investisseurs se retrouveraient avec la division canadienne de pièces de rechange automobiles et Parts Alliance UK, qui sont évalués à seulement 4 fois leur bénéfice d’exploitation», avait-il ajouté. Son cours-cible de 26,50$ laissait entrevoir un potentel d'appréciation de 28%.

Ce cours-cible cumule la valeur accordée à chacune des trois divisions : soit 8 fois le bénéfice d'exploitation attendu en 2019 pour FinishMaster, 7,5 fois le bénéfice d'exploitation pour la division canadienne des pièces de rechange et 10 fois pour la filiale de pièces britannique.

L’action d’Uni-Sélect a perdu jusqu’à 7,2% à l’ouverture à 19,50$, avant de limiter sa perte à 1% vers 10h35.


« Les investisseurs sont tiraillés entre les inquiétudes soulevées par le départ de M. Buckley et le potentiel d’une mise en vente. »

La société a formé un comité du conseil d'administration pour veiller à la revue stratégique. Uni-Sélect ne s'impose pas de calendrier définitif pour achever l'examen des options stratégiques.

«Nous accueillions bien cette initiative qui pourrait aider Uni-Sélect à se mettre en valeur pour ses actionnaires», note M. Poirier, dont le cours-cible est de 32$.

L'analyste rappelle qu'Uni-Sélect s'échange à un multiple de 8,2 fois le bénéfice d'exploitation des 12 derniers mois, par rapport à la moyenne de 12,2 fois pour ses semblables américains.

Le 3 mai, cinq dirigeants d’Uni-Sélect avaient acheté un peu moins de 200000$ d’actions au cours d’environ 19,56$ chacune. L’ex-PDG et administrateur Richard Roy, David Bibby, Dennis Welvaert, ainsi que le président du conseil André Courville et le nouveau chef des finances Éric Bussières, avaient acheté 9000 actions. 

 

 

 

 

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