La dose de la Fed sera-t-elle suffisante?

Publié le 18/03/2016 à 11:48

La dose de la Fed sera-t-elle suffisante?

Publié le 18/03/2016 à 11:48

Par Jean Gagnon

Photo Bloomberg.

Nombreux sont ceux qui disent que des taux d’intérêt bas sont devenus une drogue dont les bourses ne peuvent plus se passer. Est-ce pour cette raison que la Réserve fédérale (Fed) vient d’adoucir le rythme de resserrement de sa politique monétaire ? La nouvelle dose sera-t-elle suffisante pour maintenir le S&P 500 à flot ?

Le 16 décembre dernier, la Fed annonçait une hausse de taux et indiquait que les membres du Comité prévoyaient 4 hausses supplémentaires en 2016. Ces annonces ont coïncidé avec le début d’un recul important des marchés boursiers. Moins de 2 mois plus tard, le S&P 500 avait reculé de 10 %.

Depuis, l’indice a repris une bonne partie du terrain perdu alors que plusieurs membres de la Fed discouraient sur le fait de remettre à plus tard la hausse de taux suivante, et de diminuer le nombre de hausses à effectuer cette année. Ce que la Fed a d’ailleurs annoncé mercredi.

Nul doute que les interventions publiques des membres de la Fed ont eu un effet important sur le marché boursier, explique Caroline Baum, réputée chroniqueuse de la scène financière aux États-Unis. « Cette thérapie par la parole est devenue un des outils préférés de la Fed, car elle s’appuie sur l’idée que les attentes seront incorporées dans les prix du marché et dans le comportement économique bien avant que l’action comme telle ne soit prise », dit-elle.

Peut-on déduire alors que la Fed a réagi aux fluctuations de l’indice S&P 500 pour établir et télégraphier sa décision annoncée mercredi ?

Cette idée que la Fed veille sur la bourse remonte à l’époque où celle-ci était présidée par Allan Greenspan. La capacité de la Fed de protéger le marché boursier avait été surnommée « le Greenspan put », rappelle Francis Généreux, économiste principal au Mouvement Desjardins.

La nouvelle dose administrée par le Fed a été bien reçue. Dans l’heure qui a suivi l’annonce, la réaction a été positive. Le S&P 500 a gagné 11 points et a terminé la séance de mercredi à 2 027, un sommet pour 2016. Et il récidivait jeudi en clôturant à 2 040.

Certainement que le Fed veille au grain, explique Viet Buu, président, CTI Capital. « Le référendum au Royaume-Uni en juin sur le Brexit et l’élection américaine en novembre compte tenu de l’élément Trump sont deux facteurs de grande incertitude pour les marchés boursiers », dit-il.

La Fed voudra voir comment évolueront ces deux facteurs avant de hausser les taux à nouveau, selon lui. « En réduisant le nombre de hausses à deux, elle nous télégraphie que les dates à retenir sont les réunions du 26-27 juillet et du 13-14 décembre », dit M. Buu.

La Fed a trouvé la bonne dose pour l’instant, selon lui. Il entend profiter des replis de marché lorsqu’ils se produiront pour ajouter à ses positions, confie-t-il.

Par ailleurs, la relation entre la Fed et le S&P 500 ne serait pas aussi directe que cela peut sembler, croit Francis Généreux. « La Fed et le S&P 500 ne sont pas là à se surveiller l’un l’autre, mais ils réagissent plutôt en tandem aux mêmes éléments », dit-il.

Par exemple, la chute du prix du pétrole. L’ampleur de la baisse a augmenté le risque de récession. Les marchés boursiers ont réagi très négativement, et la Fed a compris qu’elle devait remettre à plus tard sa prochaine hausse de taux, selon M. Généreux.

 

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