Nouveau report de production chez Bombardier

Publié le 30/07/2015 à 14:38

Nouveau report de production chez Bombardier

Publié le 30/07/2015 à 14:38

Photo Bloomberg.

L’incertitude regagne Bombardier de plus belle. La direction annonçait ce matin avoir décidé de reporter de deux ans la mise en service de son nouvel avion d’affaires Global 7000.

D’abord prévue pour 2016, la mise en service de ce nouvel appareil, destiné aux directions d’entreprise et individus fortunés, a été repoussée à la deuxième moitié de 2018. Un report qui risque encore de réduire le niveau d’emploi des travailleurs de Bombardier, affectés à la construction de la famille Global.

Après avoir perdu plus de 12% de sa valeur à l’ouverture des marchés ce jeudi, l’action du manufacturier d’avions et véhicules ferroviaires de Montréal s’est redressée sensiblement en matinée pour replonger au-delà des 12% en mi-séance.

Lire aussi: Bombardier dépasse les attentes, mais «brûle» beaucoup d'argent

Au cours d’un appel conférence tenu à l’occasion de la divulgation de ses résultats du deuxième trimestre, Alain Bellemare, le pdg, a pris soin de vanter ce matin les mérites de ce nouvel appareil, qualifier de «game changer». L'aile, entre autres, parviendrait à servir la performance de vol de l’appareil autant sur des courtes que des longues périodes.

Par contre, «développer un tel appareil est complexe», a indiqué la direction pour expliquer les dernières modifications apportées à son calendrier de livraison. Le report de livraison du Global 7000 devrait également entraîner un report de la mise en service du Global 8000. Ce dernier devait normalement suivre d’un an, en 2017, la sortie du Global 7000, initialement prévue pour 2016.

Manque de liquidité

En entrevue avec Les Affaires, Claude Boisvert, le président local de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA), associé à la FTQ, estime que cette décision a davantage à voir avec les besoins de liquidité de l’entreprise que d’une trop grande complexité du programme.

Ce dernier croit que Bombardier veuille ainsi se concentrer davantage sur le lancement de son CSeries (maintenant attendue pour le premier semestre de 2016) et le maintien du carnet de commandes de ses familles d’avions régionaux Q400 et CRJ. «Ce sont des appareils (CRJ et Q400), fait-il remarquer, qui ne coûtent à peu près plus rien en développement. Il serait important qu’on s’y attarde afin de maintenir leur pérennité.»

Il a été impossible d’obtenir le point de vue d’Unifor, un syndicat qui représente 1 700 autres travailleurs de Bombardier à Montréal, dont une bonne part affectée spécifiquement à la finition des appareils Global 5000 et Global 6000.

Le Global déjà au ralenti

Au printemps dernier, Bombardier a procédé à 1 750 mises à pied dans les équipes de fabrication du Global 5000 et 6000, en raison d’une baisse marquée de commandes en provenance d’Amérique latine, de Chine et de Russie, notamment. Outre Montréal, les installations de Toronto, Querétaro et Belfast furent frappées.

La cadence de production de la famille d'avions de Global a été accrue au cours des dernières années. L'an dernier, Bombardier a livré près de 80 de ces appareils, accaparant près de la moitié du marché mondial de ce marché également fortement occupé par l'américaine Gulfstream. Le président s’attend à ce que la cadence de production soit ramenée à entre 50 à 60 appareils par année à l’avenir.

En mai dernier, le président Alain Bellemare disait vouloir procéder à cette réduction de cadence, sans pour autant toucher au développement des Global 7000 et 8000, aujourd’hui sur la touche. À l’époque, ce dernier avait refusé de cibler une date de mise en service.

Encouragement du côté du CSeries

Par ailleurs, la direction de l’entreprise s’est dite sûre de pouvoir respecter le nouvel échéancier fixé pour la première livraison du CSeries à Swiss International Air Lines au premier semestre de 2016. Elle s’est également montrée encouragée par le niveau d’intérêt affiché par des clients de l’avionneur, depuis la tenue du Salon international Paris-Le Bourget en juin, où Bombardier a fait la démonstration de ses deux modèles CSeries.

Depuis, Bombardier dit travailler de près avec «une demi-douzaine» de clients potentiels afin de tenter d’accroître son carnet de commandes. À l’heure actuelle, l’équipe de vente du CSeries a enregistré 243 commandes fermes et 360 options. L’espoir est qu’une part de ces options soit éventuellement convertie en commandes fermes.

Peu après 12 h 30, le titre de Bombardier se négociait à 1,71$, en baisse de 0,24$ ou de 12,31% depuis le cours de fermeture de la veille. Depuis le début de l’année, le titre a perdu 53%, et 45,83% au cours des douze derniers mois.

 

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