Metro résiste aux forts vents contraires et devra en faire plus

Publié le 15/08/2017 à 11:21, mis à jour le 15/08/2017 à 14:11

Metro résiste aux forts vents contraires et devra en faire plus

Publié le 15/08/2017 à 11:21, mis à jour le 15/08/2017 à 14:11

Par Dominique Beauchamp

Un contrôle assidu des coûts a permis à Metro de dégager un bénéfice à la hausse de 8,3% à 0,78$ par action au troisième trimestre, conforme aux attentes, en dépit d’un rare déclin de ses ventes comparables.

En réaction, l’action de Metro(MRU, 42,14$)  s’incline de 1,7% en avant-midi le 15 août, mais préserve un gain de 5% depuis le début de l’année.

«Les résultats sont assez près des prévisions pour dire qu’ils sont conformes, mais les revenus et la marge brute ont été inférieurs à nos attentes à cause du mauvais temps, du déclin des prix des aliments et de la concurrence intense», a commenté à chaud Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux.

Un taux d’impôt légèrement inférieur et surtout un contrôle serré des dépenses ont compensé le recul interne de 1% des prix des aliments et de 0,2% des ventes des magasins ouverts depuis plus d’un an.

Cet écart favorable de 0,8% entre la déflation et les ventes comparables révèle que Metro augmente encore ses parts de marché, mais ses gains ralentissent par rapport à ceux des trimestres antérieurs, note Mme Nattel.

Les consommateurs se déplacent de plus en plus vers les épiciers au rabais comme son enseigne Super C.

Metro a réussi l’exploit de stabiliser sa marge d’exploitation à 7,4% malgré le déclin de 0,14% de sa marge brute parce que ses dépenses générales et administratives ont baissé du même ordre, souligne l’analyste.

Sans la contribution d’Alimentation-Couche-Tard, le bénéfice d’exploitation de l’épicier a crû d’à peine 1,4% au deuxième trimestre à 301,5M$, alors que Mme Nattel prévoyait de 305 à 308M$.

Dividende gonflé de 16%

La gestion financière rigoureuse de l’épicier rend aussi possible la hausse d’encore 16% de son dividende trimestriel à 0,1625$.

Metro devra exploiter toutes ses compétences opérationnelles pour atténuer l'impact de 40 à 50 millions que représente le bond à venir du salaire minimum en Ontario, des sommes qui représentent 0,35% des marges d’exploitation de 2018.

Mme Nattel réduit de 1,5% ses prévisions pour le bénéfice d’exploitation (à 306M$) et de 2,4% ses prévisions de bénéfices (à 2,89$ par action), en partie pour s’ajuster aux coûts du salaire minimum.

Fin opportune de la déflation alimentaire

Chez BMO Marchés des capitaux, Peter Sklar diminue aussi son cours cible de 53 à 51$ en raison de vents de front énumérés au troisième trimestre.

L'analyste continue toutefois de recommander l'achat du titre parce que le recul des prix des aliments tire à sa fin et devrait aider les revenus et les marges, au cours des prochains trimestres. 

L'épicier a indiqué qu'il lui faudra du temps -- sans le spécifier -- pour compenser l'impact de la hausse du salaire minimum en Ontario sur ses coûts.

"L'épicier est toutefois resté ambigu lorsqu'on lui a demandé s'il comptait refiler la hausse de ses coûts aux consommateurs", indique M. Sklar. 

Déjà, la rivalité entre les épiciers l'empêche de refiler aux clients le rebond récent dans les prix de la viande et du poulet, dit-il. 

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