Nous sommes dans le cinquième mois de l'ère Trump. Êtes-vous dans le camp des optimistes ou des pessimistes ?

CIMON PLANTE - Je suis un peu moins pessimiste qu'en décembre. Le contexte est contradictoire. D'un côté, les évaluations sont élevées, l'administration Trump est imprévisible et les investisseurs à qui nous parlons sont très pessimistes. De l'autre, le marché continue de monter, la baisse de l'impôt des sociétés pourrait augmenter les bénéfices des entreprises et la déréglementation de l'industrie bancaire pourrait encourager les prêts aux PME, un moteur de la croissance économique américaine.

Comment ajustez-vous votre stratégie dans ce contexte incertain ?

C.P. - J'ai légèrement augmenté ma pondération en actions. Le coeur de mon portefeuille est investi dans les actions de solides entreprises qui ont un avantage concurrentiel à long terme et qui s'échangent à un prix raisonnable. En même temps, j'ai tenté de diversifier mon portefeuille en achetant des actifs non corrélés au marché. J'ai des liquidités, notamment du dollar américain. J'ai de l'or. J'ai acquis des actifs qui réagiraient favorablement à une baisse des taux d'intérêt : de la dette à long terme et des fiducies de placements immobiliers, au cas où l'économie ralentirait. Oui, je crois que les taux seront appelés à monter, mais je crois qu'à court terme, les attentes d'inflation sont un peu trop élevées.

De quelle manière vous exposez-vous à l'or ?

C.P. - J'investis dans des Fonds négociés en Bourse (FNB) qui entreposent les lingots d'or. Le iShares Gold Bullion (CGL, 14,59 $) en est un exemple. Je ne m'expose pas par l'intermédiaire d'aurifères. C'est un secteur large et il est plus difficile d'estimer leur rentabilité future. Je préfère détenir directement l'or au moyen d'un FNB.

Quelle société trouvez-vous attrayante en ce moment ?

C.P. - L'industrie des électroménagers subit un vent de face depuis 2011, avec un déclin d'environ 0,5 % par an. Ce contexte et des résultats décevants au quatrième trimestre font en sorte que le titre de Whirlpool (WHR, 172,69 $US) est à un prix d'aubaine par rapport au marché. Le titre s'échange à près de 11,44 fois les prévisions de bénéfices 2017 des analystes. Pourtant, je vois plusieurs facteurs favorables pour la société. Elle domine le secteur avec 39 % des parts de marché en Amérique du Nord grâce à des marques reconnues, notamment Whirlpool et KitchenAid. Ses flux de trésorerie démontrent que la rentabilité est relativement facile à prédire. Elle est très rentable. Elle génère un rendement du capital investi d'environ 35 %. Lorsqu'une entreprise offre un rendement de plus de 30 %, on a une rentabilité très intéressante. Sur le plan macroéconomique, on constate une reprise des mises en chantier aux États-Unis. De plus, il reste encore 475 M$ US à déployer dans le cadre du programme de rachat d'actions de Whirlpool. Elle augmente son dividende régulièrement. En résumé, le moment est difficile pour l'industrie, mais comme Whirpool a les reins solides, elle sera en mesure de survivre et de profiter du prochain vent favorable.

CV

Cimon Plante

Gestionnaire de portefeuille à la Financière Banque Nationale

Cimon Plante gère un actif de 230 M$. Il travaille dans le domaine financier depuis 2003.

Les recommandations d'analystes sur Whirlpool (WHR, 172,69 $US)

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Cours cible : 199,50 $ US

Source : Bloomberg