Le plan de match d'André Chabot, nommé meilleur prévisionniste de 2013


Édition du 19 Juillet 2014

Le plan de match d'André Chabot, nommé meilleur prévisionniste de 2013


Édition du 19 Juillet 2014

Par Dominique Beauchamp

La hausse des Bourses se prolongera...

Que voit-il dans sa boule de cristal pour les prochains 12 mois ?

La croissance économique américaine est soutenue et autosuffisante, observe-t-il. Elle reste la locomotive mondiale avec un taux de croissance de 2,75 à 3 %.

«Il est clair que depuis 2011, l'économie américaine n'a pas besoin d'une économie forte en Europe et dans les pays émergents pour croître. L'Europe entrera bientôt, à son tour, dans ce cycle de croissance et les marchés émergents fermeront la boucle ensuite», prévoit-il.

La santé fiscale des États-Unis s'est considérablement améliorée en raison de la hausse des recettes (taxes et impôts). Ce n'est pas le cas en Europe.

Sortie de récession à la mi-2013, l'économie du Vieux Continent est encore faible, mais elle n'est plus un frein à l'économie mondiale.

Les récents déboires de Banco Espirito Santo, première banque privée du Portugal dont une société affiliée n'a pas honoré des échéances d'obligations, ne l'inquiètent pas outre mesure. Selon lui, l'événement survenu la semaine dernière ne constitue pas un choc qui pourrait avoir des répercussions sur les marchés financiers. Ses prévisions à l'égard des marchés européens demeurent donc inchangées.

Quant aux marchés émergents, qui sont les plus tributaires du niveau d'activité mondiale, le pire de leur ralentissement est probablement passé.

L'économie mondiale vogue aussi à un rythme «normal» de 3 %. «Ça paraît bien peu en comparaison de la croissance de 5 % que nous avons connue entre 2004 et 2007, mais un taux aussi élevé n'avait jamais été atteint auparavant dans l'histoire de l'humanité», explique le gestionnaire, qui a notamment fait ses classes à la banque new-yorkaise JPMorgan et chez le gestionnaire canadien Magna Vista, avant de fonder Triasima en 1998.

...puisque l'inflation restera sous contrôle

Le gestionnaire reste positif envers la Bourse. L'inflation faible et l'abondance de capitaux prolongeront, selon lui, le cycle de croissance modérée actuel.

«Même à ce stade-ci du cycle économique, il y a peu de pressions inflationnistes, parce que l'offre des divers intervenants économiques suffit à satisfaire la demande. Cela garde les taux faibles et allonge le cycle», explique le financier de Montréal.

L'intervention des banques centrales prolonge aussi les cycles économiques, note-t-il. Depuis les années 1980, celles-ci relèvent les taux plus tard dans le cycle économique, en plus de les augmenter moins. «Elles sont les plus grands sorciers du monde financier.»

La faible croissance démographique des pays développés jouera aussi un rôle en freinant la vitesse de croisière de leurs économies, et donc le rendement à espérer des actions à l'avenir.

Au lieu de l'habituel rendement de 7,5 à 8,5 %, il faudra peut-être viser plus bas, dit M. Chabot.

La façon dont la Réserve fédérale américaine retirera ses liquidités des marchés présente aussi un risque, et freinera l'économie. «Cette stratégie de sortie s'étalera sur des années. Dans 10 ou 15 ans, on se dira que c'était une bonne période pour investir, alors qu'on y voit plein de risques quand on a les deux pieds dedans», croit le portefeuilliste.

Puisque l'endettement encore élevé des ménages et des gouvernements rend la croissance des pays développés plus sensible que par le passé à la tendance des taux, tout resserrement du crédit ralentirait l'économie. L'effet domino à prévoir : les taux fléchiraient de nouveau, souligne l'expert.

M. Chabot préfère donc toujours les actions aux obligations, bien qu'il soit redevenu neutre à l'égard des obligations, après leur chute en 2013.

«Les Bourses ont une évaluation plus élevée qu'avant, mais ce qui me rassure, c'est que nous trouvons encore des titres attrayants à acheter», dit-il.

Il faudrait un accident de parcours qui renverse la tendance lourde des gains de productivité ou un choc externe qui ravive une crise d'endettement pour faire dérailler son scénario.

Plus attrayantes, les actions étrangères

Les actions américaines sont encore ses préférées, mais le gestionnaire déplace un peu ses pions à l'étranger, où les évaluations sont plus attrayantes. «On sous-pondère encore les actions étrangères, mais moins qu'avant.»

Il fait notamment appel à des multinationales européennes pour la portion de 15 % des portefeuilles investie à l'étranger.

D'ici 6 à 12 mois, M. Chabot prévoit ajouter des titres chinois et d'Amérique latine aux portefeuilles qu'il gère.

À la une

Bourse: nouveaux records pour le Dow Jones et le S&P 500 à Wall Street

Mis à jour le 28/03/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto est en hausse et les marchés américains sont mitigés.

À surveiller: Microsoft, Apple et Dollarama

28/03/2024 | lesaffaires.com

Que faire avec les titres de Microsoft, Apple et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes.

Bourse: les gagnants et les perdants du 28 mars

Mis à jour le 28/03/2024 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.