Parité: comment les petits investisseurs peuvent en profiter

Publié le 06/04/2010 à 16:38

Parité: comment les petits investisseurs peuvent en profiter

Publié le 06/04/2010 à 16:38

Des condos de luxe à Miami, en Floride. Photo: Bloomberg.

Le dollar canadien a touché ce matin la parité avec le dollar américain. Quelle que soit votre opinion sur les perspectives à plus long terme du huard, il existe de multiples façons de tirer profit de cette situation. Lesaffaires.com s’est entretenu avec quelques gestionnaires de portefeuille montréalais, qui vous livrent leurs conseils.

1) Acheter des «blue chips» américains

Vous pensez que le dollar canadien va perdre de la valeur tôt ou tard. Vous n’êtes pas le seul. Dans une chronique récente portant sur le danger d’investir au Canada, le légendaire investisseur montréalais Stephen Jarislowsky indiquait que la valeur réelle du dollar canadien était selon lui de 80 cents US. Dans ce contexte, l’achat de titres de grandes sociétés américaines représente un excellent placement à long terme. D’une part, vous profiterez d’une appréciation automatique quand le dollar canadien perdra de l’altitude. Si le huard redescend à 85 cents US, par exemple, vous bénéficiez d’un rendement de 15%. Toute appréciation des titres achetés s’ajoutera à ce rendement, ce qui pourrait rendre vos gains encore plus alléchants. Jeffery Lusher, vice-président et directeur régional, gestion de placements chez BMO Banque privée Harris, recommande de privilégier les actions d’entreprise américaines qui versent un dividende, ce qui permet de toucher un revenu à court terme, peu importe l’évolution du marché boursier. Dans le cas où vous en détiendriez déjà, accroissez la part de titres américains dans votre portefeuille, conseille M. Lusher. Il prévient toutefois qu’il faut avoir une approche de placement disciplinée, car à court terme il est possible que le marché subisse une correction. M. Lusher mentionne les titres d’AT&T, de Verizon, de Merck, de Coca-Cola et de Chevron comme placements intéressants.

2) Acheter une propriété résidentielle aux États-Unis

Le marché immobilier américain a subi une dépréciation importante qui fait que la valeur des habitations est aujourd’hui sous-évaluée de 25%, selon M. Jarislowsky. À l’inverse, le prix des maisons serait sur-évalué de 25% au Canada.Ajoutez à cette distorsion une baisse du dollar canadien et vous pourriez bien faire une bonne affaire si vous achetez une propriété américaine à l’heure actuelle. À la revente de votre habitation dans quelques années, lorsque la situation se sera normalisée aux États-Unis, vous pourriez encaisser un profit intéressant. M. Lusher pense que cette stratégie est sensée, mais souligne qu’il faut tenir compte de nombreux facteurs avant de procéder à l’achat d’un condo en Floride ou encore d’un chalet au Vermont. Ainsi, il recommande de consulter un fiscaliste spécialisé pour être bien au fait des impacts sur vos impôts du fait de détenir une propriété aux États-Unis. «Dans certains cas, le gouvernement américain peut imposer une partie d’une succession», explique-t-il. Bruce Kent, gestionnaire de portefeuille chez RBC Dominion valeurs mobilières, souligne aussi les nombreux frais encourus par un acheteur canadien d’une maison aux États-Unis, notamment en ce qui a trait aux assurances. «Achetez une résidence en Floride à des fins récréatives avant tout», recommande-t-il.

3) Acheter des euros et des dollars américains

Vous prévoyez partir en voyage cet été ou encore effectuer un gros achat prochainement au sud de la frontière. Pourquoi ne pas convertir tout de suite vos dollars canadiens en dollars américains? La parité vous permettra de dormir tranquille et de profiter d’un taux de change nul qui fait que, à tout le moins, vous ne serez pas désavantagé par la faiblesse du dollar canadien. Bruce Kent mentionne qu’il y a très peu de chance que le dollar canadien s’apprécie encore beaucoup par rapport à la devise américaine. «On a vu le dollar canadien à 1,10 $ US il y a deux ans mais c’était seulement pour quelques heures», rappelle-t-il. Le dollar canadien se négocie également à un sommet historique par rapport à l’euro, qui souffre des problèmes financiers de la Grèce, du Portugal, de l’Italie, de l’Irlande et de l’Espagne. Il pourrait se raffermir si ces problèmes sont résolus.

4) Investir sur les marchés émergents

Les gestionnaires de portefeuille ne sont pas unanimes à penser que le dollar canadien est surévalué. Certains, comme Marc Dalpé, gestionnaire de portefeuille chez Dalpé-Milette, qui appartient à Valeurs mobilières Desjardins, croit que la montée en puissance des pays émergents a changé la donne de façon durable et que le dollar canadien se maintiendra à la parité ou au-dessus de la parité pour les dix prochaines années. Pour eux, investir à l’heure actuelle aux Etats-Unis n’est donc pas une stratégie gagnante. «Le Canada est un fournisseur de ressources aux pays émergents, et non un concurrent», explique-t-il pour illustrer la différence entre le Canada et les Etats-Unis. Pour profiter de la force du dollar canadien, M. Dalpé recommande plutôt de tabler sur une appréciation prochaine des devises de pays émergents comme la Chine, l’Inde et le Brésil dans la foulée de leur envol économique. Il conseille d’acheter des titres d’entreprises de ces pays pour en profiter plutôt que seulement leur monnaie. «S’il y a un bloc de devises qui a toutes les chances de s’apprécier, c’est bien celui-là», avance-t-il.

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