Jeff Bezos et la patience des investisseurs

Publié le 28/07/2014 à 12:00

Jeff Bezos et la patience des investisseurs

Publié le 28/07/2014 à 12:00

Par Jean Gagnon

À l’automne 2008, au plus fort de la crise financière, l’action d’Amazon.com cotait 40 $. Au début de cette année, à peine 5 ans plus tard, le titre se négociait à plus de 400 $. Personne ne mettait alors en doute le génie de Jeff Bezos, président de l’entreprise de commerce en ligne qu’il fonda en 1994. Mais le vent serait-il en train de tourner ?

Vendredi dernier, pour la troisième fois consécutive lors de la publication de résultats trimestriels, le prix de l’action a piqué du nez. Les analystes avaient prédit une perte de 0,16$ US par action, elle fut de 0,27$ US. Pourtant les ventes étaient au rendez-vous, totalisant 19,3 milliards, tel que le prévoyait le consensus des analystes. Le titre a perdu plus de 10 % vendredi, comme il l’avait fin-janvier et fin-avril lors de la publication des résultats des 2 trimestres précédents.

Si les profits ne sont pas au rendez-vous, ce que la compagnie réinvestit les revenus dans des projets à long terme. L’idée n’est pas mauvaise en soi. Mais les investisseurs semblent avoir atteint le point où ils veulent voir un meilleur rendement sur les dollars réinvestis, expliquait Eric Sheridan, analyste chez UBS, en entrevue à CNBC à la suite de la publication des résultats.

Amazon est une compagnie évaluée en Bourse à 147 milliards qui ne fait pas de profits. Pourtant, toutes les grandes compagnies en bourse telles Apple et Google sont scrutées sous tous les angles quand vient le temps d’évaluer la performance. Et les investisseurs n’ont pas de pitié lorsque les résultats ne montrent pas une croissance suffisante des flux de trésorerie et des profits, explique Mark Lin, gestionnaire de portefeuilles chez Gestion d’actifs CIBC. « Jusqu’à maintenant, Amazon a jouit du bénéfice du doute, mais cela pourrait changer si elle ne commence pas à montrer des bénéfices bientôt », dit-il.

« Le meilleur investissement est celui que vous faites en ayant le moins à deviner de ce que seront les résultats », ajoute M. Lin. Et ce n’est pas le cas d’Amazon pour qui le plan d’affaires est à très long terme. À trop long terme sûrement pour le gestionnaire de la CIBC qui préfère ne pas détenir le titre dans ses portefeuilles.

Sous l’œil de l’analyse technique, la chute du prix de l’action vendredi est de mauvais augure, explique Monica Rizk, analyste senior chez Phases & Cycles, une firme de gestion de portefeuilles de Montréal. « La situation est très inquiétante, car en perdant plus de 30 $ dès l’ouverture des négociations vendredi, le cours de l’action est retombé sous sa moyenne mobile de 200 jours », dit-elle. Il est probable que le titre continue de faiblir jusqu’à 290-300 $, selon elle.

Pour la suite, tout dépendra de la décision des investisseurs de continuer ou non d’accorder le bénéfice du doute à la stratégie à très long terme de Jeff Bezos.

 

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