Shopify: la riposte et les flux de trésorerie déçoivent, l'action perd 8%

Publié le 31/10/2017 à 14:58

Shopify: la riposte et les flux de trésorerie déçoivent, l'action perd 8%

Publié le 31/10/2017 à 14:58

Par Dominique Beauchamp

Le patron, Tobias Lutke, arbore-t-il un sourire forcé?

Après avoir promis qu’elle riposterait aux allégations d’un vendeur à découvert, la coqueluche techno canadienne Shopify ne semble pas avoir présenté une défense assez robuste de son modèle d’affaires, aux yeux de certains investisseurs.

L’action de Shopify(SHOP, 128,57$) a chuté de 10,6% jusqu'à 125,08$ à mi-séance le 31 octobre, avant de se ressaisir un peu, malgré ses premiers profits ajustés (non conformes aux normes comptables GAAP) de 5,0M$US ou 0,05$US par action, au troisième trimestre.

Il faut dire que la vedette canadienne est sous la loupe depuis que le vendeur à découvert, Andrew Left de Citron Research ait allégué que la plateforme de commerce en ligne payait notamment des influenceurs pour promouvoir ses solutions aux commerçants et aux entrepreneurs, le 4 octobre.

Auparavant, le seul bond de 72% des revenus trimestriels à 171,5 millions de dollars américains aurait sans doute soulevé son cours.

Cette fois, le déficit de 10,2M$US des flux de trésorerie libres, plus de deux fois celui d’un an plus tôt, a retenu l’attention. Son sommet annuel de 151,88$ date du 18 septembre.

«Pour ceux qui évaluent l’entreprise en fonction de son exécution fondamentale, Shopify va bien, mais son titre pourrait connaître 90 à 100 jours turbulents en Bourse jusqu’à ce la société dévoile ses objectifs pour 2018», explique Richard Davis, de Canaccord Genuity.

Shopify a encore mis l’accent sur la croissance dans ses premiers commentaires préliminaires pour 2018, ce qui a peut-être refroidi certains investisseurs.

Suspense de trois mois jusqu'en février

L’analyste est assez confiant que dans trois mois, les perspectives pour les revenus et l’amélioration des marges que fourniront les dirigeants pour 2018 satisferont les investisseurs.

Sinon, son généreux multiple d’évaluation de 15 fois les revenus de 658M$US attendus en 2017, continuera de se comprimer, dit-il.

M. Davis semble croire que Shopify préfère laisser parler les chiffres eux-mêmes et il s’attend à ce que les résultats de 2018 dépassent les attentes.

«Si c’est le cas, Shopify restera première de classe avec une croissance de 55 à 60% de ses revenus et des marges de flux de trésorerie du même ordre, un portrait qui justifie son multiple d’évaluation actuel», explique l’analyste.

En revanche, si sa croissance et ses marges glissaient à 45%, son multiple se contracterait à 8,5 fois le bénéfice d’exploitation, soit une évaluation encore élevée.

Son titre perdrait alors des partisans parmi les chasseurs de «momentum» des revenus, mais conserverait les amateurs de fournisseurs de logiciels en tant que service, croit-il.

M. Davis ne touche pas à son cours cible de 115$US, qui représente un multiple de 9,9 fois les revenus de 1,24 milliards de dollars américains qu’il projette en 2019, plus l’encaisse de 920M$US.

«Nous sommes disposés à attendre ce qui s’en vient et à laisser le titre se bercer des fluctuations du marché ou d'autres allégations farfelues que les vendeurs à découvert ne manqueront pas d’invoquer», indique l’analyste, qui renouvelle sa recommandation d’achat.

M. Davis avance que les vendeurs à découvert «n’ont pas brisé la psychologie des investisseurs» envers l’entreprise, dont la croissance doit tout simplement rattraper son évaluation.

Même son de cloche de Richard Tse, de la Financière Banque Nationale, qui réitère sa recommandation d'achat et son cours cible de 120$US.

L'analyste répète, comme il l'avait fait lors de la diffusion vidéo de M. Left, que le repli du titre présente une occasion d'achat pour les investisseurs à long terme.

M. Tse continue de prévoir un premier bénéfice d'exploitation annuel ajustéde 0,05$US par action cette année. II augmente ses prévisions pour 2018 de 46%, à 0,24$US par action.

Relisez pourquoi L'évaluation de cette vedette canadienne tourmente Yannick Clérouin

 

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