Meubles Léon voit des occasions de croissance dans la récession

Publié le 11/04/2009 à 00:00

Meubles Léon voit des occasions de croissance dans la récession

Publié le 11/04/2009 à 00:00

Le pdg de Meubles Léon (Tor., LNF, 9,38 $), Terry Leon, voit des " occasions de croissance extraordinaires " se profiler à la suite de la crise économique, que ce soit en procédant à des acquisitions ou en ouvrant des magasins dans des locaux de qualité loués à bas prix.

Présent à Montréal dans le cadre des célébrations du centenaire de l'entreprise, le 2 avril, c'est un M. Leon serein que nous avons rencontré lors d'une rare entrevue accordée aux médias. " Bien sûr, nous sommes touchés comme tout le monde par la récession, mais heureusement, nous nous y préparions depuis 18 mois. Mars a d'ailleurs été meilleur que prévu ", affirme-t-il.

L'effort marketing pour souligner les 100 ans de l'entreprise et une gestion rigoureuse des dépenses ont permis à Léon de bien se positionner pour traverser une crise dont les effets sont dévastateurs pour les détaillants de meubles, explique le pdg.

" Notre capacité à générer des liquidités nous procure une marge de manoeuvre pour profiter du rebond que nous prévoyons au deuxième semestre de 2009 ou au premier semestre de 2010 ", dit-il.

Un tel optimisme contraste avec les difficultés dont ont récemment fait état des concurrents. Par exemple, la fiducie de revenu albertaine The Brick, endettée et dont la majeure partie du bénéfice provient du financement de la vente de meubles, a dû suspendre ses distributions pour rester à flot.

Le Québec, point positif

Dans une économie déprimée, le Québec est l'un des marchés où les choses se passent le mieux pour Meubles Léon, selon son président.

L'économie québécoise est moins touchée par la crise que l'Ontario et l'Ouest canadien, et " une combinaison de facteurs fait que nous touchons mieux la cible, dit M. Leon. Nous sommes maintenant mieux connus au Québec et nos publicités donnent de meilleurs résultats. "

En plus d'être libre de dette, Léon partage avec sa grande rivale québécoise, le Groupe BMTC (Brault et Martineau), l'avantage d'être propriétaire des locaux abritant ses magasins. Stephen MacLeod, de BMO Marchés des capitaux, évalue la valeur " cachée " de cet actif à 5,97 $ par action.

Léon pourrait toutefois changer de stratégie immobilière et profiter de la faiblesse des loyers commerciaux pour louer des locaux laissés vacants par des rivales.

" Nous voulons demeurer prudents, mais il y a encore de la place pour deux ou trois autres magasins à Montréal. " Sans vouloir donner plus de précisions, M. Leon se montre aussi ouvert à acquérir des concurrents affaiblis.

Un titre plus coûteux que celui de ses rivales

Si le titre de Léon a perdu 20 % depuis octobre et qu'il est jugé sous-évalué par M. Leon, il reste plus coûteux que celui de ses concurrentes.

Il s'échange actuellement à un ratio cours-bénéfice de 10,5, soit 4 points de plus que la moyenne du secteur. Mais cette prime est justifiée par le bon bilan financier de Léon, selon M. MacLeod.

L'analyste Daniel Lavoie, de Montrusco Bolton, compare Léon à BMTC, un autre premier de classe de l'industrie. Il fait valoir que, dans les deux cas, les dirigeants détiennent une part importante des actions et se démarquent par leur prudence. " Alors que The Brick continue d'ouvrir en temps de crise des magasins pour écouler ses stocks, Léon, tout comme Brault et Martineau, préfère croître lentement et libérer d'abondantes liquidités ", note-t-il.

En position d'affaiblir les concurrents

Les deux entreprises ont ensuite la latitude voulue pour hausser leur dividende, racheter des actions ou abaisser temporairement leurs marges pour affaiblir la concurrence.

C'est cette dernière voie que Léon empruntera dans le contexte actuel, croit-il.

" L'entreprise va se servir de la récession pour faire le ménage ", dit M. Lavoie. Il voit Léon prospérer sur les ruines de petits détaillants indépendants et même, possiblement, sur celles de The Brick. " Il n'est pas impossible que les banquiers coupent les vivres à The Brick ", souligne-t-il.

La qualité des éléments d'actif de cette dernière pourrait toutefois les faire hésiter, nuance M. Lavoie. Le fait que Fairfax soit parmi les plus importants détenteurs de parts de The Brick rend aussi cette éventualité moins probable, dit Ralph Lindenblatt, analyste chez Bissett & Associates.

Malgré tout, quelques nuages flottent au-dessus de Meubles Léon. L'entreprise réalise 63% de son chiffre d'affaires en Ontario, où une récession prolongée en raison de la crise de l'industrie automobile pourrait lui nuire. Il reste que Léon est protégée par sa solidité financière, dit M. Lindenblatt.

jean-francois.cloutier@transcontinental.ca

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