(Illustration: Camille Charbonneau)
Voici une sélection d'annonces qui ont fait (ou vont faire) bouger les cours de ces entreprises:
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Cineplex (CGX) a réduit sa perte au 1er trimestre et ses revenus ont grimpé de près de 50 %
Une vague de grandes productions cinématographiques qui s’apprête à déferler sur l’été permet au grand patron de la plus grande chaîne de cinémas du pays de croire que son entreprise est en voie de rebondir après ses malheurs pandémiques.
«Je ne crois pas avoir été aussi excité dans les quatre dernières années», a lancé vendredi le chef de la direction de Cineplex, Ellis Jacob, lors d’une entrevue.
Même si le nombre de films à venir reste inférieur à ce qu’il était avant l’arrivée de la COVID-19, M. Jacob estime que les récentes sorties remarquées de «Super Mario Bros: le film» et «John Wick: chapitre 4» ont aidé l’industrie à surmonter les défis de l’offre de contenu liée à la pandémie.
Il voit encore plus de raisons pour les exploitants de films d’être optimistes à l’approche de la sortie des films «Barbie», «Indiana Jones and the Dial of Destiny» («Indiana Jones et le cadran de la destinée» en version française), «Spider-Man: Across the Spider-Verse» («Spider-Man: à travers le Spider-verse»), «Oppenheimer» et «The Flash» dans les salles de cinéma cet été, avant que l’automne apporte notamment «Napoléon» de Ridley Scott et «Killers of the Flower Moon» de Martin Scorsese.
La longue liste de films rappelle davantage les années prépandémiques et signale la fin de la crise sanitaire, qui a vu les studios de cinéma et les distributeurs retarder la sortie de grands films et en envoyer d’autres directement aux services de diffusion continue, en contournant complètement les cinémas.
Le ralentissement de l’offre, ainsi que les fermetures temporaires de cinémas pour limiter la propagation du virus, ont entravé les activités de Cineplex, qui s’affaire depuis à sa reprise.
La société torontoise a annoncé vendredi que sa perte au premier trimestre s’était réduite à 30,2 millions de dollars (M$), ou 48 cents par action, comparativement à une perte de 42,2M$, ou 67 cents par action, pour la même période l’an dernier.
Les revenus trimestriels ont totalisé 341,0M$, après s’être établis à 228,7M$ pour les trois premiers mois de 2022.
Un total de près de 9,8 millions de cinéphiles ont visité les salles de Cineplex au premier trimestre, alors qu’ils avaient été près de 6,7M$ à le faire un an plus tôt.
Les revenus du box-office par client se sont chiffrés à 12,63$, en hausse par rapport à 12,00$ l’an dernier, tandis que les revenus des services alimentaires ont aussi augmenté, passant de 8,82$ à 8,85$.
Les résultats arrivent alors que M. Jacob sent qu’«une ère prometteuse dans l’industrie des salles de cinéma» approche.
Le patron de Cineplex a commencé à avoir cette impression en avril, alors qu’il participait au Cinemacon, une convention annuelle qui réunit des dirigeants de studios de cinéma, des géants des chaînes de cinémas et des vedettes à Las Vegas pour donner un aperçu des productions à venir.
«Tout le monde était debout et tout le monde était excité quand un studio après l’autre affirmait que la sortie en salles était très importante pour l’avenir de l’entreprise», a souligné M. Jacob.
Alors que les plateformes de diffusion continue ont longtemps résisté aux sorties en salles de leurs films, certaines semblent s’y intéresser.
Amazon prévoit de sortir 12 à 15 films en salles, a rapporté l’agence Bloomberg en novembre, faisant grimper les actions des chaînes de cinéma.
«Killers of the Flower Moon», qui est produit par le service Apple TV+, devrait également être projeté dans les cinémas.
M. Jacob est satisfait de ce changement, qu’il préconise depuis longtemps. Il a même, par le passé, été jusqu’à empêcher le Festival international du film de Toronto d’utiliser les salles de son Scotiabank Theatre pour projeter des films produits par Netflix, parce que la plateforme contournait souvent les sorties traditionnelles au cinéma.
L’impact de la grève des scénaristes
Cependant, le rebond du taux de sortie en salles qui fait rêver les exploitants de salles pourrait éventuellement ralentir, alors que se poursuit une grève des scénaristes américains.
Le syndicat de la Writers Guild of America représente quelque 11 500 scénaristes de cinéma et de télévision, qui ont déclenché un arrêt de travail après avoir échoué à conclure un nouveau contrat avec l’alliance des producteurs de films et de télévision, au début du mois.
Cineplex surveille la situation, mais M. Jacob a rappelé vendredi, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes, que la société ne s’attendait pas à ce que la grève ait un impact significatif sur ses activités.
De telles grèves ont généralement un impact plus important sur les réseaux de télévision et les plateformes de diffusion continue, pour lesquels le contenu est terminé peu de temps avant sa sortie, a-t-il souligné.
«Je dis toujours aux gens que oui, cela aura un impact sur nous, mais cela prendra beaucoup de temps avant de le faire», a expliqué M. Jacob lors d’une interview. «Cela pourrait prendre jusqu’à trois ans, parce que beaucoup de films sont déjà en cours de production.»
Lorsque la Writers Guild of America était en grève pendant environ 100 jours en 2007 et 2008 — et précédemment pendant 152 jours en 1988 —, les revenus du box-office avaient été plus élevés dans les trois années suivant la grève que dans les trois années la précédant, a souligné M. Jacob lors de la conférence téléphonique.
