Bourse: l'Europe maintenant beaucoup mieux perçue

Publié le 07/04/2015 à 15:00

Bourse: l'Europe maintenant beaucoup mieux perçue

Publié le 07/04/2015 à 15:00

Par Jean Gagnon

(Photo: Bloomberg)

La perception que de meilleurs jours sont à venir pour l’économie et les profits des sociétés en Europe font que les marchés boursiers outre-mer ont réalisé de biens meilleurs rendements que les bourses nord-américaines durant le premier trimestre. Et plusieurs experts prévoient que cela va se poursuivre.

Les compagnies américaines commencent actuellement à divulguer leurs bénéfices pour le premier trimestre, et tous s’attendent à ce qu’ils soient inférieurs de 3 à 5% à ceux du même trimestre l’année dernière.

Les effets ont certes commencé à se faire sentir sur les bourses en mars. L’indice Dow Jones a perdu 2% durant le mois, et le S&P 500 1,7%. Pour le premier trimestre, le rendement a été négatif pour le Dow Jones, soit -0,3%, alors que le S&P 500 s’en est tout juste tiré avec un rendement positif de 0,4%.

Ce fut tout le contraire sur les bourses européennes. L’indice des titres vedettes européens, l’Euro Stoxx 50 Pr a gagné 18,1% durant le trimestre, le DAX allemand 22,4% et le CAC 40 français 18,5%.

«On ne peut pas mettre le doigt sur un facteur en particulier qui pourrait expliquer de telles hausses», indique Ian Scullion, gestionnaire de portefeuilles d’actions étrangères chez Addenda Capital. Mais les mouvements de capitaux des États-Unis vers l’Europe, la forte poussée du dollar américain et la baisse des prix des matières premières ont sûrement favorisé les marchés européens, selon lui.

«Les bourses sont des marchés d’anticipation. Après les performances aux États-Unis ces dernières années, bien des investisseurs croient maintenant que les meilleures rendements viendront d’ailleurs», dit M. Scullion. C’est pourquoi on assiste à un déplacement de fonds des États-Unis vers l’Europe, selon lui.

La force du dollar, et par ricochet la faiblesse de l’euro, favorise les sociétés européennes. Plusieurs d’entre elles sont exportatrices, et lorsque les bénéfices réalisés à l’étranger sont convertis en euro, ils augmentent automatiquement, indique le gestionnaire.

Quant à la baisse des prix des matières premières, elle favorise les sociétés européennes qui voient pour la plupart les coûts de leurs intrants diminuer.

«Alors qu’il existe des raisons d’être inquiets pour les profits des sociétés américaines, les perspectives de croissance des bénéfices semblent bonnes en Europe», souligne Pierre Lapointe, Stratège mondial et directeur de la recherche chez Pavilion dans un rapport de recherche publié ce matin.

Selon le dodument, plusieurs facteurs jouent en faveur des sociétés européennes. D’abord le secteur de l’énergie n’entraîne pas l’ensemble des profits vers le bas comme c’est le cas aux États-Unis. De plus, le momentum économique supporté par les actions de la Banque centrale européenne (BCE) va aider à la croissance des bénéfices des sociétés européennes. Enfin, celles-ci ne subissent pas les contrecoups de l’appréciation de la devise comme c’est le cas pour les multinationales américaines aux prises avec une érosion des profits lorsque ceux-ci sont convertis en dollars américains.

 

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?