Stella-Jones: la réforme Trump arrive à point nommé

Publié le 24/01/2018 à 13:10

Stella-Jones: la réforme Trump arrive à point nommé

Publié le 24/01/2018 à 13:10

Par Dominique Beauchamp

Photo: 123rf.com

Le quatrième trimestre du fournisseur de chemins de traverse et de poteaux de bois Stella-Jones s’annonce décevant, mais les analystes n’ont d’yeux que pour l’effet favorable de la réforme des impôts au sud de la frontière.

Au moins quatre analystes ont en effet relevé leur cours cible d’une fourchette de 49$ à 60$ à une autre de 51$ à 60$ et l’un d’eux recommande à nouveau son achat, après que Stella-Jones(SJ, 50,92$) ait donné un avant-goût de ses résultats annuels et de ses perspectives pour 2018, dans la foulée de la baisse des impôts américains, où la société réalise 70% de ses affaires.

Résultat: l’action de Stella-Jones gagne 2,5% et se rapproche de son sommet de 51,49$ des douze derniers mois, le 24 janvier.

Les résultats complets seront divulgués le 14 mars seulement, mais Stella-Jones a devancé les événements, car elle avait bonnes nouvelles à transmettre.

Gain non récurrent et flux de trésorerie gonflés

D’un, la baisse des impôts lui procurera un gain non récurrent de 28 à 30 millions de dollars, ou 0,15$ par action, ce qui propulsera son bénéfice à 50-52 millions de dollars ou 0,73$ par action, au quatrième trimestre, précise Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale.

De deux, le recul de 30 à 26% de son taux d’imposition récurrent aux États-Unis gonflera ses flux de trésorerie excédentaires de 136 à 170M$ l’an prochain, ce qui lui donnera de nouvelles ressources financières pour réactiver la consolidation du marché des traverses de chemin de fer et des poteaux, prévoit aussi cet analyste.

Le potentiel de clients plus dépensiers

La réforme aura aussi des effets secondaires favorables en renflouant aussi les goussets des clients de Stella-Jones, qui hausseront aussi leurs investissements et leurs commandes maintenant qu’ils peuvent accélérer la dépréciation des immobilisations achetées au cours des cinq prochaines années, explique pour sa part Justin Keywood, de GMP Valeurs mobilières.

Cet analyste s’attend notamment à ce que les fournisseurs d’électricité remplacent plus activement leurs poteaux vieillissants et mettent à niveau leur infrastructure pour accommoder l’adoption croissante des véhicules électriques.

«Nous prévoyons que la demande pour les poteaux croîtra à un rythme élevé de 8% pendant plusieurs années et créera de la valeur pour les actionnaires de Stella-Jones», écrit celui qui avait déjà un cours cible de 60$ pour le titre et une recommandation d’achat.

La réforme arrive donc à point nommé pour Stella-Jones qui a souffert l’an dernier d’un surplus de bois traité et du déclin conséquent de ses prix de vente dans certaines régions.

Ces enjeux ont d’ailleurs produit un bénéfice d’exploitation, des marges et un bénéfice net nettement inférieurs aux attentes au quatrième trimestre.

Malgré une hausse de 10% des revenus à 377-379M$, soit le double de la croissance prévue, le bénéfice d’exploitation de 36M$ est de 22% inférieur au consensus, la marge d’exploitation de 9,5% est aussi nettement en deça de celle de 13% prévue tandis que le bénéfice net de 0,26$ par action rate la cible par 28%.

Étant donné que les financiers se projettent déjà en 2018 et en 2019, l’avertissement de résultats moindres que prévu perd de son intérêt.

«Les investisseurs devraient ignorer les résultats mitigés de 2017. La société est bien placée pour profiter de la réforme, de l’accélération économique et de la remontée des prix de ventes en 2018», note Brian Pow, d’Acumen Capital.

Mona Nazir, de Banque Laurentienne Valeurs mobilières, fait passer son cours cible d’un an de 55 à 57$. Ce nouvel objectif n’inclut pas les acquisitions potentielles. Elle prévoit un bénéfice de 2,44$ par action en 2018 et de 2,75$ par action en 2019.

Michael Tupholme, de TD Valeurs mobilières, reste plus circonspect que tous ses collègues et continue de recommander de conserver le titre.

«Nous aimons son positionnement, son potentiel à long terme, ses parts de marché dominantes, son modèle d’affaires résilient et la possibilité d’autres acquisitions. Toutefois, les perspectives à court terme du marché des traverses nous gardent prudent. Nous serions acheteur si le cours reculait», explique l’analyste.

Il faut dire que M. Tupholme misait déjà sur une amélioration des prix de vente et des marges cette année. L'impact de la réforme ajoute 5% à ses prévisions de bénéfices qui passent à 2,53$ par action en 2018.

De plus, le titre de Stella-Jones s'échange déjà à un multiple de 19,6 fois le bénéfice attendu dans 12 mois, en haut de sa moyenne de 18,6 fois, des cinq dernières années, ajoute-t-il. 

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