SNC-Lavalin sur le point de réaliser une transaction historique

Publié le 03/04/2017 à 11:42

SNC-Lavalin sur le point de réaliser une transaction historique

Publié le 03/04/2017 à 11:42

Par Dominique Beauchamp

C’était un secret de polichinelle que SNC-Lavalin(SNC, 52,18$) était mûre pour un achat majeur et voilà qu'elle jette son dévolu sur le consultant britannique WS Atkins(Londres, ATK).

SNC-Lavalin a offert une prime de 34,7% pour WS Atkins et les deux entreprises ont confirmé la tenue de pourparlers en vue d'une transaction.

Ce serait une acquisition historique pour l'entreprise montréalaise dont le dernier achat de 2,1 milliards du spécialiste pétrolier Kentz remonte à 2014. 

Un tel achat équivaudrait aussi à la moitié de la valeur boursière de 7,8 milliards de SNC-Lavalin.

SNC-Lavalin rappelle que toute transaction doit rencontrer plusieurs conditions, incluant une vérification diligente, mais la société a déjà planifié un financement de 1,9 milliard de la Caisse de dépôt et placement du Québec, composé de capitaux de 400M$ et d'un prêt de 1,5 milliard de dollars garanti par la valeur des flux de trésorerie de la participation de SNC-Lavalin dans l'autoroute 407.

La Caisse détient déjà 12,3% des actions de SNC-Lavalin. Le nouvel investissement hausserait son bloc à 17,4% s'il était réalisé au cours actuel.

Le reste des sommes proviendrait d'une combinaison d'emprunts et de capital additionnels avec l'objectif de mainteir sa cote de crédit de première qualité.

En vertu des règles britanniques, SNC-Lavalin a jusqu'au 1er mai pour déposer une offre formelle.

Réduire le pétrole et gonfler l'Asie et l'Europe ainsi que les honoraires de consultations

Dès le premier coup d’œil, Yuri Lynk, de Canaccord Genuity, aime la transaction potentielle de 3,7 milliards de dollars (incluant la dette), car elle rencontre tous les critères de complémentarité recherchés par le PDG Neil Bruce.

Avec des revenus de 3,1 milliards et 18000 employés, WS Atkins offre des services de génie-conseil au lieu de prendre en charge la construction et la gestion de projets. L’offre de services est non seulement moins risquée, car elle requiert peu de capitaux, mais les marges d’exploitation de 9% à 10% sont supérieures.

WS Atkins diversifierait les revenus de SNC-Lavalin puisque l’Europe et le Royaume-Uni représentent 51% des revenus d’Atkins, suivi par l’Amérique du Nord (19%), le Moyen-Orient(13%) et l’Asie(6%).

Actuellement, SNC-Lavalin ne réalise que 5% de ses revenus en Europe.

La spécialité du transport procure à Atkins le tiers de ses revenus, la défense et la sécurité 15%, les autoroutes 14%, les immeubles 14% et l’environnement et l’eau 8%.

Actuellement, SNC-Lavalin tire 44% de ses revenus et environ le tiers de son carnet de commandes des projets pétroliers et gaziers, indique Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux.

Un prix raisonnable

Au prix cité de 3,5 milliards de dollars, SNC-Lavalin paierait aussi un prix raisonnable, estime M. Lynk, soit 11 fois le bénéfice d’exploitation de 2016 et 17,5 fois le bénéfice de 2016 d’Atkins, avant les synergies.

Cela se compare aux multiples de 11 à 12 fois le bénéfice d’exploitation auxquels s’échangent les Canadiennes Stantec(STN, 34,60$) et Groupe WSP(WSP, 46,61$), donne en exemple l’analyste.

SNC-Lavalin s’échange à un multiple de 16 fois ses bénéfices réalisés lors des 12 mois derniers, sans ses concessions d’infrastructures.

Des synergies potentielles de 55M$ à 125M$ réduiraient le multiple d’acquisition à une fourchette de 7,8 à 9,3 fois le bénéfice d’exploitation, précise M. Lynk.

M. Poirier apprécie aussi la diversification par spécialité et géographique qu'apporterait Atkins tout comme le prix offert.

L'achat ajouterait 0,27$ au bénéfice de SNC-Lavalin et 3,50$ (ou 6%) à la valeur de son action, selon l'hypothèse d'une émission d'actions d'un milliard de dollars et de synergies de 37M$.

François Bastien, de Raymond James, avait prédit que le Royaume-Uni serait un bon terrain de chasse pour SNC-Lavalin en raison du recul de la livre sterling. Lisez aussi Qui SNC-Lavalin cherche-t-elle à acheter?

L’Europe et l’Asie coiffaient la liste d'achat de M. Bruce, qui veut faire de SNC-Lavalin un véritable acteur mondial en offrant notamment son savoir-faire dans le domaine des centrales électriques et de leurs réseaux de transmissions dans ces deux marchés.

Un carré de sable familier pour le PDG britannique

Avant de se joindre à SNC-Lavalin en 2013, M. Bruce a travaiilé 15 ans pour la société britannique Amec où il a négocié et intégré un certain nombre d'acquisitions qui ont fait passer ses effectifs à plus de 30000 personnes dans 40 pays, au moment de son départ. 

Président et chef de la direction de SNC-Lavalin depuis octobre 2015, M. Bruce a piloté l'intégration de Kentz, alors qu'il était chef de l'exploitation. La division pétrolière de SNC-Lavalin était alors passée de 3000 à 20000 employés.

Après avoir été suspendu en matinée le 3 avril, le titre de SNC-Lavalin a ouvert au cours de 53,31$ vers 14h30, avant de glisser jusqu'à 51,60$ en après-midi, pour ensuite terminer la séance à 52,58$, en hausse de 0,8%.

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