Le troisième trimestre de SNC-Lavalin(Tor., SNC, 53,41$) suscite autant d’espoir que de doutes de la part des analystes, tellement il contient d’ajustements comptables.

Les investisseurs semblent lui donner le bénéfice du doute à en juger par la hausse de 3% de l’action en matinée le 3 octobre.

Après avoir averti le 29 septembre que le dépassement de coûts à deux projets pétroliers d’un même client au Moyen-Orient amputerait 116,7 millions de dollars de ses bénéfices avant impôts, la société d’ingénierie-construction doit de nouveau prouver qu’elle peut produire une performance plus constante.

Surtout que le rebond du pétrole et des industries cycliques en Bourse a fait grimper son action de 30% depuis le début de l’année.

«La société doit démontrer qu’elle peut atteindre la marge d’exploitation promise de 7% en 2017 et qu’elle peut faire croître ses revenus», explique Bert Powell, de BMO Marchés des capitaux.

La marge trimestrielle de 9% de la division pétrolière, sans les projets problématiques, le rassure en partie.

Sans les deux projets contentieux, le bénéfice des activités d’ingénierie-construction a été de 0,51$ par action alors que le consensus était de 0,42$, note pour sa part Maxim Sytchev, de la Financière Banque Nationale.

M. Powell se montre plus prudent concernant le bond de la marge de la division des infrastructures, car elle provient de réajustements favorables de 12,7M$ de coûts antérieurs.

Le maintien des objectifs annuels, un bénéfice de 1,30$ à 1,60$ pour l’ingénierie-construction, l’encourage. M. Powell recommande donc l’achat du titre et son cours cible de 60$.

L’analyste de BMO note aussi que le carnet de commandes de 11,8 milliards de dollars a reculé de 7% depuis un an, mais la société se dit satisfaite par la qualité des contrats en carnet.

Bien qu’il prédise un recul des 10% des revenus pétroliers en 2017 à cause de la concurrence féroce au Moyen-Orient, M. Sytchev se formalise peu de ce déclin.

De nombreux contrats potentiels en infrastructures et dans les domaines nucléaire et de l’énergie renouvelable viendront rapidement garnir le carnet et apporter de bonnes marges.

SNC-Lavalin est en bonne posture pour dégager un bénéfice de 1,81$ l’an prochain.

«La hausse prévue de 13% en 2017 du bénéfice de SNC-Lavalin se compare bien à celle de 5% de ses semblables, au moment où son multiple d’évaluation de 11,4 fois le bénéfice et inférieur à celui de 15 fois son industrie», dit-il.

M. Sytchev réitère sa recommandation d’achat et son cours-cible de 64$.

Yuri Lynk, de Canaccord Genuity, fait aussi preuve de prudence puisqu’il calcule que le bénéfice ajusté des activités d’ingénierie n’a été que de 0,01$ par action, au lieu du 0,16$ rapporté sans le renversement de passifs environnementaux et d’autres provisions.

Il apprécie tout de même la baisse de 16% des coûts récurrents de vente, généraux et d’administration, au troisième trimestre.

N. Lynk continue de recommander de conserver le titre et maintient son cours cible de 53$, avant d’en connaître plus concernant la mise en valeur des concessions et sur le statut des pourparlers concernant les dépassements de coîts entre la société et son client au Moyen-Orient.