Un nouveau rival pour la Bourse de Montréal ?


Édition du 11 Janvier 2014

Un nouveau rival pour la Bourse de Montréal ?


Édition du 11 Janvier 2014

Par Thomas Cottendin

Photo: Shutterstock

Tandis que les opérateurs boursiers Intercontinental Exchange (ICE) et NYSE Euronext ont officiellement fusionné, la question du futur de la Bourse de Montréal ressurgit. L'avenir de cette dernière est d'autant plus incertain qu'ICE Canada, la filiale canadienne du nouveau géant américain, travaillerait à concurrencer le produit phare de la place montréalaise.

La fusion entre ICE et NYSE Euronext a créé un poids lourd des produits dérivés, ce qui réveille les interrogations quant à l'avenir de la Bourse de Montréal. Ces interrogations avaient été enterrées depuis l'abandon du projet de fusion avec la Bourse de Londres.

En vertu d'une capitalisation boursière inférieure à trois milliards de dollars (2,8 G$), le Groupe TMX fait figure de Petit Poucet par rapport à ICE et à ses 16,6 G$ de capitalisation. Et la Bourse de Montréal pourrait bien faire les frais de l'arrivée du nouveau Goliath.

À première vue, la Bourse de Montréal ne devrait pas s'inquiéter de ce nouveau mastodonte qui opère déjà au Canada en tant que place boursière de produits dérivés agricoles par l'intermédiaire de sa filiale ICE Canada acquise en 2007, anciennement la Winnipeg Commodity Exchange.

Néanmoins, selon des sources proches des dossiers de réglementation financière qui ont demandé l'anonymat, ICE Canada travaillerait à lancer un produit dérivé sur taux d'intérêt qui entrerait en concurrence directe avec le BAX, le contrat à terme sur acceptations bancaires qui a fait la renommée de la Bourse de Montréal.

Stephen Boland, analyste chez Valeurs mobilières GMP, qui suit le titre du Groupe TMX, confirme avoir entendu des rumeurs similaires quant au lancement d'un concurrent au BAX. Jean-François Sabourin, pdg de Jitney, un courtier exécutant installé à Montréal, dit aussi avoir entendu parler d'un produit, sans toutefois avoir plus de détails. «Je n'ai rien trouvé là-dessus, malgré mes recherches», dit-il.

De leur côté, Kenneth Worthington, analyste de JP Morgan, et Alex Kramm, analyste chez UBS, deux experts qui suivent le titre d'ICE, admettent ne pas avoir approfondi leurs recherches sur ICE Canada et ses produits en raison du faible poids de la filiale canadienne dans les activités du groupe ICE.

Quant à la Bourse de Toronto et à la Bourse de Montréal, toutes deux préfèrent faire la sourde oreille. Catherine Kee, gestionnaire des communications du Groupe TMX, affirme «ne pas commenter des rumeurs».

Même son de cloche du côté d'ICE. «Notre règle est de ne pas communiquer sur nos occasions de lancement de produits», dit Brookly McLaughlin, directrice des communications d'ICE à Chicago.

Un marché atypique

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