Lassonde: ses perspectives divisent ses deux seuls admirateurs

Publié le 13/08/2018 à 14:40, mis à jour le 13/08/2018 à 16:08

Lassonde: ses perspectives divisent ses deux seuls admirateurs

Publié le 13/08/2018 à 14:40, mis à jour le 13/08/2018 à 16:08

Par Dominique Beauchamp

(Photo: 123rf.com)

Un intéressant duel se dessine entre deux analystes concernant les perspectives du producteur de jus Industries Lassonde (Tor., LAS.A, 265$).

D’un côté, les résultats mitigés du deuxième trimestre font craindre que la récente hausse des coûts ait un effet persistant sur ses marges.

Un deuxième analyste croit plutôt qu’il s’agit d’un simple trimestre de transition avant une hausse des prix de vente prévue en septembre.

Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale, réduit son cours-cible de 270 à 260$ alors que Frederic Tremblay, de Desjardins des Capitaux renouvelle son cours-cible de 295$. Un fossé de 11% sépare les deux objectifs.

Au deuxième trimestre, la hausse de 2% des revenus à 390,9 millions de dollars a raté la cible de M. Aghazarian, de 2,2%. La marge a été de 10,2% au lieu du 11,4 % prévu par l’analyste.

Surtout le bénéfice d’exploitation a chuté de 28% à 40 M$ en raison du bond d’une série de coûts dont le cours du concentré d’orange et de pommes (une hausse de 3,5M$) et des frais de transport (de 2,5M$).

Enfin, le bénéfice de 2,59$ par action, en baisse de 7,7%, était aussi 20% inférieur à ses prévisions.

La menace des tarifs commerciaux

Après avoir bénéficié de la baisse du taux d’imposition américain, voilà que les tarifs d’importation potentiels jettent de l’ombre.

Lassonde a stocké des matières premières afin de sécuriser son approvisionnement au prix voulu avant l’imposition potentielle de tarifs sur les concentrés importés aux États-Unis.

Résultat: ses stocks ont atteint un record de 282,8 M$, précisent l’analyste.

«À l’avenir, ses marges pourraient donc être affectées par des tarifs qui touchent de 10 à 15% de ses achats de concentrés», précise M. Aghazarian.

Les frais non récurrents de 1,5M$ associés à l’achat du producteur américain de jus non réfrigérés et surgelés Old Orchard ont aussi affaibli le bénéfice d’exploitation, reconnaît à préciser M. Aghazarian. 

À (re)lire: La patience de Lassonde récompensée avec Old Orchard

Un projet d’investissement majeur aux États-Unis de 30M$ a aussi été reporté à 2019 en raison d’un délai dans les plans d’ingénierie.

«La croissance interne modeste (1,5% prévue en 2018) et les pressions sur les marges qu’entraîne la hausse des prix de la résine, des concentrés de jus et l’imposition de tarifs justifie notre recommandation neutre », écrit l’analyste dont le nouveau cours-cible signifie que le titre ne s’appréciera pas, d’ici 12 mois.

Se projeter en 2019

Chez Desjardins, Frederic Tremblay, n’est pas inquiet, car une hausse des prix de vente prévue en septembre et les synergies d’Old Orchard contribueront dès le prochain trimestre.

«Old Orchard et ses marges de 15% procureront une croissance plus juteuse au bénéfice d’exploitation de Lassonde, tout en comblant son absence du centre des États-Unis», explique l’analyste.

Le deuxième trimestre et le prochain constituent une période de transition jusqu’à ce que la hausse des prix de vente entre en vigueur en septembre. Tremblay s’attend donc à une amélioration notable des résultats au quatrième trimestre.

Il ne touche pas à ses estimés de bénéfies pour 2019 (15,05$ par action) ni au multiple de 10,5 fois le bénéfice d’exploitation accordé.

De plus, Lassonde a la flexibilité financière pour conclure d’autres acquisitions si elle le désirait.

En l’absence de transaction, le ratio qui compare sa dette au bénéfice d’exploitation passerai de l’actuel 2,4 à 1 fois.

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