Peut-on trouver un titre offrant meilleur rapport qualité-prix que celui de Dollarama ?

Offert par Les Affaires


Édition du 15 Octobre 2016

Peut-on trouver un titre offrant meilleur rapport qualité-prix que celui de Dollarama ?

Offert par Les Affaires


Édition du 15 Octobre 2016

Par Philippe Leblanc

Peu de titres de sociétés canadiennes ont enrichi davantage leurs actionnaires que celui de Dollarama (DOL, 102,11 $). Le détaillant montréalais a fait son entrée en Bourse le 16 octobre 2009 à un prix de 8,75 $ (ajusté pour un fractionnement «deux pour un» subséquent). Sans tenir compte des dividendes, les actionnaires de la première heure ont ainsi multiplié la valeur de leur investissement par 11,5 !

Il est difficile de ne pas apprécier le modèle d'entreprise de Dollarama. La vente de produits à prix modique attire une clientèle régulière et elle n'est pas touchée outre mesure par les cycles économiques. Comme une importante proportion des produits vendus sont des produits de consommation de tous les jours, les clients ont tendance à revenir régulièrement en magasin et en profitent parfois pour acheter un ou deux articles de nature discrétionnaire pour décorer la maison ou fêter un enfant. De plus, je vois difficilement comment un tel modèle d'entreprise pourrait être attaqué par le modèle du commerce électronique - la vente par Internet de produits à des prix allant de 1 $ à 5 $ serait difficilement justifiable.

Qui plus est, la société est le leader incontesté du segment des magasins à 1 $ (et plus) au Canada. Au 31 janvier 2016, Dollarama exploitait un réseau de 1 030 magasins au Canada, soit plus de quatre fois les 224 magasins exploités par Dollar Tree, son plus proche concurrent au pays. Cette domination se traduit par une performance financière remarquable et par une rentabilité sensiblement plus élevée que celle de la majorité des détaillants nord-américains et des entreprises actives dans le même créneau (voir le tableau «Dollarama en quelques chiffres»).

À la recherche d'un bilan solide

Je ne remets pas la qualité de l'entreprise Dollarama en question. Cependant, tout a un prix, et l'objectif de tout investisseur devrait être d'obtenir le meilleur rapport qualité-prix sur le marché. Je soupçonne que le titre de Dollarama obtient une large prime d'évaluation en raison de la performance financière sans tache de la société depuis son arrivée en Bourse ainsi que de l'effet de rareté sur le marché canadien. À son cours récent, le titre du détaillant montréalais se négociait à 28,5 fois le bénéfice par action moyen prévu par les analystes pour l'exercice en cours (janvier 2017).

Pour l'investisseur qui n'hésite pas à lorgner à l'extérieur du Canada, il existe des sociétés semblables à Dollarama dont les titres pourraient bien offrir un rapport qualité-prix sensiblement plus intéressant. La comparaison entre Dollarama et les deux principales entreprises américaines actives dans le même secteur a de quoi piquer la curiosité.

À mon avis, le tableau «Comment Dollarama se compare à ses concurrents américains» illustre clairement deux éléments importants. D'une part, on peut voir que la rentabilité de Dollarama est nettement plus élevée que celle de Dollar General et de Dollar Tree. Cela m'amène à me poser quelques questions. Est-il possible que la rentabilité de Dollarama s'explique par sa domination du marché canadien ? Et si c'est le cas, pourra-t-elle la maintenir à long terme ?

D'autre part, le titre de Dollar General offre selon moi certaines des qualités que nous recherchons dans un investissement : un bilan solide et nettement plus robuste que celui de Dollar Tree, qui a été alourdi par l'acquisition récente de Family Dollar, et une évaluation sensiblement plus basse que celles de ses deux concurrents.

Dollar General : un modèle similaire à celui de Dollarama

Le modèle d'entreprise de Dollar General (DG, 69,70 $ US) est très similaire à celui de Dollarama. La société exploite une chaîne de 12 967 magasins répartis dans 43 États américains. C'est le deuxième détaillant du secteur de la vente au rabais (ses produits se vendent typiquement à 10 $ ou moins, dont 75 % à 5 $ ou moins) après Dollar Tree (DLTR, 78,05 $ US), qui exploite 14 129 magasins aux États-Unis et au Canada. Fondée en 1939, la société a ouvert son premier magasin sous l'enseigne Dollar General en 1955. Son modèle d'exploitation est des plus simples : offrir une vaste gamme de produits de consommation quotidienne et d'usage courant pour la maison, assortie d'une offre de marchandises générales, à bas prix, dans des magasins plus petits et situés à proximité des consommateurs. Ses plus petits magasins lui permettent d'être présente à la fois dans de plus petits marchés, où l'offre commerciale est souvent limitée, et dans les plus grandes agglomérations.

En 2015, la société a célébré sa 26e année consécutive d'augmentation de ventes de ses magasins comparables, un accomplissement remarquable qui reflète le caractère peu cyclique de ses activités. De fait, la majeure partie de ses revenus (75,9 % en 2015) provient de la vente de produits de consommation de base, y compris de produits nettoyants, d'aliments non périssables et périssables (lait, oeufs, pain, mets surgelés, vin et bière), de produits du tabac, de même que de produits pour le corps et pour les animaux.

Ainsi, cette plus grande pondération des ventes de produits de consommation de base rend les revenus de la société moins cycliques et plus stables. En revanche, les marges bénéficiaires obtenues sur de tels produits sont moins élevées que celles sur les produits discrétionnaires, mais elles incitent les clients à visiter les magasins plus régulièrement.

En somme, il est facile de comprendre pourquoi tant d'investisseurs québécois et canadiens sont tombés amoureux du titre de Dollarama. Pourtant, le rôle d'un investisseur est de tenter de trouver des titres qui offrent un potentiel d'appréciation attrayant à long terme, jumelé à un risque à la baisse aussi faible que possible. En ce sens, dans son secteur, il ne me semble pas certain que le titre de Dollarama offre le meilleur rapport qualité-prix.

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