Sans gestion de l'offre, Saputo pourrait exporter sa production canadienne

Publié le 01/08/2017 à 16:56

Sans gestion de l'offre, Saputo pourrait exporter sa production canadienne

Publié le 01/08/2017 à 16:56

Par Stéphane Rolland

Photo: Les Affaires

Le potentiel de production de Saputo (Tor., SAP) est sous-utilisé au Canada. Lino A. Saputo Junior accuse la gestion de l’offre d’en être responsable. Le fromager montréalais pourrait faire fonctionner ses usines canadiennes à plein régime si le système était aboli, affirme le PDG.

«S’il n’y avait pas de barrières entre le Canada et les États-Unis, nos usines [canadiennes], qui roulent à 70% de leur capacité, on pourrait les remplir avec du lait au prix international pour faire de l’exportation», explique le dirigeant en marge de son assemblée annuelle.

Pour Saputo, il y a deux côtés à la médaille. D’une part, le prix des produits laitiers fabriqués au pays est trop élevé pour être concurrentiel à l’exportation en raison du modèle canadien. Par contre, l’intervention gouvernementale protège de la concurrence étrangère l’industrie laitière canadienne, dont fait partie Saputo.

Des usines canadiennes moins concurrentielles

Le modèle expliquerait pourquoi les usines canadiennes sont sous-utilisées, selon M. Saputo. Dans une note publiée en juin, Jim Marone, analyste d’ARC, avançait que les 22 installations canadiennes de Saputo étaient «trop vieilles et trop petites » selon les « standards d’aujourd’hui ». Des huit analystes qui suivent le titre, M. Marone est le plus pessimiste et le seul qui émet une recommandation de vente.

À la question d’un actionnaire citant la note, M. Saputo a répondu que la technologie utilisée dans ses usines était adéquate. L’homme d’affaires pointe plutôt en direction de la gestion de l’offre pour expliquer pourquoi ses usines canadiennes étaient «moins efficaces».

Exporter de l’étranger

L’entreprise montréalaise parvient tout de même à exporter ses produits à l’international à partir de ses usines à l’étranger. «Si l’industrie et le gouvernement veulent préserver la gestion de l’offre, on est correct avec ça, car nous avons d’autres plateformes, comme aux États-Unis ou en Argentine, pour faire de l’exportation », précise l’homme d’affaires en point de presse.

M. Saputo demeure neutre par rapport à cet enjeu. La société familiale «ne fait pas de lobbying» dans un sens comme dans l’autre, assure-t-il. Le principal intéressé ne prévoit pas que le modèle canadien disparaisse à l’issue de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA). «La position du Canada est assez forte. Je ne crois pas que ça va changer. Si jamais ça ouvre, notre entreprise serait prête.»

Acquisitions

Au sujet des actifs étrangers de l’entreprise, M. Saputo a réitéré son intention de réaliser une acquisition à court terme. Son PDG est «optimiste» de parvenir à conclure une entente d’ici à la fin de l'exercice 2018 (printemps 2018). Son bilan lui permettrait de faire une acquisition d’une valeur d’entre 3,5 G$ et 4G$. En entrevue dans le journal Les Affaires dans notre édition du 22 juillet, M. Saputo a détaillé sa perception des différents marchés internationaux qui sont dans sa ligne de mire. Vous pouvez lire le compte rendu ICI.

Au revoir du fondateur

L’assemblée marquait aussi la dernière journée d’Emanuele (Lino) Saputo à la présidence du conseil. Le fondateur de l’entreprise a maintenant cédé tous les pouvoirs à son fils Lino A. Saputo Jr, qui est PDG depuis 2004. Le fils reste chef de la direction et devient également président du conseil.

Visiblement ému, M. Saputo a prononcé un discours avec des trémolos dans la voix. L’immigrant-entrepreneur d’origine italienne est revenu sur son parcours depuis son arrivée au Canada en 1952. L’entreprise de M. Saputo aura connu une ascension incroyable, qui en fait l’un des plus grands succès du Québec inc. L’assemblée était également l’occasion de souligner les 20 années de l’entreprise à la Bourse. Depuis 1997, la société est passée d’un chiffre d’affaires de 451 M$ à 11,1 G$ pour l’exercice 2017. C’est un rythme de croissance annuelle de 17,4%.

Résultats

La même journée, Saputo a dévoilé un bénéfice par action légèrement inférieur aux attentes et a bonifié son dividende. Le bénéfice net a augmenté de 13% à 200,3 M$, ou 0,51$ par action. Les analystes interrogés par Reuters anticipaient plutôt un bénéfice de 0,52$. Le dividende trimestriel, pour sa part, va passer de 0,15$ à 0,16$.

L’action a terminé la séance avec un gain de 2,65%.

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