Moody's: RBC, BMO et la Nationale exposées à de «lourdes pertes imprévisibles»

Publié le 17/02/2014 à 10:25

Moody's: RBC, BMO et la Nationale exposées à de «lourdes pertes imprévisibles»

Publié le 17/02/2014 à 10:25

Par Thomas Cottendin

Photo: Bloomberg

La dépendance de la Banque Royale (RBC), de la Banque de Montréal (BMO) et de la Banque Nationale aux activités sur les marchés financiers les exposent à des «pertes imprévisibles», alerte l'agence de notation Moody’s.

«La forte dépendance de la Banque Royale du Canada, de la Banque de Montréal et de la Banque Nationale du Canada aux gains provenant des activités sur les marchés financiers expose ces trois banques à une forte volatilité de leurs bénéfices, et potentiellement à de lourdes pertes imprévisibles qui pourraient rapidement détériorer leur solvabilité», écrit David Beattie, vice-président de l’agence de notation financière, dans un rapport sur les banques du pays. 

Toutefois, les différences de taille et de stratégies employées par la RBC, la BMO et la Nationale pour leurs activités sur les marchés «dressent des profils contrastés».

D’une manière générale, la volatilité du bénéfice net en provenance des activités de marchés est, pour ces trois banques, bien plus élevé que celle de leur division de banque de détail et de services aux entreprises, souligne le rapport.

Les activités de banque de détail et de services aux entreprises forment un «absorbeur de choc» en cas de perte imprévisible sur les marchés. Néanmoins, alors qu’un «vent contraire» souffle sur ces deux activités, les banques deviennent encore plus dépendantes de leurs activités sur les marchés financiers, écrit David Beattie.

RBC la plus à risque

Parmi les trois banques, RBC «est la plus exposée à de lourdes et imprévisibles pertes», dit l'analyse.

La volatilité des activités de marché de la RBC est la plus élevée des trois banques, même si son absorbeur de choc est aussi le plus gros, note M. Beattie.

Seuls 20% des revenus de la RBC sont liés aux marchés financiers, mais sa forte portée mondiale la rend la plus vulnérable aux soubresauts des Bourses. L’analyste estime que 71% de ses revenus d'activités liées aux marchés financiers proviennent de l’étranger. 

Pour BMO, son intention de devenir la première banque d’investissement en Amérique du Nord dans le secteur des moyennes capitalisations est un point négatif, selon M. Beattie. Cela «augmente le potentiel de prise de risque».

Bien que seulement un quart des revenus totaux de la banque soit généré par les activités sur les marchés, une forte proportion de ces revenus sont dégagés grâce à la négociation de produits (trading), ce qui rend son revenu total «le plus volatil [en terme de répartition des bénéfices] du groupe étudié».

Le gros des revenus des activités sur les marchés de BMO (68%) vient du Canada.

Enfin, la Banque Nationale, la plus petite des trois banques, est la plus dépendante aux gains des activités sur les marchés en plus d’avoir le plus petit absorbeur de choc. Au total, 35% des revenus de la Nationale sont produits par les activités sur les marchés.

«L’absorbeur de choc moins robuste de la Banque Nationale la rend plus exposée à une détérioration rapide de son profil de crédit», alerte Moody’s.

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