Les Bourses ne craignent plus la gauche

Publié le 06/02/2015 à 09:59

Les Bourses ne craignent plus la gauche

Publié le 06/02/2015 à 09:59

Par Jean Gagnon

(Photo: Bloomberg)

Toutes les craintes que les investisseurs avaient devant l’éventualité de l’arrivée au pouvoir d’un parti de gauche en Grèce semblent maintenant s’être dissipées. L’indice S&P 500 se retrouve aujourd’hui sensiblement au même niveau où il se situait la veille des élections grecques le 25 janvier.

Et pourtant, la Banque centrale européenne (BCE) a fait craindre le pire mercredi lorsqu’elle a annoncé qu’elle coupait les vivres aux banques du pays.

La BCE a en effet confirmé qu’elle n’acceptera plus les obligations du gouvernement grec en collatéral contre des prêts qu’elles consent aux banques. Comme les institutions grecques détiennent en grande partie ces obligations, c’est donc dire que pour eux le robinet est en bonne partie fermé à la BCE.

Si la BCE agit ainsi, c’est qu’elle ne croit plus que le plan de sauvetage actuel, qui consiste en du financement provenant de la troïka, soit la BCE, la Commission européenne (EC) et le Fonds monétaire international (FMI), en échange de mesures d’austérité, puisse fonctionner. La décision du gouvernement d’Athènes de refuser le prêt de la troïka fait que tous doivent se rendre à l’évidence que le plan de sauvetage de la Grèce mis en place il y a quelques années est chose du passé et que le nouveau gouvernement grec est fermement décidé à passer à autre chose.

Le gouvernement grec indique clairement qu’il ne fera rien pour éviter un défaut de paiement sur sa dette, même si cela risque de rendre le système bancaire du pays inopérant. Il présente comme inévitable la renégociation de la dette, et ne semble pas se préoccuper de la possibilité de son exclusion éventuelle de l’Union économique européenne.

Risques exagérés

Pourquoi donc les marchés boursiers ne s’en préoccupent pas plus?

Les nouveaux dirigeants grecs semblent aussi fermes que bien organisés. Le ministre des Finances de la Grèce, Yanis Varoufakis, propose maintenant que la Grèce reçoive un prêt temporaire jusqu’à la fin de mai pour permettre à ses nouveaux dirigeants de finaliser les détails du plan qu’ils veulent proposer au reste de l’Union européenne. Tous les membres de la zone euro devront accepter de consentir ce prêt temporaire lors de leur prochaine réunion le 16 février.

Bien qu’il soit difficile de prévoir comment tout cela va finir, l’Europe se retrouve devant la situation où elle doit accepter de renégocier la dette de la Grèce, indique Luc Vallée, chef stratège à la Banque Laurentienne. Par exemple, convertir la totalité ou une partie de la dette actuelle en dette éternelle, c’est-à-dire que la Grèce ne paiera que les intérêts et ne sera jamais tenu de rembourser le capital.

Les investisseurs comprennent que le danger que les événements en Grèce aient un effet d’entraînement sur d’autres pays qui voudraient eux aussi ne plus payer leur dette est probablement surfait, explique le stratège. «Les autres pays ne voudront certainement pas vivre ce que la Grèce a vécu depuis la crise financière afin d’obtenir ensuite de nouvelles conditions sur le paiement de leur dette», dit-il.

«Ça prendra définitivement un événement plus cataclysmique que la sortie de la Grèce de l’euro pour que la tendance haussière des marchés boursiers s’inverse», dit Luc Vallée. Les marchés ne semblent pas craindre l’impact de l’arrivée de ce parti de gauche en Grèce, selon lui.

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