Plan du nouveau CA : David's Tea se recentrera sur le Canada

Publié le 14/06/2018 à 14:36

Plan du nouveau CA : David's Tea se recentrera sur le Canada

Publié le 14/06/2018 à 14:36

Par Stéphane Rolland

Les actionnaires de David’s Tea (DTEA) devront encore patienter avant de connaître les détails de son nouveau plan de match. Fraîchement élu président exécutif du conseil, le cofondateur Herschel Segal, dit vouloir miser sur le marché canadien, mais garde le flou sur les modalités de sa stratégie, «le temps que les nouveaux administrateurs examinent comment remettre la société sur les rails».

L’homme d’affaires de 87 ans a remporté son pari. Principal actionnaire, il a recueilli l’appui d’actionnaires mécontents pour faire élire les sept candidats qu’il avait soumis au vote. Le PDG Joel Silver a également été élu au conseil en tant que huitième administrateur, mais il a décidé de démissionner, ce qui laisse un poste vacant au conseil. «Nous sommes très heureux que David’s Tea compte désormais un conseil d’administration formé de membres chevronnés et unis, qui comptent une grande expérience dans la vente au détail au Canada», a dit M. Segal dans une déclaration lue en point de presse avant de répondre aux questions des médias.

M. Segal avait claqué la porte du conseil en mars reprochant à l’équipe de David’s Tea d’avoir pris trop de temps avant de mettre en place une stratégie numérique et d’avoir mal géré les activités aux États-Unis. Entré en poste depuis à peine un an, M. Silver, pour sa part, argumentait qu’il fallait plus de temps à l’équipe en place pour redresser la barre. Les firmes institutionnelles Glass Lewis et Institutionnal Shareholder Services (ISS), pour leur part, avaient recommandé aux actionnaires de s’opposer à la candidature de M. Segal.

Un recentrage sur le Canada

En point de presse, M. Segal a affirmé que la stratégie du nouveau conseil sera de recentrer l’attention du détaillant sur les activités canadiennes. «Nous n’avons pas seulement manqué notre coup aux États-Unis, mais nous avons négligé le Canada pendant ce temps», déplore-t-il.

En attendant, l’avenir des activités au sud de la frontière est en «suspend», le temps de redresser les activités canadiennes. Le président exécutif élu a laissé entendre que la stratégie pourrait accorder plus d’attention à la marque, et pas seulement aux détaillants qui ont pignon sur rue. «Nous avons un bon produit et une grande popularité. Partout, au Canada nous avons eu du succès. Nous devons voir ce qui a fonctionné et comment les consommateurs ont changé. Voir pourquoi les gens ne vont pas dans les détaillants physiques. La marque est importante et il faut réfléchir à comment nous allons la vendre.»

M. Segal a dit qu’il était «difficile» de prévoir à quel moment l’entreprise renouerait avec la rentabilité, mais il a bon espoir que ce sera chose faite «d’ici un an». Il assure ne pas avoir l’intention de vendre ou de privatiser l’entreprise (racheter les actions en circulation pour sortir la compagnie de la Bourse). Il a aussi confirmé que la révision stratégique lancée en décembre prendrait fin.

La suite des choses pour les actionnaires

Les actionnaires ont accueilli favorablement l’annonce. Le titre gagne 5% à 4,15 $US à la Bourse du Nasdaq, vers midi.

Parfois, l’éviction des dirigeants d’une entreprise en difficulté peut être un dénouement positif pour les actionnaires, commente Christine Decarie, vice-présidente chez Groupe Investors. La gestionnaire de portefeuille s’est intéressée au titre lors de son entrée en Bourse en 2015, mais l’a «suivi de loin » depuis. Comme l’entreprise a connu plusieurs changements de garde depuis son entrée en Bourse en 2015, elle invite les actionnaires à la prudence. «L’important sera d’analyser le plan des nouveaux dirigeants, de regarder leurs réalisations passées et de les questionner sur ce qu’ils identifient comme étant les problèmes de l’entreprise. Après, il faut évaluer si vous pensez qu’ils ont raison.»

Lors de l’entrée en Bourse de David’s Tea, Mme Decarie raconte avoir fait des recherches sur l’entreprise, car elle trouvait son concept attrayant. Les aspects financiers et opérationnels l’ont toutefois refroidi. «J’aimais le concept, mais je ne voyais pas comment ils allaient réussir à faire de l’argent. Leurs magasins ne nécessitaient pas d’importantes dépenses d’investissement, pourtant ça leur prenait beaucoup de temps avant de devenir rentable. Il y a un enjeu opérationnel. Quand tu vas dans leur magasin, il y a beaucoup de monde, mais les ventes ne semblent pas se faire assez vite. Ça va être difficile à corriger.»

Kelly Bania, de BMO Marchés des capitaux, pense, elle aussi, que le «chemin vers la reprise semble long». Le commentaire a été formulé après la publication des résultats du quatrième trimestre, mais avant l’assemblée. Le plan de la direction sortante aurait dû être grandement accéléré pour voir des résultats dans les douze prochains mois, selon elle. Elle notait que seulement cinq magasins ont été rénovés au cours de l’exercice 2018, ce qui était insuffisant pour faire bouger l’aiguille significativement. L’analyste n’a pas commenté la proposition de M. Segal avant le vote. Les Affaires a tenté de la joindre, mais elle n’était pas disponible.

Questionné sur l’avenir des relations avec les trois actionnaires institutionnels qui soutenaient la précédente équipe, M. Segal n’a pas semblé s’en formaliser. Porchlight Equity Management, TDM Asset Management PTY et Edgepoint Wealth Management, qui représentent ensemble 36,5% des votes, ont fait connaître publiquement leur opposition à M. Silver.

«Les investisseurs institutionnels ont une autre façon de veiller à leur intérêt, répond M. Segal. Nous sommes des marchands. Lorsque nous comprenons bien ce que le client veut et que nous livrons la marchandise, nous sommes payés. Les institutionnelles veulent l’argent tout de suite. Ils ne prennent pas le temps et ils ne parlent pas le langage du commerce de détail.»

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