«Nous avons la flexibilité pour réagir plus rapidement aux low-cost», estime Air Canada

Publié le 21/09/2017 à 17:12

«Nous avons la flexibilité pour réagir plus rapidement aux low-cost», estime Air Canada

Publié le 21/09/2017 à 17:12

Par Dominique Beauchamp

Même si ce n’était pas le thème de l’allocution du chef des finances d’Air Canada, le bilan qu’a dressé Michael Rousseau de la transfiguration du transporteur depuis neuf ans a fait la démonstration que la société est mieux équipée qu’avant pour concurrencer les nouveaux transporteurs «low-cost» qui s’installent au Canada.

Armée de nouvelles conventions collectives, d’un surplus de sa caisse de retraite et bientôt d’une flotte d’appareils plus économes, Air Canada(AC, 26,40$) a «désormais la flexibilité pour réagir plus rapidement» à la concurrence que pourraient lui livrer plusieurs transporteurs à bas prix, a indiqué M. Rousseau en marge du discours prononcé au Cercle finance et placement du Québec.

M. Rousseau a rappelé que les récentes modifications apportées à la convention collective de 3500 pilotes lui procurent justement plus de latitude pour augmenter la flotte d’appareils à fuselage étroit exploités par sa filiale de voyage d’agréments Air Canada Rouge.

«Cette expansion permet à la société d’accroître sa présence dans certains marchés régionaux et de rivaliser efficacement avec de nouveaux transporteurs à très faibles coûts», indiquait le communiqué de presse du 13 septembre. 

Air Canada avait obtenu des clauses de réouverture lors de la renégociation de la convention collective de 10 ans, conclue en 2014.


«  Les coûts d’Air Canada Rouge sont de 30% inférieurs à ceux d’Air Canada. »

Air Canada s’est aussi dotée de plus de flexibilité depuis neuf ans en louant un plus grand nombre de ses appareils, en intégrant plus d’options et de clauses à ses commandes et en utilisant des modes de financement alternatifs pour en financer l’achat.

Le principal transporteur aérien au pays se prépare à riposter stratégiquement, mais il attend de connaître l’offre des nouveaux acteurs.

Déjà, l’entreprise de Montréal a prévu d’offrir des bas prix sur certains vols ciblés et d’ajouter des vols régionaux Air Canada Rouge.

Ces nouveaux transporteurs incluent Canada Jetlines qui veut servir les marchés canadien, américain et mexicain à partir de l’aéroport de Hamilton, à compter de l’été prochain et à partir de l’aéroport de Waterloo, à compter de novembre 2018.

Flair Airlines, qui a acquis NewLeaf Travel en juin, est un autre transporteur a très bas prix qui augmente le nombre de ses sièges dans cinq villes.

Le principal rival d’Air Canada, WestJet(WJA, 26,65$) prévoit aussi lancer son propre transporteur à bas prix à la mi-2018.

Le nouveau programme de loyauté mis à profit

Cette nouvelle concurrence sera sous haute surveillance puisque Air Canada a promis de donner encore plus de rendement à ses actionnaires d’ici trois ans, notamment en réduisant de moitié son ratio d’endettement et en rapatriant à l’interne la gestion de son programme de fidélité, le 1er juillet 2020.

Air Canada donne une valeur économique de 2 à 2,5 milliard de dollars au programme de loyauté sur 15 ans. En captant tous les bénéfices du programme, Air Canada croit aussi rattraper le retard de ses marges d’exploitation par rapport à celles des grandes sociétés américaines, après 2020.

Les coûts de démarrage du programme interne, estimés à 85 millions de dollars, seront capitalisés.

Air Canada invite les institutions financières et les détaillants partenaires à lui faire des propositions.

 On part avec une feuille blanche. Toutes les options sont sur la table», a dit M. Rousseau, après son allocution.

De fortes attentes à satisfaire

Air Canada a de nouvelles attentes à satisfaire après avoir présenté son plan de 2018 à 2020 aux analystes financiers.

Non seulement le décollage de 93% de son action depuis le début de l'année hausse-t-il la barre, mais les nouveaux engagements du transporteur aussi.

Air Canada prévoit des marges d’exploitation qui varieront entre 17 à 20 % d’ici 2020 et met l’accent sur la qualité des revenus et le rendement des sièges vendus.

Le rendement du capital investi devrait passer de l'actuel 12,3% à une nouvelle fourchette de 13 à 16%, ce qui est nettement supérieur à son coût moyen en capital de 7,6%, note Cameron Doersken, de la Financière Banque Nationale, qui maintient son cours cible de 26$.

Air Canada s’attend aussi à générer des flux de trésorerie cumulatifs de 2 à 3 G$, au cours des trois prochaines années, surtout grâce à la réduction prévue d’un milliard de dollars de ses dépenses en immobilisations, ajoute l’analyste.

Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, imagine que l’action d’Air Canada a le potentiel de fracasser la marque de 70 $ si le transporteur atteignait le haut de la fourchette de ses projections et méritait une évaluation plus élevée.

Si Air Canada atteignait le milieu de sa fourchette, son action pourrait dépasser 55$.

Les perspectives d’un an placent toutefois son cours cible à 34 $.

 

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